Titre du blog : lettres de la campagne
Auteur : sorel
Date de création : 17-05-2008
posté le 12-04-2010 à 09:53:14
Hubert Robert artiste "gotic"
Familier des ruines, chroniqueur des tempêtes qui balaient les civilisations, promeneur solitaire des champs archéologiques qui distillent la nostalgie de ce qui n'est plus, Hubert Robert aura été mêlé (d'une manière si distraire qu'il en tirera une condamnation à la prison) à la tourmente révolutionnaire. C'est fortuitement qu'il se fait le témoin d'une de ses plus dévastatrices initiatives : le viol des tombes royales à la basilique de Saint Denis. De fait, le sujet devait l'intéresser moins pour sa relation directe avec la mentalité révolutionnaire que l'effet théâtral qu'il pouvait offrir.
Plutôt porté à détailler les monuments dans le paysage (créant une liaison fort subtile entre la ruine et le frissonnement végétal), il se plonge, là, dans l'antre obscure des tombeaux. Retrouvant la climat figé et ténébreux des "romans gothiques", avec ses cortèges de désastre, de frissons et d'angoisse.
On retrouve là l'esprit d' Ann Radcliffe, Horace Walpole, Charles Robert Mathurin, William Beckford, Matthew Gregory Lewis, Mary Shelley, et tout ces auteurs de romans "noirs" dont le sommet est atteint avec le marquis de Sade écrivant "Les 120 journées de Sodome" produit sulfureux d'un esprit ardent et habité d'horreur et de cette fascination pour les antres obscures qui gîtent sous nos pas et sont des miettes de notre enfer intérieur.