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Titre du blog : lettres de la campagne
Auteur : sorel
Date de création : 17-05-2008
 
posté le 11-12-2009 à 10:54:47

Djoka Ivackovic et le jazz.

La Yougoslavie existait alors en tant que telle, moins oppressée par le pouvoir qu'on voulait bien le dire. Et l'art y était florissant. Beaucoup de ceux qui voulaient y faire carrière venaient à Paris (dans les années 60), la ville lumière ayant gardé son prestige de capitale des arts, encore que la poussée vigoureuse de New York s'annonçait.
Il s'appelle Djoka Ivackovic. Sort de ses cartons des dessins d'une éblouissante liberté de ton, et d'une remarquable justesse d'équilibre dans la page en dépit de la pulsion qui les inspirait. C'était accorder le geste et la grâce.
Ils évoquaient irrésistiblement un phrasé musical. Celui du jazz en particulier. Il en était d'ailleurs un amateur fort éclairé. La jonction était faite entre jazz et peinture, qui fera, peu de temps après, l'objet d'une grande exposition au Musée Galliera et au Musée de la ville de Paris.
Ivackovic, c'est une suite de signes frémissants, des impacts sur le papier qui sont comme les assauts de la vie sur l'écran de la lumière. Des raccourcis et des bizarreries dans le graphisme comme le jeu de Thélonius Monk que nous admirions tous. "Voici un art nouveau de l'arabesque qui tourne autour d'un point fixe, qui, assurément l'épingle, qui se reprend et parfois s'échappe des limites préalables et explore d'autres espaces et propose d'autres tempo;"