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Titre du blog : lettres de la campagne
Auteur : sorel
Date de création : 17-05-2008
 
posté le 08-04-2010 à 11:12:14

La Bastille, un symbole.

Le plus proche possible de l'événement. Peut-être un témoin direct,  J.P. Houel (né en 1734) joue le rôle du reporter fixant le moment et ses acteurs. La Bastille est l'enjeu d'une courte lutte entre une population remontée par des démagogues de quartier et une poignée de vieux militaires commandés d'une manière laxiste par un encadrement bercé aux illusions de l'ancien régime.
Pourtant, la prise de monument prend une signification qui n'a rien perdue de son poids dans l'opinion et la mémoire de l'Histoire.
Avec ce qui pourrait n'être qu'un incident (fait-divers) dont le quotidien n'est pas exempt, commence une ère  nouvelle. Du même coup l'image devient une icône.
Tout y est, qui lui donne sa portée exemplaire et le ton qui lui donne la chance de survivre dans la mémoire de ceux qui la découvrent.
Une dramatisation qui relève bien du théâtre alors en faveur, avec bruits et fureur qui sont les signes de l'orage de l'Histoire. La figuration a presque une valeur documentaire. On sait qui entre en jeu en ces heures agitées, entre mort et colère. Des petits artisans du quartier (dont le quartier est fait). On a pu les dénombrer :
49 menuisiers, 48 ébénistes, 41 serruriers, 28 cordonniers, 20 sculpteurs-modeleurs, 11 ciseleurs, 10 tourneurs, 9 tailleurs, 9 fondeurs, 5 joailliers, 5 orfèvres, 5 poêliers, 3 tapissiers, 3 charpentiers, 7 maçons, 10 coiffeurs, 9 marbriers, 9 marchands de nouveauté, 8 imprimeurs, 7 brossiers, 11 marchands de vin, 3 cabaretiers, 2 aubergistes, 21 boutiquiers, 9 chapeliers, 6 jardiniers.
Célèbrent sa destruction ceux-là même qui avaient qualité pour la construire. Démolissant, dans l'allégresse, ce que leurs ancêtres avaient élevé. Portant atteinte à ce qui fut leur ouvrage. Mais l'ouvrage passé au rang de symbole. Celui de la tyrannie.