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Titre du blog : lettres de la campagne
Auteur : sorel
Date de création : 17-05-2008
 
posté le 22-04-2010 à 10:48:13

Maurice Dekobra la littérature de gare.

Maurice Dekobra était l'auteur type dont on trouvait les ouvrages dans les relais librairie des gares. Vite lu, l'ouvrage souvent était abandonné sur les banquettes des wagons. Juste destinée pour une littérature qui n'avait pas d'autre ambition que de distraire (le temps d'un voyage). Et "La Madone des sleepings" (1925), avec son fabuleux succès, entre bien dans le genre.  Encore qu'il faudrait peut-être y regarder de plus près. N'est-on pas là dans ce courant à la fois exotique et moderne qui réunissant Joseph Kessel et Paul Morand exalte une certaine modernité auquel Dekobra, qui fut grand reporter, grand voyageur, apporte une pincée de provocation  en inventant une femme "moderne", descendante de "La Garçonne" de Victor Marguerrite, et annonçant les femmes fatales des romans de la Série Noire.
C'est que Dekobra qui n'est plus lu aujourd'hui, ou en cachette quand on se revendique un intellectuel branché, vaut mieux que sa détestable réputation. Il fut, jeune encore, le compagnon des nuits parisiennes de Carco, Pierre Mac Orlan dont les sujets ne sont pas toujours éloignés des siens. Il met dans ses ouvrages tous les ingrédients pour flatter le lecteur, jusqu'aux pincées poivrées qui viennent de Catulle-Mendès et de Jean Lorrain dans leurs plus exécrables manies de faire canaille ou frivole, avec un humour de garçon de bain.
Comme d'ordinaire, sur la dos de "Le sabbat des caresses", figurent les noms des "auteurs maisons" (édition Baudinière, 27 bis rue du Moulin-Vert Paris 14° spécialiste de ce type d'ouvrage). Qui connaît aujourd'hui : Henri Avelot, Roland Charmy, André Dahl, Jean Drault, Henri Falk, Pierre Frondaie, Jacques Mortane, Jeanne Ramel-Cals. Et, oh surprise, Rachilde, la muse du Mercure de France, prise en flagrant délit de dévergondage : elle signe un ouvrage au titre prometteur : "Mon étrange plaisir". A lire, vite, entre Paris et Marseille.

 

Commentaires

Saintsonge le 22-04-2010 à 11:18:24
Jamais pu m'y mettre, malgré le titre, les romans dits "de gare" ne m'ont jamais, jamais, jamais attiré, il faut dire que je partais toujours avec celui que j'avais choisi au départ d'un voyage, fût-il court, même les couvertures d'un San Antonio ou S.A.S ne m'invitèrent jamais qu'au seul coup rapide sur la pin-up de couverture, tout au plus...