posté le 09-12-2009 à 14:49:06
Chez Giacometti.
Dans l'ambition de faire une sorte de mini interview j'étais allé chez Giacometti dans cet antre de misère où il sculptait et dessinait sans relâche. Face à face deux ateliers qui ressemblaient plutôt à ceux de quelque modeste artisan, tel un "pauvre cordonnier" comme dans les histoires de fées. Chacun occupé par les deux frères Alberto et Diego. Chez Alberto, les figures étirées, sur lesquelles il revenait avec une obstination suicidaire, trônaient au milieu d'un amas de vieux journaux. Alberto, aussi mince que ses sculptures et à leur ressemblance, semblait errer comme dans quelque mauvais rêve, encore qu'il avait la voix claire, teintée par ce délicieux accent des montagnes suisses de ses origines.
Ce fut plutôt un monologue, entre propos sur son art et anecdote ou plutôt regard porté sur le monde avec ce ton de sagesse inquiète qui était de son ordinaire.
Bien longtemps après, en ce même endroit qui semblait surgir des années légendaires du Montparnasse des "années folles", ce fut l'élégant Gustav Bolin qui m'attirait pour découvrir ses toiles ensoleillées et comme vouées à la célébration d'une univers féminisé. Le versant heureux du monde.
Commentaires
Etre allé chez Giacometti, quelle chance !..