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Titre du blog : lettres de la campagne
Auteur : sorel
Date de création : 17-05-2008
 
posté le 12-03-2010 à 11:03:17

D.H.Lawrence la peinture au paroxysme.

Le titre choisi par D.H. Lawrence introduit une ambiguïté dans sa vision qui pourrait passer pour l'expression d'une certaine vitalité du corps dans l'exercice de l'érotisme. Des corps en mouvement, en fusion, en confrontation toujours véhémente et sans doute équivoque.
A moins que Lawrence ait voulu souligner le fait que c'est l'érotisme qui est malade, dont il s'efforçait jusque dans les excès, de traduire la beauté passant, selon lui, au delà des préjugés de son temps.
Il est significatif qu'il use d'une écriture picturale vive, voire violente, qui ne cherche pas à camoufler le temps du travail manuel qu'implique le fait de peindre. Comme si la peinture était une sorte de sismographe de sa propre aventure.
C'est l'époque toute entière qui se précipitait ainsi dans une peinture d'action, d'accents. Mais, le plus souvent, pour exprimer un désarroi, plus souvent encore un certain mal à vivre (la fameuse difficulté d'être).
C'est bien l'interprétation complexe, de la peinture expressionniste allemande (Kirchner, Schimdt-Rottluf, Heckel ) et même du fauvisme français (Vlaminck) où la violence peut être, tour à tour, geste de colère et élan vital (voire amoureux).
C'est quand elle est neutre (lisse, ayant camouflé tout le travail, pictural) que la peinture n'est que l'image qu'elle présente, comme une sorte de théâtre mental.
On la trouvera aujourd'hui fade, habitués que nous sommes à une peinture révélant son phénomène d'élaboration, en jouant souvent, comme supplément d'expression.
La modernité de D.H. Lawrence (mais est-elle forcément nécessaire ?) c'est cette ardeur dans l'acte même de peindre, au point tel qu'il nous fait presque participer à ce qu'il raconte. Il ne le montre pas avec de fausses pudeurs, des précautions, mais nous jette à la figure l'élan vital, le sexe triomphant.

 

Commentaires

Saintsonge le 12-03-2010 à 14:03:13
"la beauté malade" me ravit comme titre , ayant souvent affirmé, à vous , je peux l'écrire : c'est la sexualité qui a un problème avec moi, non moi avec elle ou/ET l'étroite corrélation érotique !..