posté le 28-01-2010 à 10:40:04
Vostell l'art poussé au tragique.
L'arrivée, à Paris, de l'artiste allemand Wolf Vostell, correspondait à l'émergence, dans le paysage artistique parisien du "Nouveau Réalisme" créé par Pierre Restany avec la complicité d'Yves Klein, Arman, Niki de Saint Phalle, Tinguely, César, et quelques autres. Le langage de Vostell relevait d'un esprit assez voisin, mais plus marqué par l'expérience de la guerre (tout comme Beuys, autre grande figure de l'art allemand des années 60-70).
Là où les Nouveux Réalistes s'en prennent à la société de consommation (non sans jouer d'humour), Vostell fait la part à la déchirure sociale entraînée par la guerre et dans le contexte de Berlin (où il vivait), marqué profondément par le caractère tragique et la théâtralité sauvage qui accompagne la chute de la ville maudite où dans son repaire souterrain Hitler se donne la mort.
Une écriture qui a des accents hargneux, une force saccageuse, un lyrisme désespéré. Il donne bien le ton d'une Histoire qui a des allures de théâtre shakespearien. Poussant l'Histoire vers sa dimension légendaire, telle que le future la regardera.
L'art devient un langage entraîné dans son sillage par l'Histoire.
Commentaires
La hargne vient toujours d'un empêchement ; le saccage, d'une auto-punition ; le désespoir, d'un manque total de confiance en soi, dû par tous ces empêcheurs, d'où le retour de la hargne du refoulé, sûrement !!! Et, la boucle des désamours et désaveux, bouclée !