Titre du blog : lettres de la campagne
Auteur : sorel
Date de création : 17-05-2008
posté le 25-02-2010 à 09:50:24
La lecture selon Fernand Léger.
Les liseuses, plaquées comme les figures médiévales sur les parois des églises, sont l'expression d'une calme grandeur. Cette dernière, pour n'être pas celle des saints, est celle d'une vie affranchie de toute angoisse et un rien crâne Même l'acte le plus anodin comme la lecture (est-il si anodin que cela ?) se visualise dans un énoncé calme et simplifié par souci de lisibilité. Point de manière pour enrober un geste rendu naturel comme le serait tout acte de la vie quotidienne (on aura rencontré, sous le même regard, des bâtisseurs, des baigneurs, des sportifs, des gens du commun dans leur quotidien).
Banalisant la vie Fernand Léger lui donne un aspect de saine franchise, appelant les murs, le gigantisme, pour rejoindre le rythme des façades modernes avec leurs néons, les affiches, cette imagerie qui nous domine et nous parle de notre réalité.
On aura, plus souvent, perçu la lecture "sous la lampe", dans un climat douillet, une souci d'intimité supposé favorable à sa pratique. Et la féminité y sera volontiers exaltée (Fragonard). Mais la lecture ainsi affichée n'est-elle pas celle qui domine dans un siècle voué à la modernité, la technologie, les forces humaines déployées au nom d'une vertu sociale.