posté le 31-03-2010 à 11:13:31
Proust au Ritz.
Comme tout sédentaire (et vieux garçon) Proust est un homme à habitudes dont celle de fréquenter le Ritz pour sa table et la gentillesse de ses serveurs. Il y organisait les quelques dîners où il se plaisait à réunir autour de lui ses "modèles", les personnages de sa Recherche, portant nom prestigieux et vaquant dans le monde avec cette désinvolture et cette insolence des nantis qui faisait ses délices. Homme profondément solitaire et victime de son asthme qui le terrasse, il met dans ce rituel mondain qui flatte son snobisme et régale cette pointe de sadisme mental qui sous tend son regard, tout le soin et l'environnement du luxe qui court tout au long de son oeuvre comme l'écrin le plus approprié pour donner tout son poids à la psychologie dont il déchire à belle dent les apparences.
Il faudrait s'interroger sur cette étrange dualité qui le conduit des atmosphères glauques des établissements de bain (où il donne libre court à son sadisme), jusqu'aux ors fanés du Ritz où paradent ceux qu'il analyse sans pitié. Comme Saint-Simon (son maître) analysait les coulisses de la cour de Versailles du temps du Roi Soleil.
Commentaires
Bonjour.
Pourquoi ne pas donner le nom de l'auteur et son site:
www.gerard-bertrand.net
Quel mal vous vous donnez pour l'effacer sur l'image !
Ce serait plus correct.
Si vous voulez utiliser des images de mon site, je vous donne mon autorisation, mais n'oubliez pas de donner l'adresse de mon site.
Cordialement.
Gérard Bertrand
PS/ Comme vous savez, avec Proust finit le "salon"...
○
Hé bé j'en apprends de belles sur les moeurs de Proust !
Un snob sadique. Cette révélation devrait en faire parler des Passéistes !
Mais non, l'heure est à se demander s'il faut laisser courir dans les ruelles des femmes recouvertes d'une housse, parce qu'elles garantissent ainsi n'avoir jamais lu de textes subversifs.
Il y a un proverbe (arabe ?) que je favorise : on est mieux assis que debout, couché qu'assis, mort que vivant.
Chauffe Marcel
○
Je pencherais par vous dire que les deux atmosphères, glauque et doré, conviennent pour un romancier, ces deux-là alimentant parfaitement l'équilibre d'un roman, et, pour que celui-ci tienne dans sa plausible véracité, il faut avoir connu l'expérience "sadique" des endroits illicites et celle "luxueuse" des palaces où épier clientèle dont l'esprit, justement, n'est pas que noble !.. Proust, après La Reine étêtée, voilà qui mêle aussi, au sang français, la pureté du style..de vie à double tranchant, si je puis dire ! Bon début d'Avril à "l'esthétique nabie" d'un Maurice Denis à Otterlo, pour autre exemple ...