Titre du blog : lettres de la campagne
Auteur : sorel
Date de création : 17-05-2008
posté le 26-04-2010 à 10:37:33
Pierre Louys érotomane.
Pierre Louys érotomane distingué.
On ne peut aborder l'oeuvre de Pierre Louys sans passer par la case "intimitié". Connaître ses complexes relations avec sa femme et la soeur de celle ci, Marie,
(photo, la future Gérard d'Houville) que son père José Maria de Hérédia a marié à Henri de Regnier, le cocu de l'histoire. Il aura d'elle un fils, lui même étant le fils de celui qui passait pour son frère.
S'il développe dans son oeuvre une large érudition marquée par la fascination de l'Antiquité, il est sans doute significatif qu'il ait fait une entrée dans les lettres avec un texte censé être l'oeuvre d'un autre (en cela comme son ami Gide avec "les Cahiers, d'André Walter"). "Les Chansons de Bilitis" sont en effet un faux que Pierre Louys lance avec un réel succès. C'est l'histoire d'une poétesse grecque, sorte de concurrente de Sapho, et comme elle attachée à la célébration d'une sensualité raffinée. Elle conte l'histoire de son amitié pour une jeune fille du nom de Mnasidika dont elle partage la vie, célébrant son corps délicieux, sa grâce et ses voluptés innocentes. Des textes brefs, lumineux, d'une sensualité qui se veut naturaliste et ne manquent ni de charme, ni de séduction, annonçant une sexualité sans complexe et détachée du sens judéo-chretien du péché.
Pour "Bilitis" Pierre Louys s'était inspiré d'une liaison passagère, à Constantine, en 1887, avec une jeune prostituée du nom de Meryem ben Ali qui aura aussi été la première maîtresse du jeune André Gide venu en Algérie pour se déniaiser.
Au soir de sa vie Pierre Louys développe encore plus cette curiosité pour la littérature érotique, il est un grand amateur de "curiosa" et son immense bibliothèque sera une mine pour les chercheurs. Jean Paul Goujon est l'incontournable spécialiste dans ce domaine.
Commentaires
lire : tout jeté
Vous me donnez l'occasion de relire, plus que la "confession sexuelle d'un anonyme russe", le beau "La femme et le Pantin" (que vous connaissez par coeur, sûrement , je vous mets l'eau à la bouche, si je puis dire ?..I / Comment un mot écrit sur une coquille d'oeuf tint lieu de deux billets tour à tour...//Ces filles sont impudiques comme des femmes honnêtes...//Hélas! les seins que je mis à nu en ouvrant ce corsage gonflé étaient des fruits de Terre Promise...) Beau, n'est-il pas ?.. Ma mère a presque tout jeter mon trésor de littérature érotique, puis mon ancienne, qui en fut jalouse... Terrible, n'est-il pas ?.. Donc, je lis encore Pierre Louÿs , en cachette, comme un jeune homme de... 52 ans !Chuttttttttt, itou ! Merci à vous...Un très bel album d'homo art me dévoile aussi de somptueuses gravures de... Delville, de Caravaggio, d'Annibale-Carracci, et... d'Oscar Wilde , Cocteau (une création of Adam fort étrange !), de Michelangelo et du très osé Kitagawa Utamaro ! L'érotique Saint Sébastien d'Il Perugino s'y trouve aussi, oh, je vais passer un Lundi plus cocasse que je ne l'avais prévu, via votre main tendue... Verlaine et Louÿs, vous avez fait fort, tout de même, aussi !... Merci !