Titre du blog : lettres de la campagne
Auteur : sorel
Date de création : 17-05-2008
posté le 27-02-2010 à 11:32:40
D.H. Lawrence vu par Catherine Carswell.
Lawrence, le pèlerin solitaire.
Comme nombre de ses admiratrices, Catherine Carswell a donné de précieux souvenirs sur D.H.Lawrence, perçant à jour son caractère entier et l'étonnante séduction qu'il exerçait sur son entourage (surtout s'il était féminin).
Elle s'attache tout particulièrement au rêve vainement partagé d'une colonie (un phalanstère) d'esprits susceptibles de s'enrichir à leur contact réciproque et d'un affrontement sensuel et joyeux en dehors des lois d'une société étroite qu'il détestait et a toujours voulu fuir (d'où l'idée du pèlerin, sans toit, allant de maison en maison à la recherche d'un équilibre partagé avec quelques êtres de choix).
C'est le "Rananim" , un "rêve agréable mais auquel Lawrence persistait à s'accrocher comme à un projet réalisable".
Il projetait d'émigrer sur une île, en compagnie de son épouse Frieda, de l'ami Koteliansky, de Middleton Murry et son épouse Katherine Mansfield.
"Les événements de 1914-1918 contribuèrent à affermir chez lui cette croyance ferme et simple : la seule chose à faire était de partir ensemble, à plusieurs, vers quelque refuge lointain où naîtrait une ère nouvelle".
Précurseur de la grande utopie des années 60, fuyant une civilisation pourrie craquelée de toutes parts, il rêve d'une ferme "au bout du monde" où la petite colonie choisie se livrerait aux innocents travaux des champs (n'y-a-t-il pas là un écho des rêves rousseauistes ?) et s'aimerait tout naturellement, aucune loi scélérate n'entravant cet élan sain et doucement viril. D'ailleurs il montrera un goût tout particulier (et jamais équivoque ) pour les amitiés masculines. Il aimait la chaleur des ententes et fécondes pour sa propre création.
L'échec va le conduire à s'exiler vers Taos, à l'invitation de l'excentrique Mabel Dodge Luhan, sorte de vampire intellectuel où il composera l'admirable "Serpent à plume". Période étonnante d'une vie qui ne l'est pas moins.
Commentaires
Zut, je n'ai pu (ou su) trouver votre réponse au sujet de Céline (est-ce ici, mais où faut-il cliquer ; j'ai donc encore des lacunes d'informatique) ; qu'en disiez-vous ?..
Il est toujours temps de "bâtir" cette "terre nouvelle" ; l'émerveillement est toujours une part d'enfance inviolée, non ?..
Le symbolisme est bien né d'un rêve anglais Préraphaéliste, après tout !