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lettres de la campagne

posté le 05-02-2009 à 15:11:54

Le troisième oeil de Paul Théroux.

Séducteur le titre ne dit qu'imparfaitement ce qu'est ce livre étrange. Sur une histoire d'inceste (l'amour d'une soeur devenue photographe par amour pour son frère et afin de le séduire) l'auteur s'est mis dans la peau du personnage, devenu une vieille femme, photographe couverte de gloire et qui revoit son passé à travers les photographies qui constitueront la rétrospective faisant le bilan de sa vie. Si elle a adopté la photographie uniquement pour atteindre cette gloire qu'elle voulait dédier à son frère par amour, elle s'y est plongé avec suffisamment de  réflexion pour nous en faire partager le sens et les mystères. La part la plus captivante du livre, ce sont ces pages où l'on suit l'approche du photographe et l'exaltation de ce "troisième oeil" qui est le plus important, celui qui voit et prévoit, annonce la réalité dans ses replis et ses mystères.

 


 


Commentaires

 

1. Cybel  le 10-02-2009 à 03:49:30

comment ne pas vous aimer si cette photo est de vous

 
 
 
posté le 04-02-2009 à 11:05:53

Le surréalisme encore d'actualité dans les années 50

Revue du groupe surréaliste, dont la présentation s'était inspirée des revues scientifiques, avec une certaine rigueur dans la présentation, une volonté d'aller à l'essentiel, au coeur des problèmes qu'elle aborde la Révolution surréaliste aura été l'organe officiel des activités du groupe, une tableau d'écho de ses affrontement, un réceptacle de ses créations, un territoire de l'insolite, de l'insolence et d'une détermination qui va dynamiser le monde de l'esprit dans ces années qui marquent l'apogée de la liberté retrouvée entre les deux guerres.
Toute une génération y puise les forces pour aborder le monde dans son insignifiance, sa vulgarité, son pragmatisme insolent.
Par un effet d'écho elle reproduit le même frémissement de l'esprit dans les années 50 après que Maurice Nadeau dans son essentielle étude sur le surréalisme lui ait donné une nouvelle jeunesse, une actualité accrue par un état moral à nouveau marqué par la guerre, ses atrocités et le sentiments d'insuffisance de la morale enseignée de la pensée unique (elle était inique ?) qui ligotait toute une génération à des préjugés qu'elle refusait. En 1950 la Révolution surréaliste était autant d'actualité que dans les années 20.

 


 
 
posté le 03-02-2009 à 10:37:34

Le visage de Lautréamont.

Pendant longtemps Lautréamont (Isidore Ducasse) n'avait pas de visage. Que celui qu'on lui inventait (Dali, Vallotton), une sorte de recomposition à partir du texte. Ce qui est une aventure assez étonnante. Ressemble-t-on à ce qu'on écrit ? Et ne pas écrire veut-il dire qu'on  ne se cherche pas d'identité ?
Lorsque Jean Jacques Lefrère découvre, dans les années 7O, une photographie qui, selon toute vraisemblance, représente Lautréamont, on pouvait à travers les traits d'un visage, une expression, tenter de mieux comprendre la personnalité de celui qui aura intrigué plusieurs générations, et donné à fantasmer à bien de ceux qui découvrant ses textes s'égaraient dans un territoire terrifiant, insolite, perturbant.
Et l'on découvre une jeune homme à l'allure innocente, avec quelque chose d'enfantin, de tendre, jusque dans l'expression, interrogative, et une tenue soignée de garçon bien élevé (ce qu'il fut). Son visage ne correspondait pas du tout à l'idée que l'on pouvait s'en faire. Mais il ne décevait pas pour autant. Il ajoutait du "charme" à la folie littéraire qu'il avait conçue. A laquelle il donnait consistance par un verbe fort, vindicatif, interpellant le lecteur, ne le laissant pas en paix, et trahissant sinon une grande culture, une curiosité qui s'était étendue vers tous les horizons, avait accumulé des connaissances bizarres, hétéroclites.
Maintenant qu'il a "corps" on va pouvoir suivre Lautréamont dans ses déambulations. Et cerner sa solitude.

 


 
 
posté le 02-02-2009 à 11:38:18

La solitude de Lautréamont : état des lieux.

La vie parisienne de Lautréamont se déroule dans un espace relativement réduit, limité par le Palais Royal au sud, les Grands boulevards au nord, et une circulation intense et labyrinthique autour de la Bourse et dans les couloirs étroits des Passages. De la simple observation de ces lieux, dans un jeu de transposition délirante, il recréé un monde hanté par les furieuses lectures qu'il fait, dans le désordre et une espèce de passion désespérée. A-t-il été un fidèle de la Bibliothèque Nationale qui est au coeur de son territoire d'errance ? Tout porterait à le laisser croire. Tant son goût un peu fanatique pour la solitude, "l'écart", qu'un appétit de savoir qu'il perverti non sans un sombre humour, le condamne à se coller aux pupitres qui donnent accès à tous les livres du monde. Un océan où se perdre. Et peut-être se trouver.

 


 
 
posté le 01-02-2009 à 11:58:09

L'ère du bal.

Chaque génération s'invente une nouvelle nuit festive. Elle est le rassemblement de tous ceux qui "font" l'actualité, créateurs, journalistes, chroniqueurs, mauvais garçons, filles faciles et snobs en tous genres. Les Années folles font se confronter les bals à apaches, chers à Carco (qui sont plutôt du côté de Pigalle) et ceux que fréquentent les surréalistes, dans les coins reculés de Montparnasse.
C'est l'émergence de la musique nègre, du jazz et de la drogue.
Brassai aura admirablement jeté son oeil scrutateur dans les coins les plus glauques de cette nuit câline et débraillée où la prostitution fait bon compte des règlements en vigueur, créant un type de femme ardente, souvent artiste ou au moins complice de ceux qui exaltent son corps, en posant comme modèle. C'est une prostitution bon enfant, complaisamment chantée par les poètes ( de Carco à Robert Desnos). Offrant, d'un Paris chamarré et bruissant d'ardeurs nouvelles, une vision qui provoque le scandale et fortifie l'essor des arts et des lettres qui s'y alimentent avec volupté.
Le bal est le complément obligatoire d'une nuit de fête, de ripaille et d'errance.
Il est aussi, selon une version littéraire, une page de cette descente aux enfers modernes invoquée dans les grands textes antiques, tant les poètes se prennent pour de nouveaux Homère et inventent des étapes symboliques dans l'itinéraire parisien.
Il sera, dans "La solitude de Lautréamont" (à venir), l'espace de la multitude et des embrasements, alors que le cinema porno sera l'espace de la solitude et de la chute. A suivre.

 


 
 
posté le 31-01-2009 à 15:59:39

Dans les pas d'Apollinaire : le Flaneur des deux rives.

Le flâneur des deux rives.
Tout comme Léon Paul Fargue avec "Le piéton de Paris", Apollinaire, avec "Le flâneur des deux rives" a trouvé un titre magique. Les deux ouvrages participent du même principe qui veut qu'écrire c'est aussi cheminer, et que l'errance urbaine entretient un usage des mots qui veut épouser le rythme de la marche, ses saccades, ses arrêts, ses lenteurs, la volupté de s'y couler comme en une eau profonde, car les mots de l'errance disent moins le réel qu'ils n'en scrutent les mystères.
Voici l'amorce d'une de ces errances chères à Apollinaire. C'est alors qu'il habitait rue Gros, dans l'intimité de la coquette et capricieuse Marie Laurencin dont l'amour ne pouvait que le pousser à la mélancolie (d'où Le pont Mirabeau).
On est rue Berton, sous la maison où Balzac s'épuisait à finir sa "Comédie humaine" une cafetière à portée de main, dans le silence de la nuit. Un mur modeste la dessine, qui est celui de l'hôtel de Lamballe, devenu la clinique où Guy de Maupassant vivait ses derniers cauchemars et Gérard de Nerval s'en inventait.
Elle a l'allure tranquille d'une venelle de campagne cette rue Berton qu'Apollinaire chante en amorçant une exploration du Paris qui lui ressemble et nous assemble.


 


Commentaires

 

1. caverne-aux-gifs  le 31-01-2009 à 16:23:37  (site)

Toc toc il y a quelqu'un ???
Excusez moi du dérrangement
si vous désirez des gifs ,fond écran ou autre
alors venez vite dans ma caverne
et servez vous mes amis
amitié gégé

Image hébergée par Casimages.com : votre hébergeur d images simple et gratuit

 
 
 
posté le 30-01-2009 à 16:19:10

Cocteau à l'affiche

La mise au ban de Cocteau, par les surréalistes (menée par Philippe Soupault, le plus acharné ennemi du poète), trouve sa raison d'être dans l'éclectisme éperdu de celui qui aborde tous les genres, joue de toutes les techniques, et n'échappe pas à une certaine facilité qui dénature l'esprit et le sens d'une oeuvre qui se place sous le signe de la poésie et en revendique les pouvoirs.
Romancier, poète, dramaturge (et de surcroît dessinateur), Cocteau a de quoi éblouir ou irriter parce qu'il fait jouer la facilité de son talent, qu'il court après l'audience, le succès et se situe toujours aux avants-postes de la création.
Le voici triomphant au théâtre avec un registre qui va d'une relecture des pièces antiques (leur mise à la ligne moderne, et contemporaine) et des adaptations de ses propres romans. Assurant sa propre promotion, il déploie une aisance graphique qui se joue de toutes les conventions du genre. Se situant à la croisée de l'illustration, et de l'affiche, apportant grâce et brio à l'énoncé d'un titre. Inventant un graphisme ample de développement et n'occupant de l'espace que le plus strict nécessaire.


 


 
 
posté le 30-01-2009 à 12:37:06

Pierre Albert-Birot l'indépendant.

Le début du XX° siècle a été celui d'une grande remise en question de l'espace typographique. Mallarmé était passé par là, et toute une génération va s'engouffrer dans cette expérience qui dynamise la poésie, lui donnant de nouvelles perspectives, la rapprochant de la peinture, et du spectacle. C'est là toute la nouveauté de Pierre Albert Birot à la fois peintre et poète, et éditant lui-même ses poèmes composant des livres de caractère artisanal qui lui permet de prolonger son goût de l'expérience jusque dans la compositions d'un livre.
Il les compose et les imprime lui-même, ce qui donne un caractère artisanal (et fort séduisant) à cette production qui se marginalise d'emblée et affirme son indépendance, encore que le surréalisme voulait le "récupérer". Mais fort de son antériorité et de cette liberté qu'il s'était accordé Pierre Albert Birot jouera sa carrière littéraire dans une grande, franche et vitale solitude.

 


 
 
posté le 29-01-2009 à 16:14:46

Un jardin pour Balzac.

Fuyant ses créanciers Balzac trouve dans un quartier encore campagnard une maison où se réfugier. Elle offre l'avantage d'être construite sur une déclivité et offre deux issues dont celle dont use l'écrivain sur la petite rue Berton où il peut s'échapper. Bâtie sur une sorte de plateau, la maison donne par des portes fenêtres sur un jardin de taille modeste mais qui a conservé quelque chose du charme qu'il pouvait avoir alors que Balzac s'y reposait entre deux chapitres de sa Comédie Humaine. Bien plus que la prétentieuse maison qu'il avait conçue pour recevoir la peu amène Hanska dont il s'était entiché (du moins par ce que l'on peut imaginer avec les restes enserrés dans l'hôtel Berryer d'aujourd'hui) la maison de la rue Raynouard offre tous les charmes d'une maison campagnarde en contact direct, immédiat ,avec la nature. D'où ce jardin fait pour la promenade, la rêverie, un léger flirt et pourquoi pas l'imaginaire d'un plus vaste espace offert à la tourbillonnante saga de la Comédie Humaine.
Pourtant on ne l'apprécie que dans le silence, une complicité amoureuse. A visiter le dimanche matin. Le temps y est suspendu.

 


 
 
posté le 29-01-2009 à 15:37:15

Le ventre de Balzac.

Le ventre de Balzac.

L'homme de la campagne aime à exhiber son ventre, du moins ne le camoufle-t-il pas. Inconscience ou mépris des apparences ? Il promène tranquillement une silhouette disgracieuse et qui dénonce une vie engluée dans sa matérialité, son confort, ses lâchetés. Un ventre dit bien toute la pesanteur du corps dans ses limites et son destin ignoble. Pourtant, l'avantage d'un ventre prononcé est excusé chez ceux qui sortent leur corps de ses pesanteurs en arguant d'un  esprit supérieur, en allant vers le dépassement de ce corps qui les afflige et dont ils méprisent les contraintes. Je vois en Balzac l'exemple parfait de cette victoire de l'esprit sur le corps.
Le ventre est aussi lié au corps de Balzac que le manteau à celui de Proust, les chaussons à Anatole France (signe d'une vie recluse et quasi bourgeoise),  ou la chevelure en désordre à celui de Rimbaud. Chaque créateur à son signe distinctif, une manière de revendiquer sa personnalité.  Ce qui n'est pas une raison pour excuser un ventre sans esprit. Tout bedonnant n'est pas Balzac pour autant.









 


 
 
posté le 28-01-2009 à 11:27:02

Le monde de Lautréamont vu par Hélion.

Quand Hélion revisite le monde de Lautréamont.

 


 
 
posté le 28-01-2009 à 11:03:59

cadavre exquis, un jeu d'enfant et des surréalistes.

Quand l'art se confond avec le jeu, lui emprunte ses techniques et y retrouve cette fraîcheur d'expression qui est au coeur de ses ambitions. Le Surréalisme met en valeur le jeu des petits papiers qui donnaient à nos jeudis d'antan ce piquant un rien provocateur où mots et dessins, enchaînés sur une même surface recréaient un monde fou fou fou, où l'incongruité des images révélait des aspects nouveaux, imprévu, de la réalité.
L'expression "cadavre exquis" est justement le résultat de cette confrontation abrupte de deux mots que rien ne prédisposait à se côtoyer. On y retrouvait le rêve de Lautréamont faisant se rencontrer, sur une planche à repasser, un parapluie et une machine à coudre.
Du mot au dessin le chemin est court, surtout chez les surréalistes et dans le domaine du jeu où ils se rencontrent volontiers, s'affrontent pour bientôt se confondre dans une esthétique commune.

 


 
 
posté le 26-01-2009 à 17:39:07

Un litron pour une toile.

Comme le douanier Rousseau est parce qu'il est "à part", ne se revendique d'aucune école ou d'un mouvement, Utrillo est à considérer dans sa particularité, son originalité et dans la trajectoire d'une vie qui tient intimement à l'oeuvre. Celle-ci dépendant de celle-là. Vie marginalisée par l'alcoolisme, mais celui-ci découlant d'un mal de vivre qui l'avait condamné à devenir a-social. La légende veut que sa mère, Suzanne Valadon, l'enfermait avec un jeu de cartes postales, l'enjoignant de peindre, et selon ce qu'il ferait, de lui accorder le droit de boire. Le litron contre la toile en somme, et pour son plus grand profit car, partant de cartes postales, adoptant leur cadrage conventionnel et leurs sujets pittoresques, Utrillo a créé un véritable univers centré sur Montmartre où il vivra la majeurs partie de son temps et surtout sa jeunesse. Comme le douanier Rousseau, Utrillo ne pouvait séduire tout d'abord que des écrivains qui voyaient dans son oeuvre une ouverture sur une réalité dont la banalité devenait une source d'émotion.

 


 
 
posté le 26-01-2009 à 11:35:17

Arp bonhomme

Il y avait de la bonhomie dans son allure, son comportement. Une rondeur de toute sa personne qu'il faisait glisser parmi ses sculptures avec une certaine lourdeur, une tendresse tranquille dans le regard. Max Paul Fouchet l'accompagnait. L'homme de l'ouverture sur le monde de l'art, commentait les sculptures. C'était deux complices errant dans la forêt de l'imaginaire de celui qui venait de si loin  dans l'histoire de l'art, des remous de dada dont il était un héros et qui, dans le voisinage de l'abstraction, avait bâti une oeuvre toute de tranquillité, de tendresse, et d'une sensualité qui échappait à toute vulgarité. Une belle carrière d'artiste, curieux et fécond qui avait même flirté avec les mots, et si drôlement, si suavement, que mots et forme constituaient un petit univers qui n'était qu'à lui. Et bienfaisant. C'est à dire apportant une certaine joviale sérénité dans un monde d'angoisse par tous les autres exprimée. Serait-il le seul. Ses rêves étaient ceux d'une innocence retrouvée, d'un paradis qui n'était pas loin de la main. Caressez  une hanche de femme, elle est ici, saisie  dans le marbre, à votre disposition, sans provocation. Comme une évidence de la nature.


 


 
 
posté le 25-01-2009 à 15:24:49

Arp au coeur de l'élémentaire.

Il avait joué avec les lettres, comme l'enfant qui construit une maison avec un alphabet  construit dans du bois. Itinéraire de la fantaisie, des trouvailles insolites, et une pointe d'humour pour faire la niche à toutes les théories de l'art qui foisonnent alentours. Alors, passant des mots à la manipulation des formes, il travaille le bois, joyeux menuisier de ses rêves. Il construit des sortes d'énigmes, un vocabulaire où les mots devenus formes sont presque à la ressemblance de ce qu'ils racontent. Proche en somme des idéogrammes, des sigles qui résument le monde, des actions. Sinon que son monde est essentiellement perçu autour du corps bienheureux, épanoui, et d'une cosmogonie simplifiée. Le soleil autour duquel tournent les planètes c'est, avec lui, un nombril tranquille autour duquel tournent les courbes sensuelles des corps. En morceau, mais nullement détruits, saccagés par leur désir d'être au delà de leurs limites, comme chez Bellmer, mais exposés comme des évidences de la nature. Corps-paysages en somme. Avec des danses d'étoiles, des sarabandes de lunes qui élargissent l'horizon. La nature est en lévitation. La dynamique du végétal s'est emparée d'eux. Le corps est une fleur en croissance. La sensualité est à la ressemblance du doux frimât qui fait frémir les chairs et donne de l'esprit au rêve.


 


 
 
posté le 24-01-2009 à 15:39:13

Le jeu graphique d'Arp.

Incitateur des remous "dada" aux frontières de la première guerre mondiale, en étroite liaison avec ceux qui structurent une révolte qui se traduit surtout dans les formes et dans les mots, Jean (ou Hans) Arp poursuit une trajectoire artistique qui n'est qu'occasionnellement dépendante du surréalisme. Agitateur il l'est dans le cercle de Zurich avec en particulier Tristan Tzara pour complice (il illustre ses premiers recueils de poèmes). Le jeu de désagrégation de la typographie qui est l'une des armes de dada, l'exubérance des mots qui s'emparent de la page, cette plage largement ouverte à toutes les expérimentations, annonce un oeuvre graphique qui joue volontiers de l'espace, et détruit la relativité des limites en suggérant  plus grand que montré, inventant des constellations de poche.
La typographie en folie annonce une oeuvre pourtant très équilibrée, avec des développements harmonieux, proches du corps qu'ils suggèrent, de la terre dont ils donnent une idéalisation presqu'abstraire.
Mais le jeu typographique n'est-il pas, déjà, une abstraction du verbe ?

 


 
 
posté le 24-01-2009 à 15:12:26

Carnet de notes de René Crevel.

Carnet de Notes.
Dessiner, pour Crevel, n'est pas s'exprimer en marge des mots, sinon par distraction. Et le dessin n'est pas une finalité, tout au plus une rêverie de la main qui court sur le papier, ramasse des souvenirs, des idées, et recréé quelques petites saynètes où l'on perçoit tout à la fois l'humour de Crevel et le caractère vache de ses remarques. C'est un tendre blessé. Porté à la caricature. Il pourrait transposer les personnages qu'il dresse d'un crayon léger, ondoyant, dans sa prose qui a des coquetteries, des bizarreries volontaires. Elle court depuis le coeur et bât à son rythme. Sa prose colle étroitement à sa vie, sort de son quotidien, vagabonde au gré de ses humeurs. Son dessin c'est un peu son carnet de notes.

 


 
 
posté le 24-01-2009 à 11:41:02

Kiki de Montparnasse, une muse ardente.

Lui (Foujita) est l'une des gloires de Montparnasse, peintre des douceurs féminines, d'un monde de volupté où les parfums de l'Orient se sont mêlés aux traditions de l'art européen. Elle (Kiki) une petite provinciale, montée à Paris qui a le physique charmant d'une marchande de fleurs et l'impudeur d'un modèle dont elle fait d'ailleurs son métier. Elle passe de lits en lits et chacun, qu'elle enchante de sa liberté tranquille, de sa sensualité sans frein et sans regret, s'empresse d'immortaliser ses traits, de donner corps à sa sensualité un rien provocante. Il y aura Man Ray, dont elle partagera la vie et fouettera le goût de la photographie, il y aura Foujita chez qui l'on rencontrera aussi celle qui fut l'égérie de Robert Desnos, la truculente Youki.
C'est tout l'esprit libre de Montparnasse, des heures chaudes des Années folles qui souffle à travers ces figures tendres et comme égarées dans leur folle liberté.


 


 
 
posté le 23-01-2009 à 15:55:03

Jacques Vaché dandy.

Quand Jacques Vaché dessine.
André Breton ne manque pas de le souligner, et c'est à travers lui qu'on a les seuls renseignements sur la vie et le comportement de l'étrange et fantasque Jacques Vaché qui aura tellement, à son dire, d'importance pour lui.
Il écrivait avec nonchalance. Ses lettres (à Breton) dites "Lettres de Guerre" (elles lui sont de fait contemporaines) élégamment rééditées par K dans les années 50, sont accompagnées de croquis qui empruntent leur esthétique aux dessins de mode dont Vaché était très friand. Une volonté d'être impersonnel. Provocateur par le caractère dandy de celui qui s'y affiche. Le dédain peut aussi souligner le désespoir, il en est la pudeur et  l'élégance.

 


 
 
posté le 23-01-2009 à 12:13:59

Maurice Mazo rencontre le Minotaure.

Au coeur du labyrinthe, dans les tréfonds de ses vertigineuses ramifications où le destin de l'imprudent qui s'y est risqué est de se perdre, veille le Minotaure. Bête immonde et violente, prompte à tuer celui qu'il rencontre (c'est la version du Dragon, mais alors que celui-ci veille aux entrées pour les interdire, celui-là se terre dans les profondeurs pour punir la hardiesse de celui qui veut le défier).
Source d'inspiration du peintre quand il veut décrire la violence serait-elle celle du désir, page sublimée des phases légendaires de la mythologie qui reste le simple prétexte pour déplier des corps splendides, la femme dans l'immense empire qu'elle exerce sur les esprits et le danger qu'elle incarne quand l'Eglise domine la pensée et les moeurs de la société (voir les version de la Tentation de Saint Antoine).
Maurice Mazo qui est volontairement resté en marge des courants revendiquant l'avant-garde, a superbement dressé la scène de violence que le mythe génère.
C'est d'avoir voulu échapper aux sources traditionnelles de l'art que celui-ci s'est engagé dans la crise dont il n'est pas encore sorti.


 


 
 
posté le 23-01-2009 à 10:59:04

L'illusion de la modernité : Cendrars-Léger.

Plus qu'en toute autre époque, la complicité entre peintre et poète aura été fertile et inspirée au début du XX° siècle, entre la génération du cubisme et celle du surréalisme. Une adhésion singulièrement efficace des formes aux mots qu'elles exaltent, mettent en scène, dans un dialogue serré, un jeu de ricochets une véritable machine visuelle qui sort le mot de son inertie sur le papier et le projette dans l'espace, le dynamise.
Le poème de Blaise Cendars, qui épouse si bien les rythmes de la modernité, retrouve ceux d'un Fernand Léger qui avait découvert le monde de la mécanique et même trouvé" "beau" le canon de 75, cette machine à tuer.
La complicité des deux hommes engagés dans une reconnaissance de la modernité et sa définition ne pouvait mieux s'exprimer que dans des livres qui échappent à la banalisation de son usage de pure lecture. Ils conçoivent alors des objets chargés de toute la force de cette vision nouvelle. Illusoire à nos yeux, aujourd'hui. Les limites de cette fascination se fondent dans les nouvelles lois de la vie qui ne survie que par l'économie de cette force alors libérée et d'une fraîcheur exaltante.

 


 
 
posté le 21-01-2009 à 23:40:36

Les yeux de Nadja.

Avec ces yeux là !  Le cinéma nous a fait le coup, Michèle Morgan y gagne une célébrité convenue. Les yeux de Nadja ne sont-ils pas ceux de la quête infernale (celle qui conduit à la folie, et ce sera son cas) ceux qui troublent moins par l'espoir du plaisir qu'ils annoncent, que l'immensité de désolation qui s'y est étalée car ils sont largement ouverts, entraînant ceux qui s'y abandonnent à des errances douloureuses même si l'amour en est le fanion. André Breton s'y montre plus entomologiste un rien cynique, plus observateur qu'allié, fondu dans l'unité d'une fuite en avant, serait-elle fatale. Mais le sachant, et plus que partout ailleurs dans ses livres, soucieux surtout du sort de ce qu'il en tirera pour écrire, il reste en dehors de l'aventure qu'il "décrit". Serait-ce un pas vers la psychanalyse dont se réclament les surréalistes ?  


 


 
 
posté le 21-01-2009 à 23:15:33

Joan Miro chez Pierre Loeb.

Ils sont tous là, comme dans la chanson, et pas corses pour autant. Ce sont les poètes du surréalisme alors que celui-ci est au sommet de son prestige et de son attrait pour de toujours jeunes recrues qui viennent se coaguler au groupe initial (Breton, Soupault, Aragon, Eluard, Max Ernst, Benjamin Péret) Il y a là René Crevel avec sa prose ensanglantée de méchante mémoire ; Roger Vitrac et ses galéjades qui raniment l'esprit d'Alfed Jarry ; Joé Bousquet et sa prose sorties des ténèbres de sa chambre de demi mourant ; André Masson et sa pétulance érotique : Antonin Artaud, un pied parmi eux, un autre dans la culture de sa douleur ; Michel Leiris, sorti des totems nègres pour régler des comptes avec sa propre vie ; Jacques Baron, que l'on compare à Rimbaud en raison de son jeune âge ; Georges Malkine égaré  dans des rôles secondaires au cinéma ; Robert Desnos, piéton de Paris, piéton des rêves ; Jean José Boiffard, qui fit les belles photographies qui ornent le texte de Breton : Nadja ; Max Morise, un second couteau qui mérite mieux que la place qu'on lui donnera ; Marcel Noll qu'on a rencontré dans "Le Paysan de Paris" ; Georges Limbour que l'on dit dans des pays lointains d'où il envoie des signes fraternels ;  Roland Tual égaré dans le commerce d'art. En ai-je oublié. Ils sont tous là, comme dans la chanson. C'est que l'enjeu le vaut. C'est la première exposition du facétieux Joan Miro.  Et dans une galerie qui compte, parce qu'elle est celle de Pierre Loeb, l'un des plus lucides marchands d'art de cette époque. Jouant la carte de l'éclectisme qui est toujours mal vu dans une société qui rationalise jusque au monde de l'art. Franchir la "ligne jaune" de son clan c'est prendre tous les risques. Pierre Loeb savait les prendre. Chez lui on pouvait voir aussi bien Pascin que Picasso, c'est tout dire. 


 


 
 
posté le 21-01-2009 à 23:04:50

Les tableautins d'Aloysius Bertrand.

C'est Breton qui l'écrit : " Dans la nuit de Gaspard, qu'importe s'il faut étendre longtemps la main pour sentir tomber une de ces pluies très fines qui vont donner naissance à une fontaine enchantée". Titre d'honneur et d'accès au cercle raffiné de ceux que le surréalisme reconnaît comme des leurs, ou comme leurs ancêtres. Baudelaire, déjà, avait rendu justice à l'auteur des poèmes en prose dont on dit qu'il s'inspirera. Bertrand cisèle des poèmes comme de précieux bijoux où les mots étranges entrent par effraction et gagnent leur lisibilité dans ce qui ressemble fort à un "tableautin" (on dira un tableau sans prétention, proche de la pochade), saisi sur le vif, et vif de ton°. D'où ses références significatives à Jacques Callot le sublime chroniqueur des guerres et de leurs atrocités, et des atrocités d'un monde qui jongle avec la mort et les démons de la nuit. D'où ce "Gaspard de la nuit" en qui Aloysius Bertrand consigne tout son monde et ses facettes miroitantes. Et rallions le jugement de Huysmans : " ce fantasque Aloysius Bertrand a transféré les procédés de Léonard dans la prose et peint, avec ses oxydes métalliques, des petits tableaux dont les vives couleurs chatoient ainsi que des émaux lucides".
N'est-il pas significatif qu'un Max Jacob se réfère à lui, dans l'élaboration du poème en prose à facture "cubiste".      


 


 
 
posté le 21-01-2009 à 12:04:34

Hermine David dans l'intimité de Pascin.

On entre ici dans la fureur (et la douceur) des "années folles", dont le couple Hermine David et Pascin illustre, la fièvre et la nature spécifique. Hors des conventions bourgeoises mais sans l'agressivité du mouvement dada qui conteste l'ordre de la société et bouscule celui des arts. Pascin est l'héritier d'un art qui se colle à la réalité, avec une nette préférence pour la femme dont il exalte le corps (mais qui ne l'a pas fait avant lui). Il est enfant de Renoir et de Toulouse Lautrec : un savant mélange de volupté et de crudité qui dit bien la vérité des rapports entre hommes et femmes.
Hermine David sera,  elle, attentive aux mots et prolixe illustrateur de Rainer Marie Rilke à Proust en passant par André Maurois et André Billy, ou encore le secret Tristan Derème. Un éclectisme de bon goût et qui traduit une vive curiosité.
A noter comment le trait de Pascin pour croquer sa compagne est tendre et frémissent. Il en dit long sur le profil coquet et coquin, une présence narquoise et tendre à la fois.

 


 
 
posté le 20-01-2009 à 14:21:39

Francis Carco au bar.

Francis Carco soigne son image dans ce Paris des "Années folles", entre petites frappes de Montmartre et nostalgie à la Gérard de Nerval. Plus proche des artistes qui disent le monde dans ses soubresauts et ses fragiles séductions que des mystères de l'inconscient et le merveilleux prôné par le surréalisme. Il milite pour une poésie proche de la chanson, de la fantaisie verbale et au rythme du coeur.
Il parie plus pour Utrillo ou Dignimont (qui fait son portrait et illustre ses livres) que pour Miro ou Max Ernst maîtres d'un art d'expérimentation. Il procède d'un héritage (Villon, à qui il rend hommage) et ne préconise pas une avancée audacieuse dans l'espace de la culture. Le poids des sentiments plutôt que celui d'une aventure de l'esprit.
J'ai le souvenir d'une édition très usagée d'un recueil de poèmes (est-ce "La Bohème et mon coeur") mais assez richement relié, qui traînait dans la bibliothèque familiale. Certains poèmes étaient annotés, des phrases soulignées, c'est ainsi, nous dit-on, qu'on assimile le mieux un texte. Le rôle du crayon dans l'appui de la mémoire.
L'élégance un peu narquoise, un rien voyou, de Carco vissé sur un tabouret de bar, c'est l'image du  poète dans l'errance urbaine qui alimente son oeuvre. Carco y avait-il rendez-vous avec son ami Paul-Jean Toulet, ou le farceur Willy, à moins que ce ne soit avec quelque belle flambeuse de Pigalle dont il connaissait tous les secrets.

 


 
 
posté le 20-01-2009 à 13:45:03

La chambre d'Apollinaire.

Jacqueline, la belle rousse, avait laissé longtemps "à l'état" le petit appartement qu'elle partageait avec Guillaume Apollinaire, boulevard Saint Germain, où le poète mourait alors que, dans la rue, pour fêter la fin de la guerre, la foule criait "à bas Guillaume" (le nom de l'empereur d'Allemagne).
Chambre musée, chambre de recueillement, dominée par le monumental portrait du poète par son amie Marie Laurencin. Hommage faisant pendant au portrait guère plus ressemblant du douanier Rousseau. Encore que l'un et l'autre en disent long sur le poète et son aura, l'espèce de grâce si particulière de son verbe et l'étrangeté de ses rapports avec les femmes (marqués par le désenchantement).
La chambre, en revanche, dans son ordre tranquille, dit le bonheur domestique, qu'il rencontrera sur la fin de sa vie.
L'armoire à glace contient tous ses secrets et, par jeu, réfléchit l'amour de la peinture qui fut aussi de son habitude et de son génie.

 


 
 
posté le 16-01-2009 à 16:52:27

Lautréamont, une main nocturne.

La légende veut que Lautréamont écrivait la nuit. Philippe Soupault, un de ses découvreurs, affirme même qu'il accompagnait la rédaction de ses strophes barbares d'accords plaqués sur un piano, ce qui irritait fort ses voisins.
Il y a tout lieu de croire que Laurtréamont était un piéton invétéré, fouineur des incongruités que lui offrait la rue qui était alors le tremplin des formidables métamorphoses opérées par le verbe. L'écriture, cette danse d'encre conduite par la main sur le papier, traduisait-elle cette fougue ? On connaît peu de manuscrits de sa main, sinon des "lettres d'affaires", dans ses rapports avec ses éditeurs. Le territoire des convenances, où la passion s'est probablement contenue pour faire bonne figure.
On connaît peu d'écritures qui ne se maîtrisent jamais, n'ont aucune pudeur, comme celle, pathétique, d'Antonin Artaud, dont mêmes les lettres (nombreuses) portent la marque d'une hâte de la pensée, peut-être même de cette fièvre qui le conduira vers la folie.
La folie de Lautréamont peut se masquer, porter l'habit de la bienséance qui ne le coupe pas du monde. C'est bien l'un des paradoxes de son comportement qu'il ne fut pas radicalement seul (ce que l'oeuvre pourrait laisser entendre) ni rageur en permanence.

 


 
 
posté le 16-01-2009 à 11:45:38

L'aventure de Sens Plastique.

Sens Plastique.

Imprimée par René Rougerie, animée par un petit groupe d'amis et installée au Soleil dans la tête qui en était une sorte de bureau, largement ouvert sur les rencontres, les découvertes, le hasard qui est un facteur de renouvellement constant, la revue vivra une poignée d'années (1959-60) et affiche d'emblée sa volonté de provoquer des confrontations peinture et poésie sans aucun préjugé même si le jeu des amitiés avait infléchit le choix des artistes participant en particulier à l'illustration des couvertures. Une préférence marquée pour les artistes du "nuagisme" (Benrath, Duvillier, Laubiès, Messagier) ne préjuge en rien du contenu qui ne fut pas exclusivement porté à célébrer ce courant alors en pleine extension grâce à l'appui intelligent et inspiré du poète-critique Julien Alvard dont l'exposition "Antagonismes" (au musée des Arts Décoratifs) fut la démonstration de la cohérence de son argumentation et une insertion définitive des artistes qu'il défendait dans le courant de l'Histoire.
En regard de la poésie le choix est souvent déterminé par des options proposées à de jeunes poètes qui rendaient ainsi une sorte d'hommage à un aîné.
On y trouvera, pêle-mêle : Gaston Puel, Henri Kréa, Ezra Pound, Jean Paulhan, André Pieyre de Mandiargues, Christian Dotremont, Armel Guerne, André Verdet, Jean-François Chabrun, Jean Follain, Jacques Dupin, Ilara Voronca, Georg Trackl, Achille Chavée, Luc Bérimont, Henri Chopin, André Miguel, Edmond Humeau, Jean l'Anselme, Michel Manoll, Jean-Louis Depierris, Pierre Seghers, Pierre Boujut, Philippe Soupault, Michel Seuphor, André Laude, Viviane Forrester, Pierre Bettencourt, Hubert Juin, Noel Arnaud, Caradec, Raoul Hausmann, Paul Chaulot, André du Bouchet, Léo Malet, Jacques Dupin , Bernard Delvaille, Marcel Béalu etc..

 


 
 
posté le 16-01-2009 à 11:01:36

René Rougerie, les mains à poètes.

René Rougerie.

Rimbaud évoquait les mains à plume et les mains à charrue. Que n'a-t-il évoqué les mains à poètes. Celles qui travaillent au vif pour donner au poème sa forme lisible, lui donner une architecture graphique. Ces héritiers de Restif de la Bretonne qui, lui, composait directement ses textes sur le pupitre de l'imprimerie en puisant dans la case les caractères à assembler sont rares aujourd'hui. Au début du XX° siècle il y aura le véhément, funambule  Pierre Albert-Birot, et nous vient à l'esprit Guy Levis Mano, l'unique et légendaire ambassadeur de la poésie surréaliste. De sa génération Iliazd, ou encore Jacques Haumont ou François Bernouard (qui avait son atelier dans l'immeuble de la rue des Saints Pères où vivait Remy de Gourmont et où vivra, par la suite Pierre Albert-Birot), et, plus près de nous : Pierre André Benoit (dont le sigle est PAB), Jean Vodaine (le Gaston Chaissac de l'imprimerie) enfin René Rougerie qui est resté fidèle à la région de Limoges et, après Saint Léonard de Noblat s'est installé dans ce ravissant village de Mortemart avec son château en lambeau, ses halles et ses maisons à l'accent médiéval.
Il livrait lui-même dans une petite camionnette les ouvrages fraîchement sortis de ses presses à bras. On le voyait régulièrement au Soleil dans la tête où il apportait, comme des  nouvelles fraîches, des textes retrouvés de Joé Bousquet, de Saint Paul Roux ou de ses amis Marcel Béalu, Jean Follain, Jean Rousselot dont il était le fidèle éditeur.
Il fut l'artisan de Sens Plastique qui conservait cette "odeur" particulière de l'encre et de l'atelier artisanal, l'édition retrouvant là le charme des anciennes échoppes où se façonnent des oeuvres qui n'ont pas d'âge.

 


 
 
 

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