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Titre du blog : lettres de la campagne
Auteur : sorel
Date de création : 17-05-2008
 
posté le 22-03-2010 à 15:57:22

Gustave Moreau et la perversité.

Des peintres qui firent les beaux jours de cette "fin de siècle" si généreuse en talents singuliers, Gustave Moreau est celui qui fait la jonction entre son temps (celui de Jean Lorrain, Robert de Montesquiou et autres bijoutiers du verbe) et André Breton à qui l'on  doit la reconnaissance du peintre dans son environnement. Ce délicieux petit musée de la rue La Rochefoucauld qui fut son atelier et son logement. Les parquets craquent sous les pas, les visiteurs ont des allures de clandestins ou d'initiés qui partagent un vice caché : celui de s'émouvoir devant ces compositions aussi ténébreuses que parfumées d'une étrange perversité.
Moreau puise dans les mythologies, les pages de la Bible qu'il voit traversées de femmes fatales et d'une suave lascivité. De héros pathétiques et de martyrs sanguinolents se voient soumis à leur implacable volonté et sadisme. Salomé a des allures de danseuse de cabaret louche. C'est tout son génie de glisser dans une page d'Histoire (à mettre entre toutes les mains) des évocations troubles et perverses.
Il use d'un cérémonial très élaboré, aux complexes décors aussi tarabiscotés que les poèmes qu'ils inspirèrent à l'époque de leur mise en place. Quand la poésie se cherchait de nouveaux horizons, des mots rares et des vices singuliers à chanter.

 

Commentaires

Saintsonge le 22-03-2010 à 23:22:47
Atelier Fauve s'il en est, divisionniste, du moins ! Là où les pas des Charles Camoin, Albert Marquet et Henri Manguin résonnèrent aussi ! Matisse, aussi, peut-être...?