Titre du blog : lettres de la campagne
Auteur : sorel
Date de création : 17-05-2008
posté le 05-04-2010 à 10:15:12
Max Ernst et le collage.
Peindre implique une activité physique qui peut être si fortement engagée que c'est elle qui devient le sujet du tableau. Avec le collage on entre dans une activité qui relève du jeu (que les surréalistes ont toujours largement pratiqué). L'enfant le fait d'instinct parce qu'il pénètre ainsi plus profondément dans l'image. La juxtaposition de deux images (et plus si affinités) fait basculer la méthode dans l'invention d'une nouvelle image. L'insolite naissant de la fameuse rencontre invoquée par Lautréamont (un parapluie et une machine à coudre). Hors Max Ernst s'empare du collage pour raconter des histoires. Il invente des "romans" en image (comme le fait la bande dessinée). Il l'imagine dans une continuité narrative qui entraîne le regard vers des horizons aux splendeurs surannées. L'usage de gravures anciennes renforce ce caractère vieillot qui fait beaucoup pour le charme que dégagent ses collages.
Commentaires
C'est Delaunay, aussi, avec sa Tour Eiffel...(1911), ou un "réveille-matin" de Léger, aussi, qui, à mordre la réalité, l'objet ne le quitte plus ! Mais Léger a eu sûrement moins de disciples que les Ernst et Schwitters des Merzbilder !
Pour Ernst, je pencherais plus pour "frottages"...que "collages"...