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Titre du blog : lettres de la campagne
Auteur : sorel
Date de création : 17-05-2008
 
posté le 11-03-2010 à 10:41:28

Cécile Miguel mal encadrée.

Cécile Miguel mal encadrée.

L'oeuvre est calme et tranquille, l'image d'un sage bonheur, évoquant quelque maison de campagne où la vie s'écoule au rythme des saisons (le peintre Bollo, aujourd'hui presque oublié retrouve, lui aussi, cette expression d'une sagesse rustique et paisible). Cécile Miguel donne là toute la mesure d'un art qui ne veut rien démontrer, s'affiche avec une innocence d'autant plus louable qu'à la même époque on fustige la réalité, s'épanche en violence gestuelle. Elle même d'ailleurs s'y adonnera quelques années après, dans son mas ensoleillé de Saint Etienne du Grès, qui portait un nom si peu conforme à sa réalité : Le mas du diable.
Figurative, et sur la fin de le demeurer, Cécile Miguel donne une image d'une séduction modeste et intime, appelant une approche à sa mesure.
Le cadre qui est censé mettre en valeur ce tableau d'une rare fraîcheur est une hérésie. Il était à la mode dans les années 50, et  on enfermait volontiers les plus subtiles, les plus délicates, les plus aériennes évocations, avec cette pesante cage d'un faux luxe. Les galeries qui n'avaient pas encore réussies leur virage vers la rigueur du décor que suppose la présentation d'un art aussi raffiné et porteur de  libres suggestions, se présentaient comme des salons de cocottes ou de concierges enrichies (pardon pour les concierge, il n'y en a plus !). On y présentait sur des chevalets disposés d'harmonieuse façon, des compositions qui se dégageaient mal de l'amateurisme petit bourgeois. Mais l'encadrement signait la marchandise. Un mauvais goût partagé.
 

 

Commentaires

Saintsonge le 11-03-2010 à 14:39:04
C'est pareil à une intelligence humaine talentueuse entourée que par de petits esprits qui l'attirent vers le bas, en se moquant délibérément de ce qu'il détruise en elle, saura-t-elle, un jour, à sa juste valeur, être reconnue comme belle oeuvre d'âme pure dans ce gâchis d'époque où le moins-que-rien réussit quand on obscurcit les vraies richesses spirituelles ?