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Titre du blog : lettres de la campagne
Auteur : sorel
Date de création : 17-05-2008
 
posté le 25-12-2009 à 14:46:48

Max Ernst un prince.

C'est un prince. Il en a l'allure, la silhouette, un rien de morgue aussi qui lui sied bien. Premier vision. Dans une sorte de studio haut perché d'un immeuble du quai Saint Michel, avec vue plongeant sur Notre Dame. Il ouvre la porte brusquement, il a une poêle dans la main. Il faisait sa cuisine. Je ne me souviens pas pourquoi je venait le déranger, peut-être un projet d'exposition. Il y eut conciliabule, et je repartais avec l'oeuvre  souhaitée pour un accrochage consacré au surréalisme. Deuxième approche. Dans sa ferme à Huismes, en Touraine. Il descendait un escalier à vis, dans une grande cuisine où le repas était préparé. On ouvrira des bouteilles du vin local et on visita les ateliers.
Son monde multiforme me fascinait. Des collages bavards qui défiaient les livres d'histoire comme on s'en racontait à la veillée, à en croire les légendes, aux compositions théâtrales déployant les fastes de fêtes étranges et vaguement érotiques.

 

Commentaires

Saintsonge le 25-12-2009 à 16:12:43
Jolie rencontre enrichissante, pour vous !.. Gérard Nordmann eût-il collectionné dans son Secretum privé ce genre d'approche érotique comme d'un Louys "trois filles et leur mère", ce à quoi ce cliché me fait penser, aussi fortement que les 12 mètres de rouleau d'un papier de toilette embastillés deux cent ans, avant qu'on ne puisse en lire le Sodome du divin Marquis, ou encore, aussi précieux qu'un doublon Musset / Sand : "une nuit d'excès" publié en Bruxelles 1833, cet artiste m'y amène par le souvenir en surimprimé d'un Verlaine imprimé sous le manteau et qui "ne se vend pas" : "Femmes" ; Ernst fit en moi de bien étranges "collages" d'idées, toujours, encore en ce jour de Noël à vous lire, jour que je vous souhaite le meilleur possible. Kenavo du site, bertrand