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Titre du blog : lettres de la campagne
Auteur : sorel
Date de création : 17-05-2008
 
posté le 06-01-2010 à 11:00:14

Cobra enfant du surréalisme.

Le mouvement Cobra "arrivait" au bon moment quand le surréalisme au lendemain de la guerre avait perdu beaucoup de sa force d'action. Les nouveaux venus autour d'André Breton, ne faisaient que singer l'aventure des aînés prestigieux qui en avaient assuré la crédibilité. Dans les années 50 les valeurs étaient revues par l'Histoire, et si Sartre et le siens assuraient la relève, des pans entiers de la création tant littéraire que plastique restaient en jachère.
Cobra instaurait un regard qui n'était plus strictement parisien ( bien au contraire) il inaugurait une vision européenne de la culture, une sorte d'alliance de divers groupes créés par la nécessité et assemblés par une réciproque reconnaissance de leurs ambitions. L'art, avec eux, puisait ses forces dans le folklore, une reconnaissance des expressions plastiques les plus rustiques, voire marginales et égarées du côté de l'art brut. Un art qui échappe aux "écoles", à un enseignement responsable d'étouffer les élans les plus primitifs. Cobra s'impose au coeur d'une nouvelle esthétique qui n'est plus celle d'une pensée mais d'une sensation. En accordant droit, à celle-ci, de prévaloir sur toutes les théories artistiques qui avaient jusqu'alors commandé l'évolution de l'art.
Il est bien significatif que, dans cette décennie, vont surgir tous les mouvements qui valorisent l'instant (le lyrisme gestuel) contre le raisonnement cartésien. Pourtant, tous ces mouvements revendiquent, à juste titre, l'héritage du surréalisme qui y trouve ses plus riches conséquences. Conclusion, être surréaliste dans ces années là (45-60) ce n'était pas rejoindre un "groupe" qui avait perdu de son efficacité, mais puiser en lui le meilleur de ce qu'il avait su donner. Et le vivre sous de nouvelles couleurs.