posté le 07-01-2010 à 14:34:46
Aragon et le Collage surréaliste.
Le titre pose bien le problème. Celui de la peinture qui se veut surréaliste, et, de surcroît dans le cas du collage, voyant en celui-ci, un "défi" à la peinture. Ce qu'il est. Pourtant, ce sont des peintres qui l'expérimentent, en font une manière de prolongement de leur art, y trouvant de nouvelles et originales solutions. Surtout quand on veut dépasser la stricte représentation de la chose vue, mais explorer la matière elle-même, inventer d'autres mondes que celui de notre quotidien.
Il est significatif qu'il soit expérimenté par des artistes très divers en leur monde et leur approche. De l'abstraction douce d'Arp, à l'humour grinçant de Picabia en passant par l'ordre réfléchi de Braque, l'imaginaire flamboyant de Dali ou de Magritte, les ambiguïtés de Man Ray, les vertiges de Tanguy, la vision stellaire de Miro. Double défi donc, où les tenants du surréalisme entraînent des artistes qui ne sont pas de leur "bord" mais dont ils ne méprisent pas les recherches.
Le thème du collage devient fédérateur. A travers lui, c'est tout l'art de l'entre deux -guerre (les Années folles) qui se remet en question, trouvant à travers lui de nouvelles solutions, et, souvent un apport considérable dans l'exploration même de la peinture. Elle n'est pas la même à partir du moment où elle s'est aventurée dans le découpage d'éléments hétérogènes cimentés par la colle. Une nouvelle écriture. Si proche de l'instant de l'émotion, du choc créatif lui-même.
Commentaires
Compliments pour la photo du jour....Aragon m'a collé....
Jakin,
Félicitation pour cette "reconnaissance du jour " ...
@micalement, Ricardo
lire "étant donné que..."
J'ai vite adhéré à ses poèmes, surtout aux "Yeux d'Elsa", à ses romans, puis la jeunesse finissant, m'en suis détaché ; le "défi" ne serait-il donc adressé qu'aux Jeunesses ambiantes, étant qu'il aima lui-même les jeunes garçons, au grand dam d'Elsa (qui le lui interdisait, je crois)...