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Titre du blog : lettres de la campagne
Auteur : sorel
Date de création : 17-05-2008
 
posté le 02-03-2010 à 12:14:56

D.H.Lawrence, un érotisme sacré.

Les rituels érotiques.

D'une manière latente, constante, l'exaltation du corps, objet de désir et d'amour suit une ligne continue dans l'oeuvre de D.H.Lawrence et trouve son point culminant dans "L'Amant de Lady Chatterley", encore qu'il y glisse un problème de classe qui fait dévier le sujet vers un aspect  social, alors que dans sa crudité saine et franche il est autant un hymne à la nature qu'au désir. Les corps au naturel ne sont-ils pas ceux du paradis terrestre et perdu, d'où la naissance de l'érotisme qui est une manière de le retrouver, en l'inscrivant dans un rituel qui peut rapidement  choir dans la perversité, et sans doute l'alimente.
Aimer c'est aussi s'harmoniser à l'autre, se fondre en lui. Pour retrouver l'unité fondamentale évoquée par la Bible ?
Lawrence est imprégné de cette lecture de la Bible, ce qui donne à sa vision de l'érotisme un caractère sacré. Il n'était scandaleux (ou passait pour tel) que dans une Angleterre encore "victorienne" et pétrie d'une respectabilité hypocrite.
Elle est pourtant fragile la frontière qui sépare la sensualité harmonieuse d'un couple des déviances sexuelles accélérées par l'introduction de tiers, l'harmonie faisant la place à un théâtre expérimental où se jouent toutes les figures des fantasmes.
D.H. Lawrence ne l'a pas évoqué dans ses romans s'il s'y risque dans la,peinture.
Et pourtant, l'Histoire nous enseigne que dans des temples de l'Antiquité des filles publiques, jouant le rôle de prêtresses, se donnaient aux pèlerins dans un élan quasi religieux, en entrant dans les rites attachés au culte des divinités qu'elles honoraient. C'est sous l'angle religieux (mystique) que s'inscrit l'érotisme exalté par Lawrence.

 

Commentaires

Saintsonge le 02-03-2010 à 13:15:05
Savez-vous, au fait, que c'est un douarneniste qui joua le rôle de l'amant dans le film éponyme ?.. L'ai vu lors d'une projection-débat sur douarnenez même... Taille bûcheron !

L'érotisme à la Bataille, à la Bacon, à la Courbet, tout ce sujet est-il si différent dans sa perversité cachée par ce qui fait l'interdit moderne : la pensée intime et érotico-maniaque même, la seule déviance à mon avis, quand la pulsion charnelle est de nature vraie dûe à l'histoire de l'enfance de tout un chacun, l'homosexualité de notre auteur est-elle déviance ou forte attirance quand on sait que l'hétérosexualité de chacun n'existe pas à 100 %, après tout, Sodome et Loth sont bien des personnages "dérivés" de la Bible, non ?..