posté le 10-02-2010 à 11:07:10
Klossowski entre Dieu et Sade.
Frère de Balthus mais, comme lui, ayant, dans l'enfance, connu Rainer Maria Rilke ami de ses parents (et reçu une éducation distinguée), Pierre Klossowski a poursuivi dans l'écriture et le dessin, une étrange démarche marquée par un érotisme infiniment plus ambigu que celui de son frère et dans une facture qui se donne des allures de naïveté impossible à définir comme maladresse ou figure de style.
La raideur des personnages, l'espèce de stupéfaction largement partagée par les acteurs d'actions vécues dans des ralentis exquis, confèrent une étrangeté aux scènes dont l'énoncé érotique perd de sa puissance et évidence, pour entrer dans une zone floue, d'évocation et comme somnambulique.
Il y a une distinction et une affectation qui dénaturent le récit dessiné (car ce sont semble-t-il comme des scènes arrachées à une narration), et Klossowski s'est aussi évertué à illustrer ses propres textes d'un érotisme froid, déstructuré et marqué par de vagues relents de religiosité.
L'effet donné est celui d'une attente ou de vagues rêveries qui se veulent glauques et ne sont que des rituels désuets, comme dans le but de se choquer soi-même. Se provoquer.
L'érotisme, avec un livre de Sade dans une main, et dans l'autre un chapelet.
Commentaires
Là, évidemment, c'était dilemne je suppose à choisir L' oeuvre présentée de ce trouble-âme ?..
Votre dernière phrase, très rimbaldienne, d'ailleurs ; pour info, peut-être le connaissez-vous parrain d'un des fils de Perros, Jean-marie, lequel en fut perturbé à ce que j'ai pu savoir, les visitant...?