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Titre du blog : lettres de la campagne
Auteur : sorel
Date de création : 17-05-2008
 
posté le 31-12-2009 à 11:53:51

Marcel Duchamp tisse sa toile.

Le suréalisme en aura annoncé la venue. D'un lieu d'exposition, faire une oeuvre d'art en soi. L'espace participe étroitement à l'esprit de ce qui y est présenté. Nous le savions bien, en créant le salon Donner à Voir (José Pierre, Gérard Gassiot-Talabot, Pierre Restany, Jean Clarence Lambert, Jean Jacques Lévêque) dans les sous sols labyrinthiques de la galerie Creuse, là où fut la maison de Balzac, celle dont il avait rêvé et agencé pour la venue de sa chère madame Hanska, et où il meurt, au milieu des splendeurs de ses collections.  Ce détail pour préciser qu'un lieu n'est pas qu'un espace creux, à remplir, mais un morceau de mémoire, une trace du passé avec laquelle on s'aménage.
Le surréalisme donc, lorsqu'il présente son Exposition Internationale dans les locaux de l'hôtel particulier du marchand de tableau Georges Windelstein, coincé entre la rue de la Boétie et celle du Faubourg Saint Honoré. Nous y aurons par la suite nos bureaux du journal "Arts et Loisirs" avec sa jolie bande jaune et ses sommaires époustouflants.
Dans la salle d'exposition, l'inventif Marcel Duchamp tisse une sorte de toile d'araignée comme un piège pour les visiteurs. Chaque oeuvre présentée répond de sa voisine, il s'est établi une sorte de dialogue entre elles et le regard se laisse capter par cette plongée stupéfiante dans les délires plastiques inventés par Dali, Max Ernst, Matta, Brauner, Hérold, Chirico, André Masson, Miro,  Magritte.

 

Commentaires

Saintsonge le 31-12-2009 à 14:09:55
Vous étiez dans un idéal balzacien dont les romans d'ailleurs tissent même "toile", un personnage se retrouvant quelques romans plus tard, ce qui m'ennuyait beaucoup si je n'avais pas lu celui où il apparut en premier temps et lieu !