posté le 16-02-2010 à 16:56:09
Pierre Reverdy, un poète cubiste.
Seul, mais point hautain, parmi les siens (les poètes) Pierre Reverdy fait entendre sa voix. Elle a de l'accent. Elle contient toute la rocaille de ce dur pays d'oc (du côté de Narbonne) qui a si fortement marqué son enfance. Un père viticulteur, une vaste propriété nichée dans les senteurs fortes d'un éternel été. Et les mots pour le dire trouvent leur espace dans la page mais ne l'encombrent pas. Ne la nient pas. Bien au contraire. Sans aller jusqu'à Mallarmé, qui réserve de vastes espaces du blanc de la page pour y poser des mots, comme si le vent avait posé des feuilles sur le sol. Et tout le vent encore qui tournoie autour des mots....
Pierre Reverdy joue si bien avec les mots (durs et forts, sonores et précis) qu'il construit une sorte d'architecture visuelle retrouvant celle des peintres ses amis (Braque, Juan Gris) et l'on a pu dire qu'il était le seul poète "cubiste".
L'austérité pour compagne, tant dans sa vie (et la pauvreté n'y est pas pour rien), et dans le voeu profond d'accorder la poésie à l'essentiel. Point de lyrisme, ni d'élans comme l'époque les aimait, mais une concision qui renforce la portée des mots choisis, ciselés. Serait-ce une poésie objective ?
Commentaires
La terre ainsi "reverdie" en plein hiver avec votre page !.. Le Printemps n'est pas si loin...