Titre du blog : lettres de la campagne
Auteur : sorel
Date de création : 17-05-2008
posté le 09-02-2010 à 14:28:42
André Gide et l'art.
La grande bourgeoisie dans laquelle est né André Gide joue la rigueur, et l'art n'y est pas privilégié. Dans les différentes demeures que Gide fréquente enfant (la rue Médicis, Uzes, les châteaux de la famille) nulle peinture et nulle préoccupation qui s'y rattache. C'est dans l'amitié qui le lie au fils de Jean Paul Laurens (lui-même peintre) que Gide découvre un art qui lui était étranger et pour lequel il ne marquera pas un intérêt débordant, en dépit de quelques essais sur des classiques (Poussin par exemple). On est loin de l'engagement de quelques uns de ses contemporains comme Jean Paulhan, André Malraux, et même Paul Claudel. Pourtant, (fait du hasard ?) c'est avec Maurice Denis qu'il publie l'un de ses premiers ouvrages : "Le voyage d'Urien" (une grande réussite de Maurice Denis). Et, d'une manière posthume, Gallimard publie un gros ouvrage de ses romans illustré par une pléiade d'artistes ( Dufy, Derain, Van Dongen, Jean Hugo, Pierre Roy, Touchagues, Christian Bérard, Clavé, Dignimont, Mario Prassinos) sans qu'on puisse y déduire un choix de l'auteur lui-même.
Certains portraits (Trémois, Klossowski, Bécat, Dunoyer de Segonzac)) n'ont qu'une valeur documentaire et ne soulignent pas une fréquentation suivie de l'artiste. Cette prise de distance avec la peinture étonne d'autant plus que Gide est, par nature, un esprit curieux, avide de découvertes et fort ouvert sur des univers qui ne sont pas pour autant proches du sien (ses engagement pour Dostoievski,, Simenon, Henri Michaux, Antonin Artaud).