posté le 23-01-2010 à 10:49:55
Le cadavre exquis rue Jacques Callot.
La rue Jacques Callot fut, du temps de Balzac (il en parle), un passage couvert. Ouverte aujourd'hui à l'animation du quartier (elle permet d'aller de la rue de Seine à la rue Mazarine), elle comprend surtout des galeries d'art. Le 16 fut, il y a une vingtaine d'années, une galerie ouverte à toutes les tendances (on y voyait surtout de belles et lumineuses compositions de Pierre Lesieur) mais, dans les années 20, un fief du surréalisme (la galerie Pierre - Pierre Loeb -, rue des Beaux-Arts n'était pas loin).
Consacrer une exposition au cadavre exquis c'était donner à celui-ci (simple jeu collectif) le statut d'oeuvre d'art pour autant qu'à la lumière du surréalisme, il était porteur du hasard, de la spontanéité créative, et de l'insolite, qui sont des lignes de force de sa politique.
Le titre lui-même résulte de la rencontre de deux mots proposés par le "jeu des petits papiers" où, ayant inscrit un mot, on le camoufle à son voisin, invité à en écrire un autre. Déplié, le papier révèle ces rapprochements insolites revendiqués dans le souvenir et le culte de Lautréamont qui avait vanté la beauté de la rencontre d'un parapluie et d'une machine à coudre.