Titre du blog : lettres de la campagne
Auteur : sorel
Date de création : 17-05-2008
posté le 25-03-2010 à 10:23:46
Le groupe de l'Abbaye, une expérience sans lendemain.
Ce que des poètes épris de typographie font dans la solitude de leur atelier, un groupe de jeunes écrivains, dans les années 1906-1908, tentent de le faire en collectivité. Ils se rencontrent au Quartier Latin (il y a là René Arcos, Alexandre Mercereau, Georges Duhamel, Albert Gleizes, Charles Vildrac). Il trouvent un lieu idyllique (à Créteil, sur les bords de la Seine) et y fondent une sorte de phalanstère (au beau nom de l'Abbaye en hommage à Rabelais). Afin de subvenir aux besoins du groupe on décide de s'improviser imprimeur. Il y aura (jusqu'à la dissolution) une vingtaine d'ouvrages dont, en priorité, les leurs (Mercereau, Duhamel, Arcos, Vildrac) et quelques incursions vers des alliances dont ils attendaient quelque prestige comme vers Robert de Montesquiou dont ils éditent un ouvrage que l'auteur se dispensera de payer.
Il n'avait jamais été dans les intentions des participants de militer pour une esthétique commune, (peut-être l'unanimisme de Jules Romains fut-il à la rigueur leur lien). Dominait une sorte de fraternité souple et une volonté de laisser chacun aller à son but. Ce sera peut-être le vers dans le fruit. Le choc des personnalités va bientôt disloquer le groupe sans briser l'amitié qui substituera au delà d'un rapide éclatement.
Photo : Une réunion sur l'herbe (les femmes sont absentes !) Arcos, Mercereau, Duhamel, Gleizes, Vildrac.
On ne peut s'empêcher de penser au rêve de D.H.Lawrence de constituer un groupe fraternisant dans la même idéologie, mais qui, lui, ne connaîtra jamais sa concrétisation et restera un fantasme.
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