Titre du blog : lettres de la campagne
Auteur : sorel
Date de création : 17-05-2008
posté le 22-03-2010 à 10:32:43
Léon-Paul Fargue chez Claudine Chonez.
Léon Paul Fargue chez Claudine Chonez.
Le souvenir est vague, comme une très ancienne photographie, encore que des détails subsistent comme cette plante verte aux allures de serre qui occupait un bon tiers de la grande pièce où me recevait la pétulante Claudine Chonez. Elle était alors fort en vue dans les médias, un pied à la radio, l'autre dans les journaux et militant pour la poésie, les écrivains dans les marges.
Il fut alors question de Léon Paul Fargue. Nous partagions une admiration sans borne pour le Piéton de Paris et parce que, justement, il était ce piéton inspiré et que nous avions aussi, en commun, le goût des errances citadines (et de préférence nocturnes).
Fargue, au seuil d'un XX° siècle qui se baignait encore dans les décadences d'un XIX° finissant. Fargue ne fut-il pas l'ami d'Alfred Jarry et, comme lui, fort amateur d'étrangetés. On les déniche dans les petits textes savoureux, narquois, insolites de Fargue qui joue la carte d'une littérature hors des chemins battus, des voies royales du roman, et pratique la littérature à la parcelle (comme Louis Scutenaire, Jean Follain ou Robert Walser par exemple). Un texte qui émiette la réalité, déniche les détails insolites, la poésie de l'ordinaire. Quelque chose qui frôle les rêves surréalistes et le réalisme d'un Doisneau.
Fargue donc, célébré par Claudine Chonez dans un petit livre de la collection Pierre Seghers, et celui-ci, déniché chez un bouquiniste, et qui appartenait à Maurice Fombeure. La chasse aux livres, dans le labyrinthe de la ville, nous offre parfois de ces menus trésors qui enchantent le quotidien.