posté le 03-12-2009 à 11:33:21
Colette une Sagan "fin de siècle".
La voici transformée en icône de la littérature, avec le fameux col à qui elle a donné son nom. A l'âge des grandes entreprises littéraires, en symbiose avec une époque qu'elle traduit avec verve, et dont elle est un produit parfait. Ce n'est pas encore la femme garçonne des années 30, mais celle qui l'annonce, affiche sa féminité et joue de provocation pour en mieux définir les traits spécifiques. L'oeuvre de Colette est moins la création d'un monde que le journal d'une conquête de la liberté dont elle fait un objectif qui passe par le music-hall (la nudité) les amours interdites (allant jusqu'à Lesbos), et les étapes d'une vie conjugale assez chahutée.
Devenue une vénérable et digne dame clouée à son lit, mais l'oeil encore vif et la main s'émerveillant encore du jeu des mots (sur le fameux papier bleu dont elle faisait un strict usage pour écrire), Colette incarne une certaine littérature française faite de chic, (de choc ? ) et d'élégance qui la conduit aux gloires officielles. Il fallait que ce fut une femme qui bouscule, au début du siècle, des valeurs sur lesquelles étaient fondé le pouvoir de la bourgeoisie. Faisant éclater le carcan d'un enfermement conjugal (avec Willy) elle devient un exemple pour toute une génération. Ce que sera Françoise Sagan pour celle des années 50.