posté le 26-04-2010 à 09:49:43
Verlaine dans l'ivresse.
Verlaine dans l'ivresse.
La Petite Source fut, dans les années 6O, au mi-temps de son parcours sur le boulevard Saint Michel, une cafétéria faisant cliquer ses néons et son formica, hésitant entre le bistro qu'elle n'était plus et la brasserie qu'elle n'osait pas devenir.
Curiosité du lieu, dans un coin, entre faux rocher et moleskine, une table posée comme une relique et le cartouche précisant que c'était là la place préférée de Verlaine quand il venait dans l'établissement. De fait, il les faisait tous, le café étant son ère de vie (d'errance) depuis qu'il avait perdu son compagnon lumineux de fuite éperdue devant soi et ses ultimes rêves d'amours, conciliables avec le sexe.
Devenu une sorte de statue-fétiche pour tous les amateurs de poésie (voir les pages émue de Francis Carco), une sorte de lien entre le symbolisme dont il était un héros et la nouvelle génération, (ce que sera à son tour Apollinaire).
Un Verlaine figé dans sa gloire maudite, et l'ivresse qui lui tenait lieu de secours, plongé dans un rêve si vague qu'il ne pouvait déboucher sur le réel que dans un climat de catastrophe.
C'est l'image que l'on gardera de lui, jusqu'à en faire une icône (comme Mallarmé et son large châle), l'image de la poésie poussé à ses limites, extrêmes quand elle a tué l'homme pour en faire une figure de légende.
Commentaires
Là, je vois mon gros défaut : j'ouvre les parenthèses, sans les fermer jamais !! Va falloir que je consulte !
Un psy, ou relire Verlaine ?
Le prince des poètes ?.. Ou l'amant délaissé, banni, rejeté par qui vous savez ?.. La seule étoile morte sur son luth constellé ?.. Il écuma donc les cafés dans l'absinthe, drogue verte bilieuse ?.. Ma soeur logeant à Morhange, près Metz, j'ai pu voir sa statue dans un des parcs de la ville. Là, auprès de ma soeur, j'ai clamé des poèmes d' "ivresse" et de "fêtes galantes", parallèlement, pour ma soeur, si je puis dire...(Elle n'entend rien à la poésie ! Oh soeur "ne fronce pas tes sourcils-ci / Casta , ni cette bouche-ci/Laisse-moi puiser tous tes baumes / Piana (douce), sucrés, salés, privés/ Et laisse-moi boire, poivrés/ Salés, sucrés, tes sacrés baumes...." A mes yeux : Verlaine + Baudelaire = Rutebeuf, chrétien pur, donc mystique, déçu par le peuple de l'église (chut, un peu comme moi, gardez ce secret, puis-je m'en convaincre ?.. Jacques de Bourbon Busset, que vous aimez : "tout est musique. Un tableau, un paysage, un livre, un voyage ne valent que si l'on entend leur musique", et ";;;DE la musique avant toute chose..."Initium / ".... - rime mélodieuse, image étincelante -" Bon Lundi...Lyrique ?..