posté le 20-07-2009 à 11:44:11
Joel Picton le typographe et le poète.
C'est par l'intermédiaire de Frederick Tristan que l'on
rencontre, dans les années 50, le plasticien et typographe Joël Picton.
Ancien élève de Bissière, il aborde l'espace du livre avec une ampleur
qui en révolutionne l'esprit. Il le voit comme "un mur à poème" ce qui
ne pouvait que me toucher alors qu'en Algérie, dans le cadre de la
vilaine guerre où nous étions entraînés, j'avais créé une petite revue
de poésie intitulée "Les sables solaires" et qui consacre un numéro au
"poèmes écrits à la craie" en se référant tout à la fois à
Brassai, aux graffitis qu'André Pieyre de Mandiargues notait sur un
petit carnet.
Fréderic Tristan était alors un jeune poète au
regard plein de saveur sur la réalité. Très actif, on le rencontre ici
et là, jetant des poèmes comme autant de poignées de main fraternelles.
Joël Pïcton, fasciné par "Passage de l'Ombre", entreprend de le
composer à sa manière. De fait, le livre paraîtra longtemps après, mais
il souligne la force d'une étroite collaboration entre un poète de
pleine énergie et un amoureux de la typographie.
consulter www.fredericktristan.com/images/passages-de-om....
posté le 20-07-2009 à 11:38:30
La bibliothèque d'Alberto Mangel.
Alberto Mangel l'homme en sa bibliothèque.
Il
reconnaît posséder plus de 50.000 livres. Ils sont entreposés (exposés)
dans une grange transformée en bibliothèque. Au milieu de ses livres
Alberto Mangel ne fait pas qu'écrire. Il se souvient. Il fut le lecteur
de J.L.Borgès alors que ce dernier, aveugle, était condamné à n'avoir
accès aux livres qu'à travers le regard, et la voix, d'un autre.
Au
coeur de sa bibliothèque Alberto Mangel réfléchit sur "l'art de la
lecture". Il a écrit un très beau livre sur l'histoire de la lecture
(chez Acte Sud) alors il sait de quoi il parle. Une bibliothèque c'est
un peu notre portrait c'est aussi notre vie et notre mémoire. On a été
formé par des livres, on leur doit la reconnaissance de ce qu'ils nous
ont apporté. Un savoir, un regard sur le monde, mais aussi une
dimension d'âme que l'on trouve aussi dans la pratique religieuse.
La bibliothèque serait l'église de notre vie mentale et imaginaire.
Annexe
: la photo n'est pas celle de la bibliothèque d'Alberto Mangel,
dommage, elle doit être fantastique puisque c'est un lieu de vie.
On peut aller se balader sur le site :aubonheurdeslivres.hautefort.com il a du charme
posté le 20-07-2009 à 11:31:23
Jan Voss, la BD en délire.
Jan Voss, la BD qui grince.
Parlons du jeune Jan
Voss venu à Paris dans les années 6O. Il travaille alors dans la
banlieue sud de Paris (du côté de Gentilly). Son atelier ( il me semble
une ancienne usine, en fait l'un des premier loft que je voyais) était
la cadre de grandes fêtes chaleureuses où l'on retrouvait les amis de
la revue KWY dont il était l'un des animateurs. Lourdès Castro, René
Bertholo, Christo et beaucoup de portugais, lui étant allemand. A
l'époque il dessine de longue bandes narratives bourrées de personnages
(chiens et humains) dans une frénésie un peu angoissée et pleine de
saveur. Il a le trait prompt, nerveux, glissant en d'interminables
histoires avec de volontaires gaucheries. Il faisait penser à un
conteur emporté par le rythme frénétique même de son récit, butant
parfois sur un mot, sur un signe, une image. On parlera à propos de ce
dessin "abrupt" de graffiti, il en a retenu la verve jaillissante,
l'insolence et la mise à jour du banal, du quotidien, voire de
l'absurde. Aux figures (marmonnées) se mêlent les mots, eux aussi
ébauchés, jetés sur la toile dans une hâte qui dénonce le fond même de
cette démarche qui ressemble à une quête.
posté le 20-07-2009 à 11:20:10
La grande bibliothèque
12h18 - La grande bibliothèque.
-
Général
Parlons de bibliothèque.
En vrac, me revient à
l'esprit celle de Montaigne, dans sa tour et les inscriptions sur les
poutres du plafond ; celle de "Au nom de la rose" : une vision à la
Piranèse ; celle que fréquente le jeune Blaise Cendrars qui s'affole
alors devant la masse de livres à lire: celle de Jean Paul Sartre dans
"la Nausée", et ce lecteur qui entreprend de lire tous les livres en
suivant l'ordre alphabétique des auteurs. Une folie logique
On
rencontre maintes bibliothèque dans la littérature. Toutes celles
où se sont formés des savoirs. A La B.N, à Paris, celle de la rue de
Richelieu, je revois encore Georges Perrec, un crayon dans la bouche,
égaré dans les fichiers ; celle du Dulwich Collège de Dublin
(l'une des plus belles sans doute) que fréquentait James Joyce en sa
jeunesse, une autre, d'un couvent à Prague, dans la ville haute. Toute
d'or et de voluptueuses sculptures ornée. Les moines tiraillés entre
l'écriture sainte et la volupté. Une bibliothèque peut vous mener en
enfer. D'ailleurs elle avait le sien que fréquentait Guillaume
Apollinaire quand il en établissait le catalogue avec l'étrange
monsieur Fernand Fleuret.
posté le 20-07-2009 à 11:12:10
Recalcati dandy.
On fut à Milan pour aller à sa rencontre. Longues et
larges avenues avec leurs immeubles d'une profonde banalité. On le
déniche enfin. Il vient à Paris, commence à s'y faire des amis. Départ
prudent. Puis c'est l'explosion, l'histoire d'une carrière de peintre
qui se fait à l'échelle internationale. On l'avait connu et aimé dans
sa manière sobre, avec une pointe tragique qui reléve des "empreintes".
Jeu du papier pressé, couleurs tendant à l'uniformité, jeu sobre des
nuances sur une même gamme. Il s'oriente vers la peinture "politique",
les liens se relâchent. C'est ainsi que des amitiés avec les
peintres perdent de leur force, comme une bougie qui s'éteint ce n'est
pas pour autant une perte d'estime. Mais on suit de loin ce qui nous
échappe. C'est l'histoire d'Antonio Recalcati. Silhouette gaillarde et
chapeau de série noire. Une sorte de dandy. Il deviendra célèbre.
posté le 20-07-2009 à 10:48:35
René Jean Clot l'ermite de Versailles.
René-Jean Clot et ses fantômes.
Il
habitait Versailles, pas très loin du château, dans un appartement
sombre entouré de masques africains et de figures hallucinées. Celles
qu'il peignait avec une force singulière, obstinée, comme s'il voulait
conjurer ses mauvais rêves.
Il croisait quotidiennement l'exercice de la peinture et celui de l'écriture.
Estimé
par Jean Paulhan, l'homme des coulisses chez Gallimard ; d'Audiberti,
l'excellence de l'incongruité et de la truculence; de Roger
Caillois, l'observateur bachelardien du monde; de Marcel
Jouhandeau, l'homme des intrigues de l'âme, il conduit une oeuvre
romanesque étalées sur près d'une trentaine de volumes : romans
foisonnants et ardents. Imprégnés de sa propre vie ; l'oeuvre
littéraire ne vise pas la nouveauté du style, ni l'audace d'une
recherche, elle s'impose par sa force tranquille, charriant ses
propres scories, ses troublantes et récurrentes névroses. Reflet d'une
vie, d'une figure, d'une quête.
posté le 20-07-2009 à 10:40:07
Le typographe enchante le livre.
A la lumière naturelle
il s'est penché sur son casier où les caractères d'imprimerie,
soigneusement classés, sont à sa disposition pour composer son texte.
Restif
de la Bretonne, ouvrier typographe, composait directement ses livres en
puisant dans les caractères. Sans passer par la phase de l'écriture,
comme aujourd'hui on écrit directement sur le clavier de l'ordinateur,
négligeant de passer par le stade du manuscrit, surtout quand on a
l'écriture brouillonne, trop hâtive et qui rend difficile la relecture.
Il
y aurait toute une étude (elle se fera) que l'on pourrait mener pour
observer l'influence que peut avoir cette approche directe avec les
mots qui sont les éléments indispensables à la visualisation de la
pensée (de la sensation). Mais alors que la manipulation des caractères
d'imprimerie freinaient sans doute le rythme de la composition,
l'ordinateur l' accélére, lui donne un aspect définitif, le projette à
l'oeil du scripteur avec une force d'évidence. Dangereuse sans doute.
C'est une manière de fuir les retours incessants sur les mot, pour en
fignoler la forme. On voit mal un Raymond Roussel s'en contenter, ni un
Mallarmé, mais un poète lyrique peut y trouver sa source même, suivre
le flot verbal qui va jaillir de la machine. Une littérature en devenir
?
posté le 20-07-2009 à 10:29:13
Guillevic, un roc.
S'il arrive qu' un
homme ressemble à un paysage, au paysage de sa naissance, c'est bien
Eugène Guillevic. Il jaillit à la vie dans la proximité du site de
Carnac. Il lui empruntera son aspect rugueux, cette verticalité
autoritaire. Non que l'homme fut impressionnant. Il y avait
quelque chose de "bonhomme" en lui. Fonctionnaire (par nécessité) et
communiste (par conviction) il va entrer en poésie sous le parrainage
de Paul Eluard dans ces lendemains de cauchemar que fut la Libération
et, d'emblée, rencontrer l'estime de ceux qui, à l'époque, tenaient le
haut du pavé et faisaient la loi dans l'édition. Années fastes pour une
certaine poésie sans concession ni coquetterie. Guillevic (l'énoncé
même de son nom annonce ses poèmes) offre une certaine aspérité qui le
protège de toute préciosité. Quelques exemples :
Pas d'aile, pas d'oiseau, pas de vent, mais la nuit,
Rien que le battement d'une absence de bruit.
ou encore:
C'était
Sur le sommet des arbres.
Un soleil
Qui lui aussi
Voulait toucher.
Dans l'économie il trouve sa force.
posté le 20-07-2009 à 10:21:18
Jean Messagier, notre Courbet.
Jean Messagier dans le flux de la vie.
C'est
notre Courbet, il prend la nature à pleine main, la vie à bras le corps
et traduit sur la toile le flux mystérieux de cette énergie qui peut
s'appeler désir, angoisse, turbulence de l'âme, épanouissement du
printemps. Car c'est sous le signe du printemps ( et en toute logique,
de l'été) qu'il aborde l'espace de le toile ou le cuivre qu'il grave
car c'est un graveur prolixe et impétueux. J'ai eu la joie de réaliser
avec lui une petite plaquette avec des poèmes et deux gravures de lui :
"Préparatifs pour un matin". Titre qui convient pour toute son oeuvre.
Il a le goût de la fête, il en organise, ses voisins, amis, admirateurs
de France Comté où il avait son atelier, s'en souviennent. Quelle
jubilation de couleurs et de gestes. Chez lui le geste domine, c'est
lui qui impose sa force, représentation ou non, et préférant finalement
la simple suggestion. La vibration d'une émotion, de l'énergie, car
tout, chez lui, annonce l'homme des grandes empoignades. D'où
l'évocation de Courbet.
posté le 19-07-2009 à 17:46:41
Le cut up c'est encore dada.
Le cut up, par son caractère incisif (il va au coeur de
la phrase, cherchant les mots, allant jusqu'à les découper), est une
manière plus radicale encore que celle proposée par l'écriture
automatique des surréalistes, de quêter l'inconscient, la poussée du
mot dans notre imaginaire avant même qu'on en ait compris le sens, ce
sens étant porteur de forces qui nous échappent. Il aura été étudié
d'une manière quasi scientifique, lui attribuant une antériorité aux
recherches sur la sémantique ou y voyant un territoire fécond pour en
produire les meilleurs effets. Consulter, utilement :academie23.blogspot.com En
France on peut se référer à Claude Pelieu qui est pratiquement le seul
français à avoir expérimenté cette technique. Il aura aussi été
l'introducteur de l'essentiel de la littérature "beat" en traduisant
les meilleurs textes avec Mary Beach. Il était aussi, et cela est moins
connu, un curieux dessinateur, créant des espaces emplis d'une vie
larvaire. voir www.editions-cactus.com : une vidéo sur Claude Pélieu.
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Mardi 23 octobre 2007 |
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Et voici l'aventure du
cut up. Une manière de collage où l'on met en continuité (avec un fil
narratif aléatoire sinon inexistant) des éléments de phrases empruntées
à droite et à gauche et serrées dans un texte qui se fait "à vue
d'oeil". Tristan Tzara, aux beaux jours de dada, avait déjà expérimenté
la chose. Les poètes de la beat génération (de San Fransisco) la
reprendront dans un esprit plus radical. Le cadre de cette
expérimentation: un modeste hôtel de la rue Gît le Coeur au Quartier
Latin où vivait Brion Gysin qui influencera profondément les français
lettristes François Dufrène, Bernard Heidsieck et surtout Henri Chopin. La
poésie traitée de cette manière échappe à ses conventions, rejoint
l'univers de la musique ( Brion Gysin travaille avec des musiciens de
jazz) et celui du collage. N'est-ce-pas, finalement, un collage de mots
comme il existe des collages d'images
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posté le 19-07-2009 à 17:21:50
Jeux d'ombre. Lourdès Castro.
Les silhouettes de Lourdès Castro.
Elle
est l'âme de la revue KWY, elle en est la muse. Elle fait les portraits
de ses amis. Ne pas s'imaginer qu'elle vous fait poser et scrute,
pinceau en main, les traits qui vous définissent. Non. Elle vous place
devant une feuille blanche épinglée au mur, projette sur vous la
lumière crue d'un projecteur et d'un crayon aussi ferme que délicat
cerne votre silhouette en respectant la blanc du fond. Ultérieurement,
il arrivera qu'elle y distille une couleur. Toujours fraîche et
délicate. Ce qui donne à son art cette franchise et cette grâce c'est
de fixer ce qu'il y a de plus fragile en chacun, la marque d'un passage
furtif. Curieusement, ses portraits sont extraordinairement
ressemblants. Elle s'accorde quelques fantaisies gestuelles, donne à
ses modèles, dans la pose initiale, une temporalité qu'elle traduit
admirablement. Ses portraits ont la force de la photographie sans en
avoir le caractère parfois anecdotique. Elle créé ainsi une série
d'icônes de l'intimité d'un instant.
posté le 19-07-2009 à 17:06:17
La main à plume.
15h48 - La main à plume
-
La main à plume fait écho à Rimbaud. C'est le
regroupement, durant l'occupation de poètes soucieux de maintenir
l'esprit du surréalisme, les membres de ce groupe, dont André Breton,
ayant quitté la France pour les Etats Unis.
Regroupement de poètes
et de peintres venus de divers groupes déjà constitués comme celui des
Réverbères (Jean-François Chabrun, Gérard de Sède, Jean Marembert), des
jeunes surréalistes comme Gérard Vulliamy, Achille Chavée, Léo
Malet, que rejoignent ceux qui étaient restés à Paris, comme Paul
Eluard et Picasso. Un nouveau venu Noel Arnaud va jouer un rôle
important par la suite en créant plusieurs publications d'obédience
surréaliste mais surtout marquées par une admiration inconditionnelle
pour Alfred Jarry.
Le point commun de tous ces créateurs, outre leur
souci de sortir des sentiers battus, sera la résistance. Beaucoup en
périrent. On le retrouvera un à un, au cours de ces promenades.
posté le 19-07-2009 à 16:53:03
Léo Malet, père de Nestor Burma.
Léo Malet.
Léo Malet n'est pas que le créateur de
Nestor Burma, encore que sa technique de roman policier, s'appuyant sur
un quadrillage de Paris par arrondissement est une fameuse trouvaille.
Oui, avant de se consacrer à une série policière, Leo Malet fut poète.
C'était dans l'entre deux guerres, quand le surréalisme était la
référence obligée pour tout créateur attiré par la recherche
littéraire. Il rejoint le groupe d'André Breton et publie alors
quelques plaquettes aujourd'hui, fort recherchées comme "Hurle à la
vie", "le Frère de Lacernaire"," J'arbre comme cadavre", constituant un
ensemble qui sera illustré par René Magritte.
Avant de "venir" à la
poésie Léo Malet exerce divers métiers, les plus inattendus, de
figurant de cinéma à magasinier chez Hachette (comme Zola en son temps)
ou encore "nègre" pour un auteur analphabète. Il est de tempérament
bilieux, anarchiste et intransigeant. Il y a du "cabochard" en lui, ce
qui le rend à la fois irritant et sympathique. Le goût de la
provocation, qui est le fond de son caractère, va passer dans le style
de ses romans policiers et dans le personnage de Nestor Burma, son
fils, son frère, peut-être lui-même.
posté le 19-07-2009 à 16:43:46
Jean François Chabrun chez Adrienne Monnier.
Jean-François Chabrun.
Il
recevait au milieu de ses livres, dans ce qui fut la librairie
d'Adrienne Monnier, rue de l'Odéon. Un lieu mythique s'il en est, où se
forgèrent quelques grandes amitiés littéraires entre les surréalistes
et les hautes figures de la littérature. Paul Valery était un familier
des lieux, et Léon Paul Fargue, entre deux errances parisiennes.
Valery-Larbaud y faisait découvrir de jeunes talents et amorçait la
gloire de James Joyce qu'éditait la libraire voisine (de l'autre côté
de la rue) l'américaine Slyvia Beach.
Digne
successeur de cette monacale amie des lettres J.F.Chabrun était secondé
par un personnage haut en couleur, aux allures de cow-boy, qui
dessinait alors d'étonnantes compositions : Claude Pelieu, il
sera l'un des piliers de la beat generation à New york.
Chabrun,
au terme d'une longue vie d'aventure et d'animateur. Il sera l'un des
plus actifs membres du groupe de "La Main à Plume", ami de Max
Bucaille, aux ciseaux d'or qui pour ses amis composait des
collages d'une foisonnante richesse après avoir participé à la création
du groupe des "Réverbères" avec Michel Tapié et Jean Marembert.
posté le 19-07-2009 à 16:27:11
Rue de l'Odéon, le passage des muses.
Rue de l'Odéon, le passage des muses.
Tracée
depuis le fronton du théâtre qui lui donne son nom (à moins que ce ne
soit le contraire) la rue de l'Odéon est peuplée de fantômes. Lucile
Desmoulins, et son frétillant époux l'un des piliers de la Révolution.
Au café Voltaire, se réunissaient autour de Mallarmé, de Verlaine, tous
ceux qui allaient créer les heures chaudes du symbolisme. Voici, dans
sa cape Gauguin, et Oscar Wilde, flamboyant. Hier (dans les années 30),
ce furent James Joyce et Paul Morand, André Breton et Paul Claudel, qui
fréquentaient les deux librairies de Sylvia Beach et Adrienne Monnier.
Un face à face d'une étonnante richesse où se fondent les grandes
idées, se préparent les oeuvres clefs, se mêlent les amitiés les plus
fécondes. Aussi bien Shakespeare librairie qu'Adrienne Monnier, "Aux
amis des livres", serviront d'exemple à ceux qui rallient ce métier de
passion qu'est la librairie. Possible encore aujourd'hui. Il en
existe tout un réseau qui travaille à la diffusion et à la
reconnaissance de la littérature dans ses aspects les plus secrets.
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posté le 19-07-2009 à 16:19:55
Une affaire de tour.
Une affaire de tours.Si
la tour Eiffel symbolise Paris aux yeux des touristes, elle est aussi
un thème en conformité avec les chantres de la modernité d'Apollinaire
à Robert Delaunay en passant par Fernand Léger, Paul Morand, et même le
douanier Rousseau. Mais la tour Saint Jacques a une toute autre
vocation. A en croire ceux qui la célèbrent (à commencer par André
Breton) elle est porteuse de forces telluriques, et étroitement liée à
l'exercice de l'ésotérisme. Une
revue portant son nom a décrypté les sciences obscures que manipulent
des esprits aigus et aventureux comme Nicolas Flamel qui en fut
d'ailleurs un voisin et dont le souvenir reste vivace pour ceux
qu'intéresse l'histoire de ce singulier monument du Paris médiéval.
Gérard de Nerval, lui aussi un "riverain" (il est né et il est mort
dans son voisinage immédiat,) est étroitement lié à la magie du lieu. Ceux que le problème intéresse peuvent aller fort opportunément se rendre sur le site :belcikowski.org/ la dormeuse/nerval flanel.php.
posté le 19-07-2009 à 16:07:00
Parlons imprimerie.
Parce
que l'origine du Soleil dans la tête est la suite d'une tentative
d'édition artisanale (oh combien !) on ne peut dissocier son aventure
de celle de l'imprimerie dont l'Histoire est un des maillon fort de la
vie culturelle. Les ouvrages qu'on y diffusait étaient plus souvent
d'origine modeste, conçus par ces petits imprimeurs qui généralement
vivent en province et dont les ateliers sont en familiarité avec
l'environnement naturel qui les encadre. Des presses avec vue sur
jardin... Un rêve. La poésie passe mieux dans ce véhicule qui exige la
complicité d'une main d'artisan, d'une main amie comme disait Blaise
Cendrars qui fut, justement, un auteur sensible à cet art du mot dans
son développement sur le papier, pour en exalter le pouvoir.
posté le 19-07-2009 à 15:59:03
Paul Armand Gette en ses débuts.
Paul Armand Gette.
Avant
de se lancer dans une forme très particulière du "land art, c'est à
dire un travail directement sur le terrain, en arpenteur inspiré, Gette
fait des sculptures à base de caractères d'imprimerie. Il détourne la
lettre (généralement taillée dans un bois très dur) et ignore sa
signification pour n'en retenir que sa forme, la suggestion plastique,
et dans le jeu des rapprochements créant une sorte de chemin chaotique,
une coulée, un élancement qui égrène les lettres dans la magnificence
de leur solitude car arrachée au mot au sens littéral la lettre est
comme le rebut d'une histoire oubliée, dépassée, ignorée. Comment ne
pas penser au sonnet de voyelle de Rimbaud, à chaque lettre donner un
sens nouveau. La beauté propre au caractère d'imprimerie n'a pas fini
de nous attirer. Consulter le très riche site Imprimerie sur Google
pour retrouver l'illustration jointe.
posté le 19-07-2009 à 15:41:16
Entrée de Restif.
Il
ne fait pas de doute qu'un lieu porte en lui la mémoire de ce dont il a
été le témoin. Il est comme un fabuleux théâtre où se sont déroulées
des actions dont la trace est cachée. La rue de Vaugirard a une longue
histoire liée aussi à deux personnages clefs du XVIII° siècle. On
parlera plus tard de Sade qui fut, enfant, un galopin jouant ici avec
son cousin Condé, mais aujourd'hui c'est de Restif de la Bretonne qu'il
sera question. Il a hanté le quartier, depuis les rues proches de la
Seine, autour de Saint Séverin, jusqu'à ce qui fut là la campagne où il
vint en galante compagnie. Comment pouvait-il en être autrement avec
lui, toujours à la quête d'un sourire d'une grisette, du pied mignon
d'une marquise. Le voilà, nocturne, avec sa grande cape et son chapeau
qui lui mange de le visage, et dans une alcôve, minaudant avec une
coquette. Il faudra aller se plonger dans ses livres qu'il composait
lui-même, comme un parfait linotypiste. Il est au coeur de l'aventure
de l'imprimerie, écrivant ses livres en maniant des caractères
eux-mêmes. Un exemple à suivre. L'écrivain est aussi un artisan.
posté le 19-07-2009 à 15:18:08
Sur les traces de Sade.
L'Hôtel de Condé.
Il faut s'imaginer que l'espace
aujourd'hui circonscrit par la rue de Vaugirard, celle de Monsieur le
Prince et la rue de Condé représentait en gros celui de l'Hôtel de
Condé proche alors du palais de Marie de Médicis (aujourd'hui celui du
Luxembourg). C'est dans cet hôtel de Condé que le jeune Donatien
Alphonse de Sade s'ouvrait au monde. Il n'était alors qu'un jeune noble
destiné à une brillante carrière militaire et mondaine. L'écrivain
naîtra bien après sous le signe de l'enfermement. C'est dans les
différentes prisons où il fut enfermé qu'il rédigera son oeuvre à la
fois abondante et scandaleuse.
S'il scandalise ce n'est pas tant
pour le caractère excessivement érotique de ses textes que l'énorme
gouffre qu'elle ouvre dans la conscience du lecteur. Une prose de glace
et de feu qui déverse ses torrents d'images suppliciantes et outrées.
Il
revient à des savants comme Maurice Heine et Gilbert Lely d'avoir donné
une dimension historique et littéraire à cette prose que publiait, dans
les années 5O, très courageusement, Jean-Jacques Pauvert.
Une
production inépuisable. Je me souviens de mon étonnement quand Eric
Losfled (éditeur sous le sigle d'Arcanes et de le Terrain vague) disait
qu'il allait chercher des inédits à Condé en Brie dont le château était
encore occupé par les descendants du "divin marquis". J'imaginais des
greniers gigantesques, des malles ancestrales bourrées de ces feuillets
écrits dans la passion et dans le climat d'une prison.
Aujourd'hui Sade est en livre de poche et à l'emplacement de l'Hôtel de
Condé s'élève, construit sous le règne de Louis XVI, le théâtre de
l'Odéon.
posté le 19-07-2009 à 10:55:22
Jacques Baron, le Rimbaud des surréalistes.
Jacques Baron, le Rimbaud des surréalistes.
Il
était le plus jeune des membres du groupe surréaliste au moment de sa
fondation dans les années 2O. Avec son allure de collégien doué, son
insolence d'adolescent affrontant le monde, il séduit André Breton qui
préside à l'édition de ses premiers poèmes et l'assure de son estime.
Il participe alors vivement aux activités du groupe dont les fameuses
promenades dans un Paris que ces jeunes poètes découvrent sous un angle
nouveau. Loin des poncifs du tourisme culturel, et plutôt portés à
privilégier les lieux insolites, les monuments inconnus, les étrangetés
de la ville, dans le sillage d'un photographe comme Atget qui domine de
sa patiente introspection de la ville toute la recherche menée depuis
pour en mieux comprendre le sens caché, les mystères et les beautés
négligées.
Il
annonce tout à la fois Le Paysan de Paris d'Aragon et le Nadja d'André
Breton mais aussi le regard du jeune Jacques Baron qui sera aussi, et
bien plus que tous ses amis surréalistes, sensible à la peinture,
brossant un panorama appuyé sur des relations intimes avec les
peintres, une approche sensible et sans préjugé d'école de style et
hors des modes.
posté le 19-07-2009 à 10:44:06
Jacques Spacagna et les lettristes.
Jacques Spacagna et les lettristes.
Rallié au mouvement lettriste Jacques Spacagna a aussi abordé la peinture.
Conduit
par Isidore Isou, un mégalomane illuminé, le lettrisme (où
l'on trouve également François Dufrêne, Gabriel Pommerand ) se voulait
l'héritier du surréalisme, adoptant la technique du travail en groupe
et du scandale sur les lieux de l'activité culturelle. Spacagna, quand
il se fait peintre, retrouve plutôt la poétique rêveuse d'un Max Ernst.
"Il peint comme l'on rêve, avec une certaine et délicieuse nonchalance
qui supprime toute rigueur, toute sécheresse au jeu savant des taches".
On pense aux "microbes" de Max Ernst "dans un tableau à peine plus
grand qu'un ongle, il inscrit tout un tremblement de terre très doux,
une rivière pétrifiée, les délires des végétaux d'une planète
inconnue". D'où le titre de son exposition au Soleil dans la tête en
1961 : Autres Rives.
posté le 19-07-2009 à 10:40:58
Portiques pour le Soleil dans la tête.
L'arrivée de Cécile. Disposant d'un lieu qui s'y prêtait
on pouvait songer joindre au plaisir des livres celui du dessin ( de
l'image). Arrive Cécile, la jeune femme d'un poête confidentiel et
belge de surcroît. Elle conçoit des dessins d'une grande fraîcheur,
aérée, où passe, furtive, l'imagination sensuelle de Matisse qu'elle
admire, et la douceur tranquille d'un quotidien qu'elle vit, sereine,
dans un beau et grand mas de Saint Etienne du Grès, près de Saint Rémy
de Provence. Il est cerné par la chant aigre et tenace des cigales
et la ferveur du plein soleil de l'été. Elle passera bientôt de cette
graphie tranquille vers des débordements de matière picturale, la
véhémence de la couleur qui occupe la toile comme une coulée de lave,
l'intempérance des orages, nullement une colère mais la profusion de la
nature. J'oubliais son nom, elle s'appelle Cécile Miguel. Il fallait un
poète pour introduire une oeuvre encore peu connue, ce fut Jean
Rousselot qui s'y emploiera. On la retrouvera bientôt à d'autres tâches
et dans la splendeur de son aura personnelle.
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le tabouret d'Artaud.
Plus qu'une boutique le lieu
faisait plutôt penser à un bureau d'un intellectuel un peu "désordre".
Son mobilier était pauvre et fait de meubles provenant certainement de
quelque vieux grenier, mais il y avait là, reconnu pour authentiquement
lié à son histoire, un tabouret dont faisait usage Antonin Artaud,
familier du lieu quand il était, à la fin de sa vie, pensionnaire du
docteur Delmas à Ivry sur Seine. Lorsqu'il avait raté son dernier métro
il venait se réfugier chez son ami Michel Roethel gardien alors du
local et qui y menait de doctes parties d'échec. Il était l'éditeur
d'une précieuse revue de poésie sous le titre III° Convoi que l'on
peut, avec quelque chance, trouver encore chez des libraires
spécialisés en surréalisme. De presitigieux collaborateurs s'y
retrouvaient, dont Artaud justement, ou encore Georges Bataille, Yves
Bonnefoy, Raoul Ubac etc...
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poussière de livres.
Nous voici dans les lieux. Etroit
couloir garni de vieux rayonnages. C'est une bouquinerie. La fine fleur
de la littérature expérimentale est là, entre Georges Bataille et
Xavier Forneret. Tout ce qu'une clientelle discrète, fureteuse vient
glaner entre un cours à la Sorbonne et un pot entre amis au Petit
Suisse voisin, le café où Jean Louis Barrault vient entre deux
représentations, portant musette d'où s'échappent comme poireaux du
cabas d'une menagère, les textes en répétition (j'avais rencontré rue
de Médicis, à côté Paul Léautaud qui, lui, portait vraiment un cabas
bourré de nourriture pour ses chats). Le Soleil dans la tête
(l'enseigne était encore fraîche) prenait place de ce qui avait été Le
Palimugre, une boutique où Jean Jacques Pauvert faisait ses débuts dans
l'édition.
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Dimanche 15 juillet 2007 |
histoire d'un lieu D'un livre ( c'est beaucoup dire) on passera à un lieu. C'est
le Paris de Robert Doisneau, voitures rares et enfants au milieu de la
rue, la bonheur quoi ! On est rive gauche, la rue de Vaugirard amorce
d'abord sa montée depuis le boulevard Saint Michel avant de dévaler
jusqu'au théâtre de l'Odéon et le jardin du Luxembourg, elle
croise la rue Monsieur le Prince, on aurait pu y rencontrer Jules
Laforgue en d'autres temps. On s'arrête au IO, c'est un hôtel. Du genre
douteux, mais correct d'apparence Il est
surtout fréquenté par des poètes américains. Le propriétaire est
secrétaire du romancier Marcel Schneider, auteur de romans fantastiques
( côté Julien Gracq) et musicologue réputé. C'est au 10 que, jeune
marié, Emile Zola s'installe, au 8 Verlaine fit étape dans sa longue et
misérable errance parisienne. Le ridicule Robert de Montesquiou ( qui
est le modèle de Charlus dans la Recherche du temps perdu de Proust)
venait lui tenir la main et lui glisser un peu d'argent. Il avait la
richesse parfois humaine. On reviendra le moment venu sur l'aventure du
10 rue de Vaugirard. |
posté le 19-07-2009 à 10:35:33
Roger Toulouse le peintre des poètes.
Roger Toulouse, le peintre des poètes.
Il
sera ici souvent question de Roger Toulouse admirable peintre qui s'est
toujours tenu en marge de la vie parisienne et des intrigues qui
assurent d'une belle carrière. En revanche il a fréquenté les poètes et
en particulier ceux de l'Ecole de Rochefort ( autour de René Guy
Cadou). Le jeune éditeur Millas-Martin avait composé un fort joli
livre, à tout petit tirage, en partant de poèmes de Cadou et demandé à
Roger Toulouse d'en assurer l'illustration. Il traduit bien le
caractère rustique des textes, cette attention émerveillée devant la
nature et l'homme dans ses mystères et ses faiblesses. Gens simples,
histoires banales rehaussées par une phrase acidulée et pourtant
sinueuse avec de beaux raccourcis comme dans l'émission de sentences.
Une sorte de sagesse paysanne qui est prenante.
posté le 18-07-2009 à 16:38:49
KWY chez Remy de Gourmont.
Sous ce sigle énigmatique s'était créé un petit groupe
d'artistes où dominaient les portugais et qui s'étaient placés sous le
parrainage de Vieira da Silva, la plus célèbre peintre portugaise.
Lourdès
Castro, son compagnon René Bertholo, l'allemand Jan Voss, le bulgare
Christo, les portugais José Viera, Costa Pinhero, José Escada, Gonçalo
Duarte éditaient une très originale revue tirée en sérigraphie dans les
combles de cet immeuble de la rue des Saints Pères qui fut celui des
éditions François Bernouard, au 73, qu'avaient habité Remy de Gourmont
et Pierre Albert Birot.
Nulle autre unité, dans ce groupe, que
l'amitié et les rapports étroits entretenus avec des poètes de l'avant
garde. Mais les rapports avec l'édition étaient ceux d'un artisanat
sensible aux raffinement des papiers-supports, de la typographie, des
illustrations très proches des originaux et s'inscrivant dans la
tradition des ateliers anciens. Cela au service d'une expression
plastique des plus aventureuses, de la plus grande originalité.
posté le 18-07-2009 à 16:33:04
Dessins de poète.
Dessins de poète.
Il n'est pas interdit de
pratiquer le dessin dans le prolongement des mots. Mieux encore,
l'usage en est fréquent et toujours bénéfique. Sans remonter jusqu'aux
exemples légendaires du côté de Victor Hugo ou d'Alfred de Musset on
peut, s'en tenant aux contemporains, retenir un René Char ou un Henri
Michaux.
On sera, au Soleil dans la tête, particulièrement
attentif à cette pratique et de nombreuses expositions en soulignent la
richesse. On citera Marcel Béalu, ou encore Jean Rousselot qui fera
l'objet d'une exposition qui révélait un aspect de son oeuvre mal
connue de ses intimes mêmes. Une verve et une touche aux accents
nerveux, on est là face à des problèmes qui ne sont pas ceux du
"plasticien" à la recherche d'une technique dont il deviendra maître,
mais devant une expression "au naturel". Le style n'est pas une
recherche artistique et n'entre pas dans un problème théorique ou
esthétique, mais une sorte d'écriture en plus, en prolongement du
simple graphisme qui conduit, sur la page l'ordre des mots.
posté le 18-07-2009 à 16:14:45
Philippe Soupault découvre Lautréamont.
Soupault découvreur.
Mobile de corps et d'esprit,
et toujours en chasse, Philippe Soupault aura été le découvreur de
Lautréamont auprès de ses amis surréalistes. Il déniche à la
Bibliothèque nationale une édition d'époque des Chants de Maldoror que
Rermy de Gourmont, cependant, avait en son temps remarquée.
Ayant
"un pied" dans l'édition, Soupault peut alors procéder à une réédition
des Chants de Maldoror dans une collection qui se singularise par la
qualité de ses choix, la pertinence de ses options éditoriales.
Lautréamont entre alors dans l'Olympe surréaliste, nanti des
commentaires élogieux de Breton qui est en dernier recours celui par
qui tout passe et s'impose des valeurs reconnues par le surréalisme
comme constitutives de sa pensée et de sa dynamique.
Tout piéton de
Paris ne peut que mettre ses pas dans ceux d'Isidore Ducasse avant
qu'il ne devienne le "comte de Lautréamont" pour signer son oeuvre.
Texte emblématique "Les chants de Maldoror" ont droit de cité, et devient un classique.
posté le 18-07-2009 à 15:46:06
Raymond Roussel, l'enfermement dans le livre.
Raymond Roussel ou l'enfermement dans le livre.
Retiré
du monde, enfermé dans son luxe et ses manies, Raymond Roussel a, de
surcroît, inventé une écriture si complexe, aux contraintes multiples,
qui l'enferment dans une recherche qui obscurcit son travail et rend
difficile son accès même.
On le voit s'échiner sur la recherche
des mots pour les agencer selon un ordre minutieux et arbitraire dont
un récit souvent dérisoire est le prétexte. Loin des agitations de la
ville il se retire dans une sorte de laboratoire du verbe qui a un
caractère fascinant même s'il échappe à toute catégorie littéraire et
avance un étrange objet de réflexion dont maints écrivains
contemporains vont prendre l'exemple et puiser des forces ou des
prétextes pour s'éloigner de l'écriture traditionnelle. On y reviendra.
posté le 18-07-2009 à 14:57:01
Une saison en enfer, un livre culte.
Une saison en enfer a
été écrit entre avril et août 1873, dans le grenier de la ferme
familiale de La Roche alors que Rimbaud revenait dans le giron
familial, éprouvé par son séjour en Angleterre et sa rupture avec
Verlaine.
L'ouvrage
a été publié "à compte d'auteur" en septembre (tiré à 5OO exemplaires)
sous le sigle de l'Alliance typographique de M.J. Poot et compagnie,37
rue du Choux à Bruxelles et, de fait, oublié dans les caves de son
éditeur. Certains biographes précisent : "retenu par l'imprimeur qui
n'avait pas été payé". C'est en 1901 seulement que Léon Losseau, un
amateur bibliophile belge, le découvre. Dès lors la légende de Rimbaud
va croître, surtout dopée par l'adhésion sans réserve faite par les
surréalistes.
posté le 18-07-2009 à 14:51:51
Rimbaud, une icône.
Une icône.
La
littérature aussi a ses icônes. Portraits de "figures" qui hantent
notre mémoire collective et incarnent autant une légende qu'une oeuvre,
Parfois plus la légende que l'oeuvre, certaines de ces figures ayant
une réputation plus importante que leur oeuvre. S'inscrivant ainsi dans
un des préceptes admis aujourd'hui que "l'être" peut se suffire. Dans
la logique d'un art qui n'est plus l'effort de la création mais un
simple choix, une mise en valeur qui résulte d'une mentalité de nantis.
Notre héritage est si riche que créer souvent consiste à reconnaître un
individu et lui accorder le statut d'exemple.
L'icône
absolue, est sans aucun doute Arthur Rimbaud (surtout
photographié jeune) parce qu'il incarne : la révolte, la beauté, l'élan
créateur sans calcul, et même dangereux.
Commentaires
1. minouche145 le 20-07-2009 à 12:38:14 (site)
Coucou,
J’espère que ton weekend s’est bien passé
Avec beaucoup de douceur et de bonheur
Le mine a été super chouette
Chez nous, beaucoup de monde fait le pont
A notre tour d’avoir notre fête nationale
C’est pour demain, 21 juillet.
Espérons qu’il fera beau…
Je te souhaite un très beau lundi
bisous