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Titre du blog : lettres de la campagne
Auteur : sorel
Date de création : 17-05-2008
 
posté le 28-03-2010 à 15:12:16

Max Ernst dans la forêt.

La jeunesse de Max Ernst.
Comme Gustave Doré qui en gardera toute sa vie un souvenir vivace dont son oeuvre témoigne, Max Ernt découvre très jeune, avec son père, les mystères de la forêt et toute son oeuvre en décrit la fascination mêlée d'effroi. Il en peuplera sa peinture de monstres inquiétants, lèvera d'un pinceau minutieux, ardent, la magie et les rumeurs, les frissons et les jeux de lumière qui font de cette cathédrale végétale le décor de mutations bizarres, d'apparitions fascinantes, et quelque chose de la magie que dispense, dans toute l'étendue de ses registres sa peinture parce qu'elle est sans doute là au coeur de sa problématique.  
C'est que la forêt faisait partie de son quotidien. Son père, peintre amateur, aimait s'y attarder (elle était toute proche du logement familial). Si bien que Max Ernst y pénétrant, pénétrait dans le secret paternel autrement figé dans son silence.
Max Ernst dévore le réel, son regard est celui gourmand  du sensuel mais il arrache la peau qui recouvre les mystères du réel, va jusqu'à sa profondeur géologique, fantasmatique. Il fouille dans les ardeurs minérales, végétales et dresse ces prestigieux théâtres d'un monde d'au-delà les rythmes du temps, qui façonnent la réalité en ses splendeurs hautaines et inhumaines.
 Au coeur de la forêt il n'y a pas (comme chez Gustave Doré) une princesse endormie mais des monstres dont on devine l'attentive présence. Seul le douanier Rousseau (qu'il n'ignore pas) ira se perdre dans ces zones périlleuses, mais avec une feinte bonhomie, le recourt à une naïveté qui est fort relative. 


 

Commentaires

Saintsonge le 28-03-2010 à 16:07:37
J'ignore si vous avez remarqué, mais vos lunettes font pendant à un motif incrusté dans cette reproduction (en le coin haut du libre penché), tout ce qu'en dirait Ernst dans ses "poèmes visibles", en frottages et coupures de journaux dont la Forêt serait incluse dans "Eve, la seule qui nous reste", le symbolique sylvestre étant, sinon vaginal, vulvaire !... On traverse la forêt ainsi qu'un sillon de femme...