posté le 28-12-2009 à 14:59:41
Picabia en revues.
Picabia l'écrit frondeur.
En multipliant les écrits, les brochures, les tracts, les prises de position, les provocations verbales, Picabia se situe bien dans la dynamique qui soutien l'aventure dada et celle du surréalisme.
Le tract a sa préférence. Même ce qui circule sous le label "revue" tient plus de l'affichette, du tract que l'on glisse dans les mains du badaud à la sortie du métro (politique, publicité, appel à pétition).
Sa verve incroyable, sa position de pilote au sein de l'aventure dada, son riche carnet d'adresse, son aisance financière (elle ne sera pas constante) lui permet de piloter toute une activité ayant l'écrit pour véhicule de sa pensée et de celle de ses complices. Il a le sens de la formule, la tire volontiers vers le persiflage, un humour corrosif.
Ses poèmes sont plus des confessions, des incursions dans son inconscient souvent trouble et pathétique. Avec un rythme, une phrase qui tient plus de celle d'un Arthur Cravan ou d'un Blaise Cendrars (un ami, il a fait son portrait) qui relève d'une conception moderne et énergique de la réalité de son temps.