posté le 23-12-2009 à 11:47:11
Ilarie Voronca brisé par la vie.
Roumains, l'un et l'autre, et dans un pays largement ouvert à la culture (et à la langue) française, ils vivent une version locale du dadaïsme. Une revue en découle, elle sera fugitive mais l'histoire de la poésie passe par ces publications éphémères qui, de surcroît, établissent les liens suffisants et nécessaires pour émerger, se reconnaître en d'autres qui s'engagent dans la même aventure qui n'est pas sans risque. Dont de buter contre l'indifférence, ce qui est bien la pire des choses.
Mais Paris exerce, en ce début du XX° siècle, une irrésistible attraction. Voronca va multiplier les éditions de poèmes, avec de prestigieux illustrateurs, dont Chagall, Sonia et Robert Delaunay, Brauner . C'est une oeuvre portée par une profonde humanité, affirmant qu'il se sentait "frère des hommes avec ferveur, aussi frère des bêtes et des choses, des livres et des villes, de l'espoir et du malheur".
Une ferveur brisée par la réalité d'une vie, et d'un désenchantement qui le conduit au suicide (le 4 avril 1946).