posté le 08-02-2010 à 10:17:24
Gradiva et le blason du corps.
A quoi tient l'élan amoureux. Quoi, dans l'être aimé, aura retenu l'attention, provoqué l'émoi qui entraîne dans sa force les sentiments ? L'histoire de Gradiva (de Wilhelm Jensen) en dit long quand on sait que plus que la beauté de la figure qu'un jeune archéologue découvre sur un bas-relief, c'est son pas (léger presque aérien) qui va déclencher le processus conduisant le héros de ce roman à aller sur le site de Pompéi pour rencontrer un personnage qui aurait vécu lors du fameux drame du 24 août 79. Fiction bien sûr, et chemin détourné pour signifier un amour d'enfance qui aura nourri sa mémoire.
Le processus amoureux (analysé par la littérature) conduit à cataloguer les différentes parties du corps à partir desquelles peut naître le désir et l'amour qui le comble. Ce sera le "blason du corps", une célébration de l'anatomie éclatée, dont furent friand les poètes précieux du XVI° siècle. Il me semble qu'un contemporain, (Jean-Clarence Lambert), s'est aussi attaché à ce jeu érotico-poétique.