posté le 09-06-2010 à 15:29:44
Louis XVI et la loi du sang.
La loi du sang.
La légitimité du roi reposant sur le sang (sa pérennité à travers les générations) il n'y avait d'autre solution pour gommer à tout jamais son pouvoir que de le "verser au nom du peuple". L'exécution de Louis XVI prend ainsi une valeur absolue à laquelle il semblait qu'on ne pouvait échapper si choquante que puisse être sa mise en spectacle. Car elle tenait sa valeur de la seule scénographie qui l'accompagnait. D'ailleurs, les exécutions des assassins et autres condamnés par la justice, se déroulaient toujours en public et dans un grand déploiement de rites qui en soulignaient le caractère atroce, pour souligner le principe de justice auquel elles étaient censées répondre.
La mort d'un roi signifiait la mort de la royauté. Le sang versé l'était au nom d'une justice à laquelle le mouvement révolutionnaire était censé apporter une réponse.
Mesurer la cruauté du geste selon les normes sensibles du commun c'est ignorer le sens symbolique qui y est attaché.
L'imagerie qui accompagne l'exécution de Louis XVI est abondante, et toujours inspirée par un point de vue qui peut être aussi celui de la réprobation. On voit ainsi cohabiter des images qui l'exaltent et d'autres qui la condamnent. C'est, déjà, le règne de la communication qui prendra, avec les techniques modernes, des proportions telles que c'est la manière de rendre compte d'un événement qui a une réelle valeur. La mémoire de l'Histoire est toute entière contenue dans notre façon de la rapporter et de l'illustrer, d'où l'importance de l'iconographie qui l'accompagne, en prolonge les effets, en reforme les faits eux- mêmes, leur donnant le sens voulu