posté le 16-03-2010 à 11:05:09
Picabia devenu académique.
Tout comme Picasso, avec lequel il partage une sorte de gloire mondaine, Picabia va, dans les années 30, retrouver une sorte de néo-classicisme, qui le conduit vers un graphisme épuré, plus fidèle à la réalité dans sa force expressive et prenant le corps humain comme sujet privilégié.
Ce sont des figures familières, avec cette pointe d'humour qui est de son principe quand Picasso semble pasticher l'académisme. Picabia lui tord encore un peu le cou, s'égare volontiers et dérobe le détail narquois, le clin d'oeil malicieux qui donne à son dessin, dans ses sujets les plus ordinaires, ce charme si particulier, ce ton de complicité qui le rend attachant même si manifestement il a moins de brio que Picasso, un certain laisser aller qui est peut-être une preuve de faiblesse ou la prise de conscience qu'il n'atteindra jamais la "perfection" stupéfiante de son illustre concurrent.
De fait, Picabia entretient toujours une sorte d'équivoque, jouant avec sa facilité naturelle et son refus de "sérieux". On le verra, quelques années plus tard (durant l'occupation nazie), jouer moins avec l'académisme que la banalité réaliste de la peinture "pompier", destinée aux dessus de cheminée et vendue hors des circuits habituels à l'art. Dans les grands magasins par exemple. Entre les tapis faussement orientaux et le décor cosy alors à la mode.
Commentaires
lire : les titaniques sculpteurs-architectes
De 1912 à 1914, leurs "textures" devinrent des "collages", à ces cubistes connus Raymond Duchamp-Villon, Archipenko, Brancusi et ceux que vous citez, les titanisues sculpteurs-architectes jusqu'à l'essence des choses, d'où sans doute l'épure des dessins de Picabia, ensuite, étudiés par les suivants dadaïstes/surréalistes ; avez-vous peut-être cette revue de leurs échos, la Sic. 103 qui stipulait :" LES ANCIENS Oui Madame, oui Monsieur, les Anciens ont fait des chefs-d'oeuvre NOUS LES CONNAISSONS et c'est parce que nous les connaissons (phrase soulignée) que nous sommes cubistes, futuristes, simultanistes, unanimistes..." "Aimons le neuf, ça sent la vie"...