Titre du blog : lettres de la campagne
Auteur : sorel
Date de création : 17-05-2008
posté le 15-04-2010 à 17:06:21
La bibliothèque de Kafka.
Comment ne pas penser à la fiction picturale d'Hubert Robert imaginant la Grande Galerie du Louvre dont la voûte détruite laisse apparaître le ciel. Image de ruine où la vie subsiste, anarchique, absurde en ses aspects. Comme ces lecteurs face aux rayonnages restés intacts d'une bibliothèque ruinées. Serait-elle celle de Sarajevo ! ou de quelle autre ville martyre.
Les guerres ne tuent pas que les hommes, elles éventrent les maisons, brûlent les livres, nient le meilleur de la vie et les forces de l'esprit. Plus que tout discours, fut-il à la hauteur du propos, une simple image en dit long (et fort) et donne une sorte d'icône de l'horreur vécue par les hommes de bonne volonté qui veulent nier l'absurde et la bêtise, et se tiennent debout devant l'inévitable.
Y aurait-il, dans le monde des images, ce pouvoir de lutter ouvertement contre les dérapages de l'Histoire, les dérives de la folie humaine. Non en étalant la mort (les cadavres étaient froids), mais des situations absurdes et si inattendues qu'elles bouleversent plus que l'excès. Et ne penserait-on pas à quelque fiction de Kafka devant cette absurde fiction de l'immobilité de la mort et la curiosité éveillée au coeur de la tragédie.
Commentaires
Max Brod avait charge de tout brûler l'oeuvre du Bon Kafka, vous ai-je dit déjà (que vous savez)... , mais la curiosité de votre article résulte du fait que je viens d'écrire un poème pour ma virtuelle amie Romaine (Internet est la poste de verre, n'est-il pas ?..), oui, demain, je posterai pour elle, un poème-crobard finissant par : sur les ruines du corps se construisent d'autres châteaux où les reflets d'une vie meilleure s'y mirent... Etonnante synchronicité, quelque peu, je trouve... Bien à vous.