posté le 25-02-2010 à 14:19:01
Un langage visible ?
Intitulé "visible langage" il ne l'est pourtant pas si l'on considère la nécessité de le lire pour le comprendre. La manipulation des lettres (venue du mouvement dada et des futuristes italiens au début du XX° siècle) rend le texte inaudible (ou à lire comme une affiche, dans l'esprit du slogan) et n'ayant plus de raison d'être que par sa simple matérialité. Une masse compacte que l'on affronte comme de très vieux manuscrits d'une civilisation disparue.
Si la graphologie est le miroir de l'âme (le sismographe de notre mentalité), l'écriture qui se contient dans son émergence sans obéir aux règles (et nécessités) de la lisibilité, peut traduire bien des choses contradictoires. Une exaspération de la main (comme la peinture gestuelle) ou, au contraire la mise en liberté de celle ci qui vagabonde comme un chien fou sur la page.
Signes perdus. Message chiffré, émergence de l'inconscient, tout est permis d'y voir en superposition et comme un signe d'angoisse. Et si les mots perdaient leur sens, devenaient inefficaces. Comme un lent engloutissement , un furieux incendie, un désastre qui gomme une civilisation.
Commentaires
Illico, j'ai songé à l'écriture penchée et illisible de... Jeanne d'Arc !?.. Un concept de "simultanéité" à la Huelsenbeck, ici, comme plusieurs poèmes écrits les uns sur les autres, en même temps, dirai-je.., laissant toute idée de "bruitisme" aux dadaïstes du Cabaret Voltaire en quête du "calme de l'âme"... Bons derniers lambeaux de journée...