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lettres de la campagne

posté le 24-09-2011 à 07:29:17

Le Cabaret Voltaire voisin de Lénine.

C'était un café situé dans la Spiegelgfasse  (la rue où demeurait Lénine) de Zurich.
Y passant par hasard au printemps de 1916 le poète Hugo Ball, membre d'associations anarchistes,  y déniche une arrière salle qu'on lui concède pour y organiser des manifestations artistiques.
Marcel Janco le rejoint, suivi de Tristan Tzara et de Jean Arp. Avec sa compagne Emmy Henings,  Hugo Ball organise une série de représentations où interviennent récitations de poèmes, ballet et expositions.
C'est une "petite salle de quinze à vingt tables, avec un plateau de dix mètres carrés, endroit pouvant contenir environ trente cinq à cinquante visiteurs. Dès les premières soirées il y eut salle comble" se souvient Marcel Janco.
 Et Hugo Ball de préciser qu'il ne s'agissait pas d'une boîte à attractions (avec exhibition de jambes en l'air)  mais d'un lieu culturel.
Hugo Ball fait preuve d'un extraordinaire et méritoire éclectisme, faisant appel à tous ceux qui, à l'époque, se distinguent par l'originalité de leur démarche, sans tenir compte des courants ou écoles qui souvent s'opposent. C'est la raison pour laquelle on peut voir sur les murs, côte à côte Matisse de Kandinsky, Léger et Jawlensky, Picasso et Modigliani et Arp.
  Bientôt le lieu fermé pour tapage nocturne Hugo Ball sa compagne Emmy Hennings et leurs amis se regroupent à une autre adresse (19 Banhnofstrasse) et on inaugure la Galerie Dada avec une exposition consacrée à la revue Sturm ce qui était une manière de se donner un parrainage. La prééminence de l'art et de la poésie allemandes va s'affirmer. Apparaissent, côté peinture les tenants de l'expressionnisme qui affiche des idées compatibles avec ce que défend dada.
Tout ce qui incarne l'avant-garde s'y retrouve : Marinetti, Apollinaire, Blaise Cendrars; Kokoschka, et naturellement le corps même, actif du groupe dada  (Janco, Tzara, Emmy Hennings, Hugo Ball, Arp    .

 


Commentaires

 

1. saintsonge  le 24-09-2011 à 08:03:18

Ce jour, c'est l'invite au bon matin !...
Marcel Janco en confectionnait les masques, lors de ces "Happenings"..d' Henings and co...
Théâtre japonais et tragédie grecque en plein Zurich, spectacles précis aux gestes de démence...
Une danse s'appelait même : "Désespoir de fête" , une autre "Cauchemar", c'est dire !.. On se découpait des membres dans du carton qu'on agitait, en cette époque ...des Lautgedichte (récitation des poèmes phonétiques) !
Le ciel vous tienne moins dadaïste , bon week-end !

2. 472481  le 24-09-2011 à 12:47:56

Que de poète réunie dans un même endroit pour s'amuser et échanger leurs idées, c'est un endroit que j'aurais bien voulue connaître.
Amitié Nanou

 
 
 
posté le 24-09-2011 à 07:20:45

Tzara ou Hugo Ball ?

D'ordinaire, quand on s'intéresse à la chose, on nous dit que le mot dada a été découvert para Tristan Tzara qui aurait glissé une lame de couteau dans un dictionnaire pour l'ouvrir. Et c'est au mot dada qu'on arrive au terme de ce geste aux accents criminels (poignarder un dictionnaire c'est porter atteinte à la vie des mots !) Dada donc, et qu'il piaffe (d'impatience).
Une autre version nous est donnée par Hugo Ball, dans ses souvenirs. Il aurait conçu le principe et le mot propre à le définir et Tzara s'y serait rallié.
Mais qu'importe le baptême, le bébé va croître et s'embellir.
Dada c'est en fait la colère de toute une génération choquée par l'ignominie de la guerre qui envoie toute une génération (non, plusieurs même) dans les tranchées.
C'est un élan de vitalité, désordonné, chahuteur, qui touche tous les aspects de la vie, de la création, et caracole, emportant comme en un mouvement de marée (de tempête), des créateurs qui bousculent un peu naïvement l'héritage d'une société si stupide et cruelle pour privilégier la mort.
En revanche, autant dada fut utile en son temps, autant le revendiquer aujourd'hui est futile. A moins que devant un avenir plutôt sombre on retrouve les mêmes colères. Mais ne faudrait-il pas lui trouver de nouveaux habits ?

 


 
 
posté le 23-09-2011 à 10:22:47

Beksinski à l'ombre de Kafka.

Il est parfois des rencontres insolites qui vous plongent dans des situations inattendues, enrichissantes par le fait même de n'avoir pas été programmées, et données en cadeau du merveilleux hasard.
Ainsi en fut-il pour la rencontre de l'oeuvre de Zdzislaw Beksinski. Son manager me demanda pour la revue Penthouse (c'est une manière comme une autre de se retrouver  dans la presse "de charme" !) une visite d'atelier de cet artiste d'origine polonaise.
Il y eu quelques rencontres, des palabres, des visites et la découverte de ce monde stupéfiant dont Beksinki est le maître à la fois dissipé et mystérieux.
Mort depuis (assassiné, en 2005), il était né à Sanok au sud de la Pologne et y fit encore jeunes quelques métiers qui ne laissaient pas présager de sa future trajectoire d'inventeur de rêves (ou de cauchemars). Il aborde, tout à la fois, la photographie, la sculpture et le dessin. Il s'y constitue une sorte de vocabulaire qui sera ensuite celui de la sa peinture et déjà marqué par une sorte de catastrophisme. Et c'est en 1964 qu'il se consacre exclusivement à la peinture.
Dès lors se construit un monde de déchirure et d'angoisse, de crépuscules et de ruines.
On aura rapproché son travail de celui des surréalistes. Moins pour une recherche d'écriture nouvelle (qui mènera le surréalisme à engendrer les grands courants de l'art informel) qu'une invention d'imagerie hallucinée, dans la lignée d'un Magritte ou d'un Dali, respectant les grandes formules d'une peinture de facture classique.
Le désarroi dont il se fait le chantre est le propre de la peinture polonaise qui offre quelques exemples de cette vision qui bascule la réalité pour n'en tirer que les aspects les plus cauchemardesques. Un monde sans horizon que son propre désespoir. Une sorte de mise en image d'un destin d'angoisse dont Kafka a fait la matière de son oeuvre dans le domaine littéraire et que d'ailleurs ces peintres revendiquent.

 


Commentaires

 

1. saintsonge  le 23-09-2011 à 14:29:38

ah, vous écriviez dans Penthouse, aussi ?... J'avais pourtant des numéros sublimes (jetés par ma mère !!), et n'ai pu repérer votre signature....
Femmes glacées de Penthouse
vous me glaciez la rime en "ouse"
au temps de mes jeunes partouzes !...

2. saintsonge  le 23-09-2011 à 14:30:20

PS/ Et, pourquoi s'est-il suicidé, celui-ci ?

3. sorel  le 23-09-2011 à 15:26:32

Cette collaboration fut l'unique.

4. 472481  le 23-09-2011 à 18:26:52  (site)

Cette peinture me donne des frissons, sont désespoir et sont angoise y son représenté à la perfection.
Amitié Nanou

 
 
 
posté le 23-09-2011 à 10:07:32

Emmy Hennings la muse de "Dada".

Elle était née en 1885 dans le Schleswig-Holstein. Danseuse de métier elle rencontre Hugo Ball, figure singulière de poète avide d'absolu qui sera à l'origine du Cabaret Voltaire à Zurich (1915) et le créateur de "dada".
L'enjeu de ce couple hors normes suscite l'admiration. L'amour les sauve du naufrage que toute vie misérable entraîne. Liés par l'amour de la poésie ils vont construire avec le Cabaret Voltaire (où Emma Hennings organise des spectacles) une véritable machine à créer dans tous les domaines au nom de la révolte, de la nouveauté, de l'invention permanente.
Hugo Ball en donne une sorte de justification quand il  déclare : "Notre cabaret est un geste. Chaque mot qui est chanté ou prononcé signifie pour le moins : que cette époque avilissante n'a pas réussi à forcer notre respect. D'ailleurs qu'a-t-elle de respectable ou d'impressionnant ? Ses canons ? notre grand tambour les rend inaudibles. Son idéalisme ? Il fait rire depuis longtemps dans son interprétation populaire aussi bien qu'officielle. Les grands festins de boucherie et les exploits héroïques du cannibalisme ? Notre folie délibérée, notre enthousiasme pour l'illusion les anéantiront."
Les échos de la grande guerre (on est en 1915) arrivent jusqu'en Suisse, à Zurich, justifiant le rassemblement de personnalités les plus diverses, qui auront fui la grande boucherie des tranchées.
Dans une assemblée d'hommes Emmy Hennings est la seule femme.


 


Commentaires

 

1. LA PETITE FEE DU VENDREDI .  le 23-09-2011 à 10:18:26  (site)

j ai lu.....j ai appris merci.

2. 472481  le 23-09-2011 à 18:33:24  (site)

Je trouve trés beau d'être sauvé du naufrage par l'amour, un lien sacré les unis.
C'est beau de pouvoir vivre celà dans sa vie.
Amitié Nanou

3. cheap designer handbags  le 15-03-2012 à 08:05:22  (site)

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posté le 22-09-2011 à 11:37:45

Entretiens avec D.H. Kahnweiler.

Il a la tête de son style, une rigueur toute allemande, et son parler a cette rugosité adoucie par une élégance naturelle. Il témoigne d'une certaine classe, qui le différencie d'un Aimée Maeght (autre marchand d'importance) qui déballait un arrivisme puéril de nouveau riche.
Ses  Entretiens avec le journaliste Francis Crémieux ont le mérite de tracer à travers l'histoire de sa carrière de marchand de tableaux, celle d'une époque, allant des années 1907 à 1960.
Sa galerie, respectivement rue Vignon, rue d'Astorg et rue de Monceau, aux abords verdoyants du parc Monceau, est mêlée étroitement à l'émergence du cubisme avec en figure de proue Picasso dont il sera l'un des défenseurs et cela à l'époque où ce dernier peignait "Les demoiselles d'Avignon" oeuvre charnière dont la réception fut des plus problématiques.
Kahnweiler s'est donné totalement à la défense de cette oeuvre difficile (j'ai le souvenir de conversations avec lui où il s'emportait  en en invoquant le souvenir tant il s'identifiait elle). Sa carrière s'amorce avec la défense de Derain, Vlaminck, puis bientôt se développe avec Elie Lascaux, André Masson, Beaudin.
Gaston Louis Roux, qui sort des rangs, est jugé fort durement par lui, et son regard sur la peinture abstraite, qu'il estime strictement décorative, rejoint celui de l'homme de la rue, obscurantisme qui étonne et déçoit chez un homme de cette qualité.
Comme instrument d'information l'ouvrage est capital parce que de "première main" avec le laisser aller d'une conversation, des chutes de tension, des complaisances, comme quoi tout entretien radiophonique est difficilement transmissible dans l'espace du livre.
J'ai souvenir d'une expérience identique avec des entretiens conduits avec des personnages de cette époque (Gabrielle Buffet-Picabia, Roland Dorgelès, Miro, Man Ray, Ribemont-Dessaignes, Papazoff, André Masson, Sonia Delaunay) dont on voulait faire un livre, s'apercevant alors que le texte audible devenait confus et quasi illisible. Quand il fit ses "Entretiens avec Andre Parinaud", André Breton prudemment exigeait qu'ils soient écrits. Mais, à l'écoute, ils perdent toute spontanéité, comme quoi il s'agit là de deux registres totalement différents.

 


Commentaires

 

1. la petite fee du jeudi.  le 22-09-2011 à 12:10:19  (site)

joli cours de lecture...merci

2. 472481  le 22-09-2011 à 12:36:39

Bonjour Sorel,
j'aime beaucoup ce tableau même si sont expréssion est dure et austère mais dans les yeux il y a un je ne sais quoi.
Un article un peut dificille à lire pour moi mais instructif.
Amitié Nanou

 
 
 
posté le 20-09-2011 à 12:01:47

Cézanne et l'art de la simplicité.

Cézanne était bien le contemporain de cette folie érotique qui marque la "fin de siècle". Elle tourne la tête des peintres académiques (dit "pompiers") qui se complaisent à des scènes équivoques, des sujets salaces, au prétexte d'évoquer les moeurs antiques ou l'Orient fabuleux avec ses harems.
Même les meilleurs amis de Cézanne, ceux près desquels il se range pour tenter de se faire entendre (en fait,  "voir" ), n'échappent pas toujours à cette fascination du monde qui chavire vers les plaisirs, où le sexe domine. Degas et ses scènes de music-hall, ses scènes de maisons closes, Toulouse Lautrec, sur les mêmes sujets, avec une pointe de hargne, Manet, leur maître à tous, qui annonce la fascination du sexe dans des oeuvres hautement chargées de sous entendus,  même Renoir n'échappe pas à cette tentation, mais sur le mode aimable et bon enfant, populaire et presque joyeux. A son contraire, Van Gogh, abordant cet univers du sexe incarné par des "filles",  fait peser le poids de la tradition protestante avec sa notion du péché, quand Gauguin y annonce la pointe de sensualité tranquille qui va se développer avec le siècle suivant.
Cézanne est mal à l'aise avec la femme. N'a-t-il pas demandé à des hommes de poser pour ses "Grandes baigneuses" ! ce qui est pour le moins paradoxale, mais, réunir plusieurs femmes nues, surtout en province, ne pouvait se concevoir et lui même  y répugnier.
Alors, écarté des chemins de la luxure (d'ailleurs Cézanne vit comme un petit bourgeois), il se penche avec une force d'attention, un sens de l'intensité, une dimension quasi mystique de la simplicité, vers des natures mortes où il peut (tel Chardin bien avant lui) faire peser le poids du monde, la densité des choses pesées à l'aune de l'éternité qu'elles   défient  (n'est ce pas, des fruits, la pomme qui résiste le mieux au risque de la pourriture ?) ;
Alors, de quelques objets agencés sur une table, en un ordre qui revendique l'harmonie, il construit une monde solide, avec sa résonance quasi sacrée D'ailleurs une table de cuisine, devient, avec lui, l'équivalent de l'autel, pour célébrer les forces de la terre

 


Commentaires

 

1. 472481  le 20-09-2011 à 12:27:25

BonjourSorel,
j'espère que tu vas bien, trés bel article, j'ai la chance d'habiter dans la ville où ce trouve le musé de Toulouse Lautrec et d'admirer ces oeuvres, pour les autes je vais sur le net...
Je te souhaite un agréable mardi.
Amitié Nanou

2. la piote fee du mardi  le 20-09-2011 à 12:28:29  (site)

joli coup d pinceau merci.

3. Saintsonge  le 22-09-2011 à 16:17:30

CEZANNE, il a dû dire :
"- Il faut rendre l'impressionniste durable"....
Le ciel vous tienne en bonne impression,, bonjour depuis Quimper

4. Saintsonge  le 22-09-2011 à 16:18:11

lire : rendre l'impressionnisme....
(non : l'impressionniste)

5. sorel  le 22-09-2011 à 23:34:05  (site)

Honte à toi Sorel, oh horreur ( or heure hors heure...)
tes fautes sont impardonnables, par exemple ce répugnier qui devrait être répugnait. Ca abime un texe, c'est comme un tache parmi les mots.
- Mais l'urgence, pense à l'urgence et les mots t'emportent tu as du mal à le maîtriser.
Une confidence. Je ne sais pas comment corriger un texte sans le supprimer et le refaire. Pourtant il doit bien y avoir une méthode.
C'est la plainte du soir.

6. saintsonge  le 23-09-2011 à 14:26:15

Bon, je n'ai pas voulu cette fois les souligner, mais vous en avez encore commise dans votre autopunition même, cher ami, oui, je connais cette dactylographie rapide, or je connais aussi le moyen de l'autoflagellation de la bonne correction (fessée de l'âme, ou de l'esprit, de l'intellect, selon).., celle qui vous fait défaut, apparemment, allez, apaisez-vous, qui ne faute pas sur terre ?.. Le ciel vous tienne en meilleure joie...

 
 
 
posté le 20-09-2011 à 11:46:16

Vierges sages, vierges folles.

C'est Nerval, je crois, qui parlait des saintes de l'abîme, autrement dit les filles perdues  (les vierges folles de la légende), celles du trottoir et du bordel qui se donnent totalement à leur perte comme les saintes d'en haut s'oublient (s'exaltent) dans le contemplation  du divin, chassent la chair au profit de l'esprit (de l'âme).
Les saintes d'en bas se vautrent dans la fange, celles d'en haut se désincarnent  dans la transparence céleste. Elles flottent dans le ciel.
Entre les deux, l'homme qui oscille (incertain de lui-même et de son sort) par les deux attiré. Se cherchant une sainte pour se sauver des chutes possibles, redoutées.
Nombreux sont ceux, qui pour échapper aux pièges du stupre, se donnent aux délices de la culture faute de se joindre aux fervents de la piété. Homme de peu de foi, la culture du pire te sauvera...
C'est Valery Larbaud, du temps de sa jeune tapageuse de fils de riche (avant que l'infirmité le fige dans son fauteuil roulant), qui faisait le court chemin qui conduit de la Bibliothèque Nationale au bordel de la rue de Chabannais.
Plus pratique encore :  j'ai connu un docte chercheur (couvert de diplômes et auteurs de maints essais appréciés) qui me confiait, dans les allées de la Bibliothèque Nationale que nous fréquentions assidûment tous les deux, qu'il regrettait que dans les fabuleux sous-sols de ce docte établissement (plusieurs étages réservés à de précieux et confidentiels documents) on ne trouve pas un espace livré au libertinage. Une manière de se détendre dans la consultation parfois éprouvante de lourds in folios. D'autant que la symbolique serait respectée. C'est dans les Catacombes de Paris que la légende veut  situer d'étranges messes noires et autres cérémonies secrètes. Le sexe règne dit-on. Mais la légende n'est-ce pas une manière de concrétiser des fantasmes ?

 


Commentaires

 

1. 472481  le 20-09-2011 à 12:30:16

POURQUOI?
toujours tout baser sur le sexe ni y a t'il rien d'autre dans la vie que le sexe, je trouve que celà devient désonorant pour la femme.
Amitié Nanou

2. saintsonge  le 20-09-2011 à 12:55:38

Tiens, je ne l'ai pas connu, ce bordel mentionné, rue de Chabannais (chabada dirait Lelouch)...
Hier, ô qu'ai-je fait, me promenant sur une plage déserte en compagnie d'une connaissance, femme qui avait vue sur moi depuis mai dernier, m'avoua-t-elle, voilà que ses lèvres de la bouche appelèrent au doux et long baiser, ce que j'ai su admirablement donné, ce fut très épisodique et très bon, très langoureux aussi, d'un saint partage honorable, un échange humain plus que serein, sans aucune idée de "sexe" ensuite, elle me raccompagna, on se revoie tantôt...
Le ciel ne vous tienne pas en jalousie, j'ose croire (elle avait de belles douces lèvres qui me firent penser qu'au seuil de son intimité, la chambre d'amour avait même goût...salé, musqué.., et tendre), bien à vous !!!

 
 
 
posté le 20-09-2011 à 11:42:05

La stupeur de Chirico.

C'est à une bien étrange disposition à se fixer dans notre mémoire du jour où on la découvre que se distingue l'oeuvre de Chirico.
J'en fus témoin la découvrant à travers un très mince ouvrage en italien (offrant quelques reproductions de ses toiles les plus typées), déniché dans une librairie de la rue Bonaparte, quasiment en face de l'Ecole des Beaux-Arts (ce qui ne manque pas de sel) lors d'une promenade nonchalante. Et c'est toujours sous l'effet de la surprise qu'elle s'impose à nous.
Des exemples "historiques" ? Ce que raconte Yves Tanguy, étant sur la plate forme arrière d'un autobus (quand cela existait), rue de la Boétie, et voyant comme dans un flash une étrange petite toile à la vitrine d'une galerie d'art. Si vivement interpellé par la chose qu'il saute sur la chaussée et se dirige vers l'objet dont il sentait l'appel vibrant. C'était une idée de ville, résumée à quelques formes essentielles, dans un éclairage de biais, et violent. Et l'ombre de monuments que l'on ne voyait pas, et qui suggérait une puissance inquiétante. Renseignement pris il s'agissait d'un Chirico (alors peu connu).
André Pieyre de Mandiargues raconte une histoire très voisine : "Je n'avais pas beaucoup plus de seize ans, je crois, quand Henri Cartier-Bresson me montra, dans la vitrine d'une galerie qui devait se trouver au coin de la rue La Boétie et de l'avenue Percier, un étrange petit tableau de forme allongée où des corps géométriques s'appuyaient les uns sur les autres et se répondaient dans une sorte de perfection mystérieuse. Mieux que de notes, j'ai dans la mémoire encore les couleurs qui composaient cette harmonie silencieuse ce concert plastique, figé, dans une pureté froide telle qu'on l'aurait imaginée à la surface d'un monde privé d'atmosphère"
Même stupeur d'être en présence d'un monde "autre", qui n'a, du notre, que des apparences et joue sur la théâtralité des formes. Propulse notre réalité dans un éclairage qui le dématérialise et lui confère un mystère qui nous plonge dans la stupeur.


 


 
 
posté le 19-09-2011 à 09:49:41

Le douanier Rousseau s'enferme dans son rêve.

C'est bien le miracle de la peinture du douanier Rousseau (mais peut-être de toute la peinture) de savoir imposer un monde, fut-il totalement inventé, et qui concurrence efficacement la réalité qu'elle néglige pour aller au plus profond des rêves.
Le douanier Rousseau n'a presque pas quitté son quartier de Plaisance, peu voyagé, vécu comme un petit (tout petit) bourgeois, avec les tracasseries du quotidien, des petits malheurs, de grands chagrins, et la vaillance dans son objectif :  créer, sur la toile, un monde si fort en ses beautés, si séduisant en ses inventions, qu'il va se substituer à une réalité dérisoire.
Les élans de Rousseau sont d'autant plus ambitieux, (fous ?) qu'il veut fuir le quotidien, et même ses voisins qu'il charme par sa gentillesse, ses petites fêtes où il joue le rôle de berger.
C'est un berger de ses propres rêves. Il n'est même pas sûr qu'il tenait tellement à les partager avec ses semblables.
On dirait que tout peintre qui peint ses rêves s'y enferme. C'est une fuite, c'est aussi une manière de s'aménager un territoire où on décide de s'épanouir. Peut-être la recherche du Paradis perdu.
Mais toute création n'est-elle pas, et cette fuite, et ce territoire à soi seul accordé pour vivre enfin en paix avec soi-même.

 


Commentaires

 

1. 472481  le 19-09-2011 à 11:30:28

Bonjour Sorel,
je suis en parfait accord avec ton texte.
Qu'il doit être bon de vivre en paix avec soi même.
Amitié Nanou

 
 
 
posté le 19-09-2011 à 09:46:24

Le Paradis perdu.

On s'attache d'autant plus à la nature qu'on a la  conscience d'en avoir été arraché par quelque maléfice, et le sentiment de ne vivre que pour la regretter.
La pratique de l'amour (et sa quête) sont alors des lambeaux d'une recherche inconsciente d'un bonheur perdu qui  se concrétisait dans une unité fondamentale avec les éléments qui sont la symphonie de la nature (sa musique).
On a une mémoire de terre et d'eau qui composent notre dimension charnelle. L'imaginaire est la mémoire de ce temps perdu, on le peuple de miettes, on dérive aisément dans cet amas et on y aura perdu le sens des hiérarchies qui composaient l' harmonie initiale. On s'attache à des riens qui sont la queue de la comète et parfois ses déchets.
Henri de Régnier disait que "le bonheur se mange dans un plat ébréché". On a l'appétit, on n'a peut-être pas le bon menun et faute de vivre dans la félicité des origines, on se contente de petits bonheurs arrachés à l'aveuglette au bazar des tentations.

 


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1. 472481  le 19-09-2011 à 11:32:59

Je n'ai pas perdu mon paradis faute de ne pas l'avoir trouvé, mais on peut toujours être en quête du bonheur !!!
Nanou

 
 
 
posté le 19-09-2011 à 09:41:58

Balthus, passage du Commerce.

C'est un nid de silence aux abords du boulevard Saint Germain, y pénétrer c'est violer des intimités, des habitudes, tout un petit peuple qui est dans son village. Les animaux y circulent en liberté et l'on y voit des enfants y jouer. On est pourtant en plein Paris. C'est le Passage du Commerce. Il débouche sur ce qui fut la maison de Danton (une statue impérieuse en marque sur le sol la mémoire) Marat y avait ses presses pour l'impression de son journal qui faisait trembler le roi et ses courtisans, le docteur Guillotin y tranchait la tête de moutons apeurés pour expérimenter l'efficacité de son invention (non il n'en fut pas l'inventeur mais un adaptateur).
Balthus, qui habitait alors Cour de Rohan sur laquelle débouche le passage, a posé son chevalet pour peindre le silence du lieu.
Même les personnages qui ignorent le peintre (le voient-ils ?) ont l'air de figures d'un autre monde.  Figés dans leurs gestes, qui sont les plus familiers, dans l'expression du visage qui est plutôt un masque.
Ne sont-ce pas alors des mannequins. Et tout n'est qu'illusion. Une scène de théâtre. Et pourtant, le Passage du Commerce existe bien. On le traverse quand, venant de l'Odéon, on veut aller vers la rue Saint André des Arts, elle aussi  habitée par des fantômes.

 


 
 
posté le 18-09-2011 à 10:58:44

Sergio Birga porte au rêve.

Défiant les modes de l'art d'aujourd'hui, le pratiquant avec une pointe de naïveté (est-ce une figure de style ?) Sergio Birga sera passé par plusieurs courants de la figuration, encore que sa volonté n'est pas de se glisser dans un mouvement mais d'expérimenter des territoires. Dont celui où domine Giorgio de Chirico dont il retrouve les thèmes antiques. Mais en ne jouant pas sur l'effet de mystère dont Chirico a sans doute l'exclusivité.
Chirico va vers la simplicité, l'épure, ne donnant d'un paysage urbain que les lignes essentielles, portant tout son effet sur l'éclairage.
Allons du côté de Birga. Sa naïveté (qui fait son charme) ne serait-ce pas justement cette attention portée au détail. Les ruines dont il affectionne l'évocation se dressent dans un environnement végétal scrupuleusement travaillé par un pinceau aimablement conteur.
Chirico conduit vers la méditation, Sergio Birga vers la rêverie. Il y a quelque chose de romantique en  cette description scrupuleuse du paysage. L'insolite vient de petits détails et d'une irréalité paradoxale puisqu'il peint un paysage qui doit exister, ou qui pourrait exister. Et s'il l'invente, s'il aménage les données du réel, c'est pour mieux nous plonger dans un récit qu'il illustre au final. Chaque tableau qu'il propose, qui s'appuie sur un monde de ruine en particulier, est l'amorce d'un conte à inventer.


 


Commentaires

 

1. louboutin  le 19-09-2011 à 09:19:22  (site)

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2. LA PIOTE FEE DU LUNDI.  le 19-09-2011 à 09:43:16  (site)

LE REVVVV ... TOUT UNE ROMANCE AMI....

 
 
 
posté le 18-09-2011 à 10:48:46

D'Annunzio mythomane.

Marie de Régnier, devenue Gérard d'Houville en littérature, nous conduit vers Gabriele d'Annunzio. En fait, toutes les femmes de l'époque y mènent. Toutes l'adulent, il en tire une puérile vanité (il est vaniteux).
Et pourtant il est laid. Petit, sec, nerveux (tout cela va de paire) chauve, le nez proéminent, et la moustache frisottée comme le veut l'époque (elle entrait dans le critère de séduction des hommes). Et pourtant il fascine, surtout les femmes. Enjôleur, "beau parleur", galant à l'extrême et maniéré au point d'irriter si l'on n'entre pas dans son jeu. Son écriture l'est aussi. Elle aussi subjugue ses lecteurs (lectrices - j'en connais aujourd'hui, et pourtant jeunes qui n'y échappent pas - n'est-ce pas M.C ! ).
C'est un personnage confondu avec sa légende. Esthète dans tous les gestes de sa vie, dans le décor qu'il compose pour vivre, même en voyage ( oh les oeillets, blancs, les oeillets blancs, et rouge quand il communique sa flamme !).
Même les titres de ses ouvrages aguichent le lecteur : "L'enfant de volupté" (il est vrai que l'époque invoque souvent la volupté qu'elle met à toutes les sauces d'une psychologie de salon, comme on dit des conversations de bistro) " Les Vierges aux rochers", "Le triomphe de la mort", "Le Feu", "Nocturne", "La Ville morte", "La Joconde", "Le martyre de Saint Sébastien" (écrit directement en français) et de très nombreux recueils de poèmes.
Agitateur politique il s'empare de la ville de Rijeka (Fiume en italien) dont il chasse les occupants (dont les français) et "l'offre" à l'Italie, mais irrité par les lenteurs administratives il  fonde en 1919 la Régence italienne de Carnaro, entraîné dans des complications diplomatiques qui enjolivent son action et le rend populaire.
Pourtant, c'est dans la fantasque maison qu'il conçoit sur les rives du lac de Garde (la Vittoriale), qu'il se retire, laissant venir à lui les hommages les plus divers et fortement dominés par la gente féminine. Il s'attire la sympathie de Mussolilni sans adhérer totalement à sa politique..
Il est aujourd'hui une singulière figure "fin de siècle" par son caractère agité une sorte de Malraux de son temps, se mettant en avant pour entrer dans l'Histoire.

 


Commentaires

 

1. louboutin  le 19-09-2011 à 09:20:03  (site)

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posté le 18-09-2011 à 10:44:25

La lettre perdue d'André Salmon.

La lettre perdue d'André Salmon.

Pour lutter contre l'absurdité de notre situation de bidasse s'ennuyant dans le désert sous prétexte de Guerre d'Algérie (opération de maintien de l'ordre !) nous avions recours selon nos tempéraments, nos habitudes culturelles, à des activités qui nous maintenaient en vie. Quelques uns d'entre nous (des sursitaires tout juste diplômés et arrachés aux plaisirs du Quartier Latin, notre référence à tous) se jetaient dans la lecture. On voulu créer une petite revue de poésie que nous avions la possibilité d'imprimer dans les bureaux du chef de la garnison dont j'étais le secrétaire (on se demande pourquoi !). Il y aura une répartition des tâches et me  fut confié le soin de trouver des textes. Je connaissais pas mal d'écrivains, la chose fut relativement facile d'autant que mes arguments semblaient porter.
Parmi eux j'avais songé à André Salmon parce qu'il représentait l'aventure de Montparnasse et les années folles de la création, entre Apollinaire dont il était l'ami et les Francis Carco et Pierre Mac Orlan dont il était le compagnon de virées nocturnes.
Fort sympathiquement (c'est lui qui mettait nos rapports sous le signe de la sympathie) il y aura des échanges de lettres et la promesse d'un texte (qui n'arriva jamais). En revanche, l'invitation à aller boire un petit vin blanc sur le comptoir du Dôme à mon retour à Paris n'aura pas de suite.
Le malheur jouait pour moi. J'ai perdu les lettres, rata le rendez vous à Montparnasse et André Salmon  s'était réfugié à Sanary et devait nous quitter en 1969. Je n'avais pas réagi assez vite.

photo : Modilgiani, Picasso, André Salmon à Montparnasse.

 


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1. saintsonge  le 18-09-2011 à 13:45:51

acte inconscient ?
Grand dommage....
Bon dimanche

 
 
 
posté le 17-09-2011 à 10:54:48

Jeu de mains.

Non, jeu de main n'est pas jeu de vilain. Au contraire, par la main passe toute l'énergie contenue dans le corps, de la colère à la tendresse.  La main signe ce que le coeur dicte. On l'a vue, pensée par Michel Ange, assurer le lien unissant l'homme à Dieu, un formidable courant passe dans cette approche douce et résolue tout à la fois. En s'unissant, des mains lient des corps, des sentiments, l'amour passe par la main autant que par les yeux. Mais ici en dynamisme, là en désir.
Et puis la main dit le corps qu'elle prolonge. Sa forme même dénonce ce qu'il contient, assure, promet. A l'usage, la main devient calleuse, c'est l'identité de l'effort, de la souffrance ; des rides s'y impriment, c'est l'horloge de la vie, le passage du temps qui y laisse ses traces. Une main de douceur, câline, est celle de la tendresse pour l'enfant, de la volupté quand elle s'unit à sa semblable.
Tenons-nous par la main dit la chanson. Elle invite à la ronde, celle qu'évoquait le poète Paul Fort qui s'y connaissait en chansons, celle des bois et celle des rues qui construisent l'union des êtres et l'enchantement de la fraternité.
C'est tout un ballet de formes qui s'inventent, de signes qui lancent leurs appels dans l'espace. La main est l'aile de l'homme privé de vol, et pour le faire, semblable à l'oiseau, un corps en suspension dans la lourdeur du monde.


 


Commentaires

 

1. saintsonge  le 17-09-2011 à 12:00:00

Pour les peintres, justement, le pinceau est le prolongement de la main....
Gare toutefois aux mains d'adultes qui frappent à mort le visage poupin d'un enfant, le post-traumatique le fragilisera toute la vie durant !...
Le ciel vous tienne en bonnes "mains" !

2. 472481  le 17-09-2011 à 12:18:11  (site)

BonjourSorel,
j'aime le titre de ton billet, je crois que tu a tout dit sur les mains et ce que l'on fait avec et l'âge et l'ure du temps.
Mais une main resteras toujours douceur comme une plume carressant le visage ou le corp.
Les miennes me servent beaucoup à m'exprimer et il peut y passer beaucoup de choses.
Amitié Nanou

 
 
 
posté le 17-09-2011 à 10:50:39

Portrait nocturne de Paris.

Bonne feuilles d'un ouvrage en préparation.


Ces bûchers, ces imprécations, cette foule qui encourage la mort, l'applaudit, c'est le point culminent d'un Paris porté au noir.
D'un Paris furieusement gothique, énervé de lune,  de nuits troubles, de créneaux derrière lesquels s'agitent des ombres.
Et sur une Seine noire, étroitement inscrite en son cours parmi de multiples constructions qui sont les bornes des territoires de crime et d'exactions, de lourdes barques transportent des troupes silencieuses et souvent des morts repêchés flottant au fil de l'eau, cousus dans des sacs de cuir.
La voix populaire (et la légende ) dira que ce furent de beaux mais naïfs écoliers pris dans les machinations des belles-filles, folles de leur corps, d'un roi bien malheureux d'avoir à les supporter. C'est à la tour de Nesle qui pointe dans le ciel sa silhouette finement crénelée.
Ce ne sont, alentours, que girouettes qui grincent, toute une ferraille finement ciselée qui tournoit majestueusement dans le ciel.
Et sur ce foisonnement de formes aigues qui font ressembler la ville à une bête menaçante, ou une machine de guerre, lui donnent aussi, au jour, par toute l'étendue de ses toits, des splendeurs d'enluminure. Sous ses combles, aigus comme des couteaux, ce ne sont que labeurs épuisants, conciliabules  secrets et orgies honteuses. Prières et soupirs, plaintes et cris, et toutes les rumeurs se mêlent dans une ville qui est glauque, et terrible, la nuit.
Dans ce Paris pétrifié de terreur, des pas martèlent le pavé. Ce sont des milices qui passent pour chasser le gredin. On entend le bruit des lourdes chaînes que l'on tend à l'entrée des rues pour les barrer aux indiscrets. Dans l'étroitesse étouffante chaque ombre est suspecte. Des portes, jaillissent parfois des couteaux. Ce sont ceux qui, dans une grande envolée de capes, criblent jusqu'à ce que mort s'en suive, Louis d'Orléans, l'amant d'Isabeau de Bavière la perverse.
Le crime rode sous les voûtes étroites des ruelles. Il perdurera.
Il y aura des morts ignobles et des cris, tortures et injustice de toutes sortes.
De siècle en siècle reconduite en sa vilenie, la loi de la rue sera celle du plus fort, du plus fourbe, de l'assassin gagé pour mener à terme les noirs desseins d'une force toujours cachée.
La rue souffre, criaille, s'exténue en colères ;  et même ses joies sont périlleuses.
Dominant la ville de sa sombre et terrible silhouette, voulu pour l'exemple, le gibier de Montfaucon. En cortège on y mène les condamnés. Les cadavres restent parfois suspendus jusqu'à leur putréfaction, attirant les oiseaux de proie, dans un ciel immense traversé par des cohortes d'inquiétants nuages. Ils se meuvent en troupes si denses qu'ils se confondent avec eux.
Toute cette horreur déployée l'est pour l'exemple. Et n'a de sens que dans la mesure où les spectateurs en justifient la pratique.
Paris, théâtre de la mort. Elle s'inscrit  en termes aussi violents que sombres.
Il n'est de mort exemplaire qui puisse être paisible.

petit tableau sinistre à la manière de Aloysius  Bertrand

 


Commentaires

 

1. la petite fee week end.  le 17-09-2011 à 10:55:08  (site)

bonjour
je reviendai sur vos mots....vos pas ....merci de la lecture
bonne journée

2. 472481  le 17-09-2011 à 12:25:27  (site)

La j'ai un peut de mal, mais ne dit ton pas que la nuit touts les loups sont gris alors la prudence reste toujours de mise.
Amitié Nanou

 
 
 
posté le 16-09-2011 à 11:07:51

Le visage de la Madone.

Le Visage de la Madone.

Liée (confondue) avec le culte catholique, la Madone est la figure sacralisée de la mère de Jésus. La peinture s'en est emparée et elle a donné depuis le moyen-âge de nombreuses interprétations qui soulignent l'évolution de la civilisation occidentale.
La rumeur veut que la femme du peintre, sa servante, (sa maîtresse ?), une voisine, posait pour la représenter. Ainsi, une femme de chair (et souvent désirée) était transfigurée en un mythe, le confortait dans sa grâce et sa pudeur. A terme, l'Eglise du XIX° siècle en inventant le mythe de l'Immaculée Conception l'allège au maximum de son poids charnel pour en faire une figure quasi transparente, irréelle, qui n'a plus rien de terrestre. Sa virginité se voit. Elle a sa forme, et comme les anges qui n'ont pas de sexe, il convenait de représenter un corps qui n'avait plus rien de charnel. Il devenait une apparition.
Figure désincarnée comme contrepoint à celle du Christ dont le caractère charnel est si exagéré qu'il devient parfois indécent. La sexualisation du corps du Christ est d'une grande ambiguïté, et de mauvais esprits ne se sont pas interdit d'y voir un appât pour éveiller la ferveur de la piété qu'il inspire.
En transférant le terme de madone sur la femme contemporaine on lui redonne sa part charnelle, mieux, on la valorise, y fait passer ses propres fantasmes et complexes. Femme à la présence accusée et propre à tourmenter la libido de ceux qui la vénèrent. Ce sont des femmes ordinaires, auréolées de forces érotiques qui dépassent le concept de la beauté.

 


Commentaires

 

1. 472481  le 16-09-2011 à 13:13:34

Bonjour Sorel,
un nouvel article que je découvre, je dirais juste pourquoi toujours voir en la femme ce quelle n'est pas forcément, c'est un être à part entière, pourquoi toujours lié la femme à l'érotisme !!
Je te souhaite une agréable journée.
Amitié Nanou

2. louboutin  le 19-09-2011 à 09:21:07  (site)

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posté le 15-09-2011 à 17:23:09

Le château-fort, lieu de l'enfermement.

Bonne feuilles d'un livre en devenir.


Aux heures noires d'un pays qui n'était encore qu'un amas de forces contraires, de tyrannies contradictoires, qu'un tissu bariolé d'ambitions, de cupidités sujettes, les unes par rapport aux autres, à de logiques suspicions ; en ce temps de catastrophes qui n'épargnaient pas les masses et venaient, pensait-on, du ciel, mais découlaient, en fait, d'une incapacité pratique à les maîtriser ;  en cette période de grands cris seulement interrompus par la mort (et la mort était inscrite dans le quotidien), le château ne pouvait qu'être fort.
Fort parce que faible était la maison, le logis du manant, et parce que le guerrier avait l'énergie de sa monture, la protection de sa cuirasse, la témérité de sa lance, l'orgueil de sa caste, et la détermination de l'aventurier.
Château fort parce que pour lutter contre les adversités il fallait s'isoler, se murer, dominer. S'élever aussi, la nature devenant complice de cette défensive absolue. On allait s'implanter au sommet des montagnes les plus escarpées, faute de se réfugier dans le ciel. C'était une réalité contre un espoir très aléatoire. Des raisons stratégiques commandaient cette situation, mais également, des motivations symboliques.
Un château-fort au sommet d'une montagne n'était pas qu'un observatoire, c'était aussi un symbole.
C'est le symbole qui, aujourd'hui, nous intéresse. Et si, pour la parade, on le festonnait d'enjolivures de fer, d'étendards qui ne furent pas avares d'exagération dans la splendeur, tel que nous le montre Fouquet, il n'était, en son ventre de pierre, d'obscurité, de terribles ténèbres, que silence et secret.
L'espace disponible, aménageable, vivable, pratique, était dérisoire en regard de cette masse architecturale qu'il supposait.  Exigeait.
Cette disproportion entre le dedans et le dehors fait glisser le château dans le registre du tombeau qui est, lui aussi, une protection contre les menaces, dont celles du temps. Le château n'était qu'une protection contre les hommes. Mais destiné aussi aux hommes qui y habitaient, s'y réfugiaient, entendaient y amasser leurs richesses, la nourriture de leur survivance, tant la hantise du siège y était tenace.
Autre similitude avec le tombeau et les victuailles destinées à la survie du mort dans certaines civilisations.
Un château-fort comptait d'immenses réserves. Plus de place pour les denrées que pour ceux à qui elles étaient destinées.
Mais plus surprenant encore l'habitude d'enfermer à l'intérieur du château, dans ses puissants soubassements, ses culs de basse-fosse, les prisonniers qu'il eût été moins dispendieux de supprimer. C'est qu'ils constituaient, le plus souvent, un autre type de richesse : une monnaie d'échange.
S'ils avaient perdu de leur valeur marchande, les prisonniers n'étaient pas nécessairement tués, simplement abandonnés à une mort lente.
L'enfermement était leur supplice. Un enfermement dans les profondeurs cloisonnées,  alvéolées du château, en ses caves superposées. Au même titre, au même niveau, que les citernes d'eau potable et les excréments.
Du ciel, où les girouettes flamboient de tout leur or au firmament, on est passé dans les ombres épaisses des enfers souterrains.
Le château-fort résume ainsi toute la hiérachie des croyances médiévales. Il est le résumé du ciel et de l'enfer superposés, du jour et de la nuit, de la vie et de la mort.
D'où l'extraordinaire pouvoir d'envoûtement qu'il exerce sur le lecteur de l'Histoire.
Il y voit, résumé, toute la cosmogonie d'un monde dont il est assurément le monument le plus parfait. Et qui, jusque dans ses ruines, conserve son pouvoir d'attraction, atteint d'une dimension onirique.
Mieux encore, ses ruines introduisent une notion d'assimilation lente, mais irrévocable, de cette masse ambitieuse à la nature. Mangé de végétation le château en lambeaux retourne  à ses origines naturelles, car il est une version améliorée de la grotte, de l'abri primitif, de l'antre des origines.
Mais ce lieu, dont la nature, la fonction, la vocation, la raison d'être est l'enfermement, se trouve abandonné au hasard des curiosités de chacun. Tailladé, éventré, ouvert, il conserve des poches cachées , des secrets qui glissent irrémédiablement dans la nuit.
Seule la nuit contenue dans le château est éternelle. La masse disparaîtrait qu'il ne serait plus qu'une poche de mystère, engloutie, et les fantasmes l'habiteront.
La version moderne du château-fort, le blokhaus, offre plus franchement cette image de l'engloutissement, car la masse bétonnée s'enfonce peu à peu dans le sol et qu'elle entraîne avec elle la scène sombre de ses salles intérieures.
Immergé, le sol de son élévation redevenu champ, terrain vague, le blokhaus (du mur de l'Atlantique par exemple) est à l'image d'un immense et dément vaisseau englouti dans les profondeurs d'un noir océan. Sa poétique est abyssale. Le château-fort nous a entraîné dans des rêveries aquatiques.
C'est que l'eau est sa complice.
S'il est bâti dans une vallée, un terrain qui n'est pas surélevé et par le fait même en manque de défense naturelle, on aura recours aux douves.
Ruban d'eau profondément enfoncé dans une tranchée qui ceinture le château.
Pour le franchir, un pont, dont on peut "jouer", actionner la position, et que parce qu'il est étroit, surveillé, mobile, implique que tout franchissement est nécessairement celui de l'initiation.
D'ailleurs n'y utilise-t-on pas le mot de passe ?  
 

 


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1. 472481  le 16-09-2011 à 13:17:19

L'homme à toujours craint d'être attaqué et la hauteur ce fameux château fort lui donnait une certaine puissance face à ces ennemies mais ho combien y laisère leurs vie par cupidité.
Amitié Nanou

2. louboutin  le 19-09-2011 à 09:21:29  (site)

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posté le 15-09-2011 à 10:10:28

Poumeyrol un "metteur en scène".

Loin de s'engager dans le questionnement de la peinture contemporaine qui s'interrogeant sur la manière de la pratiquer, s'enlise parfois dans sa propre matière (dans la pratique de l'abstraction) Jean-Marie Poumeyrol poursuit, en solitaire, une curieuse et assez fascinante recherche qui s'appuie essentiellement sur l'image.
Au yeux de l'Histoire (qui privilégie les tenants de la contestation sous l'aile de Marcel Duchamp) Poumeyrol n'est pas un moderne. Entendons, il peint avec une technique qui est celle de la tradition. La recherche d'une nouveauté n'est pas au coeur de sa démarche.
Il est plutôt un metteur en scène de ses rêves. Sans doute, une rêverie qui fait référence au réel. Mais en le situant dans une lumière particulière, très personnelle, constante, qui est un peu celle du désastre, de la solitude, de l'inquiétude aussi.
Il aime les lieux marqués par l'impression d'abandon, de panique parfois. Comme si un événement dont on ignore tout était passé par là. On en a les restes.
Un départ ( une fuite ?) une absence, et le désordre qu'engendre la venue du malheur, occupe l'espace, devient le sujet de la toile.
Il aime les détails qui en soulignent la force incisive, délétère, un rien sordide . Lieux délabrés, mais ouverts à l'inconnu. Comme si on était au mi-temps d'une action qui est passée par là et une autre qui menace.
Quand la peinture actuelle est plutôt un questionnement de sa pratique, il se maintient dans le rôle le celui qui raconte une histoire.

 


Commentaires

 

1. 472481  le 15-09-2011 à 17:23:03

Bonjour Sorel,
j'aime beaucoup cette peinture, que je t'ai prise elle parle beaucoup même si c'est un sentiment d'abandon avant il y avait une vie et aprés on peut en imaginer une autre et redonner vie à cette toile.
Superbe beau temps bien profiter du jardin.
Je te souhaite une belle fin d'aprés midi.
Amitié Nanou

 
 
 
posté le 14-09-2011 à 15:17:50

Baudelaire "sous le manteau".

Almary Lobel-Riche était un fécond illustrateur, plutôt porté à orner d'images sulfureuses des textes qui ne l'étaient pas moins, quoique la plupart soient devenus des classiques.
Des poèmes érotiques de Verlaine, " Les diaboliques" de Barbey d'Aurevilly, "Le Journal d'une femme de chambre" d'Octave Mirbeau, "La maison Tellier" de Guy de Maupassant, "Chéri" de Colette," Les Luxures" de Maurice Rollinat; "Les Contes drolatiques" de Balzac.
Il aime les enlacements acrobatiques, les positions érotiques les plus provocatrices, qu'il traite d'une manière à la fois ardente et d'une vive sensualité.
Pierre Mac Orlan, qui s'y connaissait en la matière, pouvait préciser : " c'est un artiste profondément attiré par les disciplines éprises de calme et d'équilibre, que la beauté féminine domine quand elle a dépassé les créations un peu faciles de la galanterie".
Féminin, son univers se déploie dans une lumière plus inquiète que voluptueuse, et comme frappée de quelque maléfice. Il se réclamait de Baudelaire. Celui du "Spleen de Paris" et des "Femmes damnées".
Pourtant, si abondante et inspirée qu'elle soit, cette oeuvre reste confidentielle et presque clandestine en raison du traitement de certains sujets. Elle est réservée à cette catégorie très particulière de bibliophiles qui hantent les officines discrètes qui diffusent cette littérature que l'on disait si joliment, en d'autres temps de "dessous le manteau".

 


Commentaires

 

1. saintsonge  le 14-09-2011 à 15:36:33

Sous les pavés, la plage ;
Sous Baudelaire, l' orage....
Sous quelques fleurs, la rage;
et sous le boisseau, la lumière de l'ouvrage....

2. 472481  le 14-09-2011 à 19:21:51

Voici venir les temps où vibrant sur sa tige
Chaque fleur s'évapore comme un encensoir;
Les sons et les parfums tournent dans l'air du soir;
Valse mélancolique et langoureux vertige !
Je pense qu'il vallait mieux qu'il le garde sous le manteau, connaissant un peut mais si peu Baudelaire.
Amitié Nanou

 
 
 
posté le 14-09-2011 à 10:24:44

Pierre Louÿs anime "La Conque".

En cette "fin de siècle" les revues littéraires se multiplient. Elles sont souvent attachées à un groupe et  militent pour leurs théories, quelques unes sont plus ouvertes comme La Plume, mais pour Pierre Louÿs, créer une revue relevait d'une autre ambition. Faire une entrée prestigieuse dans le monde des lettres avec ses deux amis André Gide et Paul Valery qu'il va associer à son entreprise.
La concurrence était rude. Alfred Valette venait de créer le Mercure de Fance, Darzens (que Pierre Louÿs avait rencontré chez Mallarmé) animait la Revue d'Aujourd'hui, la Plume était dirigée par Léon Deschamps (elle organisait aussi des expositions), enfin il y avait l'Ermitage de Henri Mazel.
Pierre Louÿs se donne avec passion dans la préparation de cette revue qui prendra le nom de La Conque. Loin d'en faire un organe de presse visant un large public on opte pour l'élitisme.
Tiré à cent exemplaires sous une couverture jaune le prix du numéro est fixé à 10 francs et l'abonnement à 100 francs. Il n'y aura que douze livraisons.
Dès le premier numéro le programme est annoncé :
"Chaque livraison de la Conque sera précédée d'une frontispice en vers d'un des poètes les plus justement admirés de ce temps. Après M. Leconte de Lisle dont nous publions aujourd'hui le poème, MM. Léon Dierx, José Maria de Hérédia, Maurice Maeterlinck, Stéphane Mallarmé, Jean Moréas,  Charles Morice, Henri de Régnier, Paul Verlaine, Francis Vielé-Griffin ont bien voulu accepter d'inaugurer ainsi chaque livraison de la jeune revue...".
Il apparaît que dans les conciliabules nombreux et passionnés qui précédent la sortie de la revue, le nom de Prous ait été évoqué, lui aussi émerge dans cette génération marquée par le Symbolisme.

 


Commentaires

 

1. 472481  le 14-09-2011 à 12:48:43

Bonjour Sorel,
j'ai beaucoup aimé ton article qui aujourd'hui a été plus facile à lire et publiant beaucoup de poèmes j'y ai retrouvé beaucoup de poète dont j'ai publié sur un autre blog et celui ci aussi.
Je suis surprise des coms que j'ai eue sur les poèmes de Pierre Louÿs que peut connaisse comme moi avant de te lire et à la lecture des poèmes certain on des visions différentes de la mienne, c'est enrichissant c'est échange.
Temps gris chez moi dehors oui mais un peut plus couverte.
Je te souhaite une bonne journée
Amitié Nanou.
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posté le 13-09-2011 à 20:20:59

Pierre Louÿs bibliophile.

Pierre Louÿs, même dans le secret de sa bibliothèque (20.000 volumes), ne pouvait concevoir l'amour des livres sans y ajouter celui des femmes, photographiant celles qu'il aime avec une ardeur maniaque qui le fera passer tout naturellement pour un pornographe, et c'est d'ailleurs dans la discrétion de sa bibliothèque qu'il écrira quelques textes qui sont devenus des classique comme le fameux "Trois filles et leur mère" où l'on a voulu voir la famille Hérédia.
A partir de 1902 il s'installe dans une jolie maison du hameau de Boulainvilliers (au numéro 29 de la rue de Boulainvilliers), elle existe toujours, et de la rue (le hameau étant fermé au public) on peut la voir. C'est une belle bâtisse construire en briques rouge foncé et surmontée d'un entablement décoratif en maçonnerie, dans le goût du XVIII° siècle, de noble apparence mais qui, dans ce cadre idyllique de verdure, prend une allure plus intime.
Pierre Louÿs y vivra jusqu'à sa mort (1925 ) en solitaire, pour des raisons de santé et, de ce fait, il est conduit à poursuivre ses savantes recherches dans le domaine de la bibliophilie qui est une autre de ses marottes.
Il recevait ses rares visiteurs (sinon quelques dames) dans une pièce décrite par  R.Cardenne-Petit dans un ouvrage consacré justement à l'intimité du poète.
"...je m'installais dans le vaste cabinet de travail au rez-de-chaussée, que ses intimes connaissent bien, garni de bibliothèques monumentales chargées de livres rares et de reliures précieuses, et là, entre deux chats de porcelaine bleue qui montaient une garde silencieuse et héraldique auprès des manuscrits, j'ouvrais un livre"
S'il courait les libraires du temps où il le pouvait, et bien connu d'eux, choyé, et que l'on mettait toujours sur la piste d'un ouvrage rare, reclus dans sa maison de Boulainvilliers il sera plutôt un scripteur attentif, créant de magnifiques manuscrits de son écriture ronde, admirablement maîtrisée en dépit de son âge et surtout de son amoindrissement physique. Et dans ce calme savant il écrira de nombreux poèmes érotiques que l'on retrouvera dans ses papiers après sa mort. De nombreuses muses les avaient inspirés.

 


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1. 472481  le 14-09-2011 à 01:12:25

Bonjour Jean-jacques,
Mes poèmes ton donné l'envie de continuer sur Pierre Louÿs, et moi de découvrir ce bibliophyle que je ne connaissais pas, j'ai sous le coude encore quelques poèmes érotiques mais ne publierais que ce qui seras du goût de mes amis (es) je ne voudrais poit heurter des âmes sensible.
C'étais tout de même un homme à part !
Amitié Nanou

2. saintsonge  le 14-09-2011 à 15:35:01

On s'en ferait volontiers le visiteur...
Le ciel (mitigé) vous tienne en joie... consacrée...

 
 
 
posté le 13-09-2011 à 15:42:14

Jacques Prévert a inventé la Cadavre exquis.

C'est dans la maison du 54 rue du Château (à Montparnasse), et sous l'impulsion de Jacques Prévert, que devait naître le cadavre exquis : un dessin fait à plusieurs mains, que l'on se passe, cachant ce qu'on aura dessiné, si bien que le résultat final est toujours surprenant.
Peintres et poètes du mouvement surréaliste s'empressent de se livrer à corps perdu (et main inspirée) dans ce jeu, eux qui aimaient tellement les jeux, du moment qu'ils fussent intelligents.
Mais c'était aussi, et aux yeux de Breton, une raison suffisante de le pratiquer, une manière d'écriture automatique dont il avait été l'un des initiateurs.
Autant que l'effet de surprise, comptait pour lui la lecture des élans de l'inconscient qui s'y manifestent. Une lecture des bas-fonds de la mémoire ou des fantasmes que l'on entretient au fond de soi.
D'être fait en public, et par définition par plusieurs, lui donne toute la saveur d'une sorte de confession où chacun se libère, porté par l'élan (sinon la stimulation) des participants. C'est un dessin en fête.
en illustration un cadavre exquis de André Breton, Camille Goemans, Jacques Prévert, Yves Tanguy.

 


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1. 472481  le 13-09-2011 à 17:41:59

Bonsoir Sorel,
Le résultat est trés original, on y vois différent dessin celà me fait penser au dessin d'enfant de maternelle que l'on colle au mur les uns à côté des autres, le résultat pourrais être le même, chacun s'exprimant de sa propre imagination.
J'ai beaucoup aimé et celà me permet de m'évader moi même.
Je te souhaite une bonne fin de journée.
Amitié Nanou

 
 
 
posté le 12-09-2011 à 14:13:43

Le modèle de Bilitis de Pierre Louys.

Meryem bent ali qui fut la maîtresse d'André Gide lors de son voyage en Algérie, et, recommandée par lui, celle de Pierre Louys, qui à son tour lui fait connaître Claude Debussy, va tracer un chemin de sensualité à travers quelques oeuvres majeures de l'époque. Outre qu'elle révèle à Gide le plaisir au féminin, elle inspire puissamment Pierre Louys.
Une prostituée, rien de plus finira pourtant par admettre ce dernier.
Pierre Louys  en fera le modèle de Bilitis.
"Il aime cette liberté dont il peut jouir avec Meryem, petite putain adorable, affranchie pour un temps du harem, et que sa loi autorise jusqu'au mariage à se prêter à tous les plaisirs, à toutes les fêtes. Sur fond d'Islam, tellement répressif et puritain, les folies érotiques avec Meryem dont il se vante auprès de Debussy, qu'elle a les moeurs les plus dépravées n'en ont sans doute que plus de sel" (Dominique Bona).
A travers elle Pierre Louys "rêve la femme", vierge démone, ange blasphématoire, toute une féminité ambiguë qui, va tel un fils conducteur, s'insinuer dans toute son oeuvre à venir.
Pourtant l'ombre de Marie de Régnier le poursuit.
On a pu voir dans "Aphrodite", le roman de Pierre Louys, une transcription poétique de  cette situation complexe où il est partagé entre la volupté de Meryem et le désir inassouvi de Marie.
Aphrodite conte les aventures du sculpteur Demetrios amoureux de Chrysis, une courtisane. Celle-ci le soumet à  une série d'épreuves déclarant qu'elle sera à lui au terme de ce jeu (qui s'inspire des grandes légendes antiques où l'on doit traverser plusieurs épreuves avant d'atteindre l'objet désiré - ou le lieu- ).
Pourtant, alors que Chrysis est prête à répondre à sa promesse, c'est Demetrios qui recule et refuse le don de la femme qu'il convoitait. Préférant le rêve qu'il avait d'elle à sa présence physique qu'il sait limitée.

 


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1. LA PIOTE FEE DE COEUR...  le 12-09-2011 à 14:43:00  (site)

bonjour et merci de votre passage
oui le ton c est ma façon de me debarquée de tout le monde ...bonne journee et bientot si l envie vous venez merci
bonne continuationne monsieur ....

2. 472481  le 12-09-2011 à 15:24:47

Bonjour Sorel,
wouahhhhhhhhh c'est chaud comme lecture je vais de découverte en découverte tu me fait découvrir une autre facette d'un monde que je savais libertin, mais suis tout de même surprise, de la montée en puissance dont celà c'est fait.
Préferer le rêve à la présence physique ne dû pas être facile.
J'espère que ton week end c'est bien passé, chez moi toujours aussi beau et plaisant pour ce promener et profiter de cette belle nature qui change doucement de couverture.
Amitié Nanou

 
 
 
posté le 12-09-2011 à 11:20:57

Les trois grâces de José Maria de Hérédia.

C'était un père heureux, qui avait trois filles. Lui, descendant d'une vieille famille espagnole qui avait fait fortune à Cuba, où il était né (1842). Venu à Paris  pour parachever ses études José Maria de Hérédia aborde l'écriture. Un seul recueil de ses poèmes (Trophées) le rend célèbre. Il est charmeur, mondain, son salon de la rue Balzac est fréquenté par les écrivains du Parnasse et les Symbolistes. Ses filles en seront les perles (c'est l'opinion de l'époque qui le dit).
Il y a Hélène (1871-1953), Marie (1875-1963), Louise (1878-1930).
Les trois grâces au destin fabuleux placé sous le signe de la littérature.
Hélène épousera Maurice Maindron et René Doumic ; Marie épousera Henri de Régnier mais aura beaucoup d'amants et Louise épousera Pierre Louys et Gilbert des Voisins. Tous sont des personnages romanesques. Qu'en en juge : Maurice Maindron se voulait le nouveau Alexandre Dumas, René Doumic, sera le directeur de la fameuse Revue des Deux Mondes et finira Académicien, Henri de Régnier entre lui aussi à l'Académie française après une carrière de poète largement apprécié, Pierre Louys (qui deviendra l'amant de sa belle-soeur Marie) est l'auteur fort célèbre de son  vivant même des "Chansons de Bilitis", Gilbert des Voisins sera aux côtés de Victor Segalen, poète et archéologue.
Au milieu de cette famille pittoresque et mondaine, écartelée entre frasques amoureuses et reconnaissance publique c'est Marie qui s'impose.
D'abord dans sa vie amoureuse, car outre son grand amour avec Pierre Louys qui célèbre son corps par de nombreuses photographies, elle aura maints amants dont Jean de Tinan, Henri Bernstein, Gabriele d'Annunzio et s'imposera comme romancière fort appréciée au début du XX° siècle, sous le nom de Gérard d'Houville.
La légende veut que, gracieuses jeunes filles qui firent le succès du Salon de leur père, elles vécurent comme de grandes bourgeoises émancipées (surtout Marie) et que par la liberté affichée de leurs moeurs elles annoncent l'émancipation de la femme qui prendra tous les aspects de la sexualité jusqu'alors refoulée, jusqu'au saphisme fort répandu dans les milieux intellectuels.

 


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1. 472481  le 12-09-2011 à 15:04:36

Bonjour Sorel,
c'est une lecture trés intérréssante que je viens de lire et je découvre que finalement la femme était trés libertine pour l'époque, comme le dit la fin de l'article le début de l'émancipation de la femme à tous les niveaux...
Ce monde là étais un monde à part tous le monde ni avait pas ses entrées.
Poésie, peinture, littérature tout ceci me fascine.
Je te souhaite une bonne aprés midi chez moi toujours au soleil.
Amitié Nanou

 
 
 
posté le 11-09-2011 à 12:30:43

Bryen le jubilatoire.

La  jubilation de Camille Bryen.
Quand la peinture a abandonné la réalité pour vivre de ses propres élans, elle devenait le portrait de l'artiste.
Il projette sur la toile ses humeurs, la mesure de son tempérament. On aura vu Mathieu impérial (et un rien prétentieux) Hartung obstiné, Soulages nocturne, on voit Bryen jubilatoire.
Celui qui le connaissait, le rencontrait dans son quartier (Saint Germain des Près) où il était un éternel piéton fouinant ces menues choses qui alimentent son imaginaire, car c'est un esprit curieux, que l'on retrouvera dans maints domaines, allant de la poésie - il la pratique - à la manipulation d'objets ; il voyait une sorte de petit personnage sorti d'un dessin animé, souriant, remuant, vitupérant, avec des grâces d'expression, des stridences de la pensée et de la voix. L'agilité dans la démarche, et toujours en mouvement.
On ne pouvait l'imaginer devant sa toile, immobile et pensif, mais entraîné dans cette gestuelle qui était de son ordinaire et une certaine légèreté qui entrait aussi dans son comportement.
Alors les couleurs s'envolent comme portées par un courant invisible, et se posent comme de multiples et chatoyants papillons sur la toile, poursuivies par des jets de colère. C'est ce mélange de grâce et de violence qui donne à ses toiles cette force et ce dynamisme si particulier et séduisant.
Bryen faisait de la peinture comme en s'en jouant, sans pesante théorie pour la justifier. Elle était son miroir.



 


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1. silicium  le 11-09-2011 à 13:32:08  (site)

Cela me fait penser aux 'tâches' que les spy te montre pour voir ton degrés d'imagination et aussi ton cheminement mental...

2. 472481  le 11-09-2011 à 13:33:26

Bonjour Sorel,
ne connaissant point ce personnage je suis aller à la recherche d'info pour en savoir plus, ce soir je me coucherais moins bête loll.

"Je peins pour ne plus écrire"

Explorateur des possibilités offertes par l'art et l'écriture, Camille Bryen a marqué le milieu du XXème siècle de sa verve et de sa créativité plastique.
Ses expérimentations littéraires lui font passer par les textes automatiques, la poésie phonétique...
Il prône la poésie pour tous, par tous et partout. Il la clame dans la rue, l'affiche dans les bois ou en livre des opuscules miniatures.
Avec ses objets à fonctionnement, réalisés entre 1935 et 1937, Camille Bryen se fait le passeur entre les oeuvres de Marcel Duchamp et des nouveaux réalistes.
Il multiplie les formes d'expression (dessins, gravures, actes poétiques...), n'hésitant pas à se désapproprier de ses oeuvres.
Comme pour l'écriture, c'est l'informe, le non-forme, voire le non-non-forme, qui caractérise sa peinture. L'abstraction, dans sa tendance lyrique, devient alors pour Camille Bryen le domaine qui va lui permettre de s'exprimer pleinement, de faire ressortir sa créativité plastique.
À partir des années 1950, Camille Bryen présente régulièrement des expositions personnelles en France comme à l'étranger et participe à de nombreux salons, biennales, expositions collectives. Dans son œuvre, toujours libérée de toute allusion, les champs discrets de la couleur, structurés par de fines giclures, créent un climat poétique qui assure son originalité.

Bryen fait partie des peintres réunis pour l'exposition "L'Envolée lyrique, Paris 1945-1956" présentée au musée du Luxembourg en 2006.

C'est un monde que j'aurais bien aimé cotoyer dans une autre vie.
Aujourd'hui temps couvert mais trés agréable pour ce promener mais seule c'est difficile pour moi...
Je te souhaite un agréable dimanche.
Amitié Nanou

3. anaflore  le 12-09-2011 à 07:29:55  (site)

bravo pour la photo

4. Jakin  le 12-09-2011 à 08:56:44  (site)

Compliments pour la photo du jour et bonne continuation.....
Jakin, smiley_id210602

5. 472481  le 12-09-2011 à 15:29:36

Tu est à l'affiche du jour félicitation.
C'est vrais que dans cette peinture on peut tout voir et imaginer!!!!!

 
 
 
posté le 10-09-2011 à 15:37:23

Un mauvais poème pour Dubuffet.

Petits propos pour Jean Dubuffet.

Ce texte a été publié dans la revue Temps Mêlés. Il devait faire l'objet d'un "tirage à part " illustré par Dubuffet. Le projet s'est perdu dans les eaux troubles des années 60.

Ce n'est pas la cri - sans échos - de l'homme démantelé de ses rêves moroses. Nuits ouatées de mes songes imparfaits, je peins de grands paysages de ce pays de boue et de blés trop mûrs. Avec un nerf de boeuf, il serait facile de peindre un boeuf, c'est déjà fait. - Avec une mèche de tes cheveux pourrais-je peindre ton portait ? Il faut porter sur la toile, la terre de ce monde trop usé et pourquoi pas la mer : ce serait construire de petits aquariums pour d'enfin vivants poissons. - J'ai vu de grandes falaises effondrées, les absurdes blocs domestiqués de rêves bon marchés - Les sinueux caprices de l'urbanisme dépassé, des visages mordus d'ombre et d'ennui comme un soir sans ami.
As-t-on porté aux grandes voiles des ténèbres les mots sacrés et le sel de la pensée - je SAIS l'homme (savoir et autre chose) comme l'absurde qui s'effraie. La terre est métaphysique  si l'homme n'est plus que chair - cendre plutôt, cendre grise entre mes doigts. Le monde qu'on a bien à soi n'est pas celui  de notre chambre, de notre lit - ouvert à tous - à peine celui de notre mémoire, les autres en font grand cas. Evidemment pas celui de nos souvenirs, d'autres les partagent, d'autres sont venus depuis - Les souvenirs solitaires sont de grandes coupes sombres dans une lutte sans raison - on ne se souvient pas - Notre monde à nous n'est pas celui des cargaisons métropolitaines, ni davantage celui des platitudes nuageuses, bitumées du provincialisme cul-terreux et autres étrons à coller aux faces grumeleuses.
Il est hors des cadres contrariés de l'habitude
Truculence
absence
crudecsence
recru
cuite
recuite achevée des choses
collée
recollée
aux tripes, au nez
à ne pas savoir où et comment et pourquoi et depuis
quand et jusqu'à quand ce boeuf
toujours lui ESSENTIEL
ruminera ses herbages
ceux (les mêmes ) de nos rêves inachevés
car c'est quand même et toujours de rêve qu'il s'agît
de rêve qui ne sort pas des cadres de la réalité.

Hé bien je trouve ce texte très mauvais et même un peu ridicule.
Jean Rousselot qui, à l'époque, s'était penché sur un ensemble du même esprit avait porté un jugement qu'aujourd'hui je trouve fort juste. Il disait que c'était là la leçon (et l'influence) du surréalisme dans son plus désastreux aspect.

 


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1. 472481  le 10-09-2011 à 16:43:51

Re moi,
j'avoue ne pas savoir quoi penser de ce texte, j'ai du mal à me mettre dans le contexte ou il a été écrit, donc je ne porterais pas de jugement à savoir s'il est mauvais ou pas.
Et le tableau c'est une certitude j'aime pa
Amitié Nanou

 
 
 
posté le 10-09-2011 à 11:33:29

Les tiraillements de Max Jacob.

Entre Apollinaire et  Cocteau il est l'une des figures phares (au sens où l'entendait Baudelaire) du XX° siècle. Plus farceur que le premier, aussi cabotin que le second et cependant marginalisé par ses problèmes. Un tiraillement  entre la condition d'homosexuel qu'il assumait avec douleur et les élans d'une foi qui venue (comme pour Claudel) sous l'effet d'une apparition (sur les murs de sa chambre du Bateau Lavoir) va le conduire à cette retraite qui le grandit à Saint Benoît sur Loire.  Un itinéraire qui va du Boeuf sur le toit (un lieu snob) à cette basilique dont il assurait la visite avec une dévotion de sacristain.
Pourtant, outre son oeuvre qui relève comme pour Cocteau d'une sorte de "touche à tout" (ce qui lui a été reproché), il est au coeur de la vie artistique de son temps, à Montmartre, puis à Montparnasse, suivant en cela le courant de la vie artistique qui passe de l'un à l'autre, Max Jacob toujours là où il fallait être pour participer à la création d'une nouvelle esthétique qu'il illustre avec un timbre particulier, fait de charme et un reste de provincialisme qui lui sied à merveille.
Là où Cocteau reste le citadin avec les réactions qui en découlent, Max Jacob traîne avec lui (et pour son bien) cette Bretagne dont il se dit l'enfant.
Autrement,  Cocteau et lui ont les mêmes amis peintres avec Picasso comme figure centrale, et un regard opportun sur les courants qui traversent le monde de l'art.

 


Commentaires

 

1. 472481  le 10-09-2011 à 12:55:21

Bonjour Sorel,
toujours trés passionnant tes billets.
L'ennemi,

Ma jeunesse ne fut qu'un ténébreux orage,
Traversé ça et là par de brillants soliels;
Le tonnerre et la pluie ont fait un tel ravage,
Qu'il reste en mon jardin bien peu de fruits vermeils.

Voilà que j'ai touché l'automne des idées,
Et qu'il faut employer la pelle et les râteaux
Pour rassembler à neuf les terres inondées,
Où l'eau creuse des trous grands comme des tombeaux.

Et qui sait si les fleurs nouvelles que je rêve
Trouverons dans ce sol lavé comme une grève
Le mystique aliment qui ferait leurs vigueur?

O douleur! o douleur ! Le temps mange la vie,
Et l'obscur Ennemi qui nous ronge le coeur
Du sang que nous perdons croît et se fortifie !
Envie de vous faire un peut de lecture.
Le beau temps est au rendez-vous donc je vais continuer ma lecture sur mon transant à l'ombre du bien jolie bouleau, avec un petit vent d'autan merveilleux.
Amitié Nanou

 
 
 
posté le 09-09-2011 à 10:24:37

Le Sphinx en figure de femme.

Chaque civilisation a un sphinx à son  image. Celui des Egyptiens volontairement monumental (fait pour les foules) et de pierre, perd un peu de son mystère et de son envoûtement, quand, peint comme il l'est au XIX° siècle, il se pare de toutes nouvelles forces et joue d'une séduction qui tient sans doute au modèle qui l'incarne. On est entré en théâtralité, on y développe à la fois sa connaissance du mythe et ses fantasmes.
Von Stuck, qui est à lui seul une véritable usine à fantasmes, aura choisi une femme (couchée) bien en chair, et vaguement androgyne. Tout y est : le mystère, la sensualité, la morbidité qui est de son monde.
C'est moins un sphinx en sa fonction (interrogateur) qu'une femme qui attend la confidence, se montre à la fois impérieuse et câline. Femme de boudoir et non figure que l'on imagine (vue la légende qui conte ses méfaits) dans les courants d'air aux portes de la ville.
Dans un climat d'alcôve, la grotte très vaguement suggérée étant l'image de l'enfermement protecteur. C'est un sphinx que l'on rencontre dans les méandres de l'inconscient qui est en fait le territoire choisi par le peintre.
Un sphinx dont l'interrogatoire est d'une nature bien différente de celle de la mythologie. Von Stuck mélange le souvenir légendaire et la sensualité (un peu inquiète) qui est de son temps, dans une "fin de siècle" comme frappée de stupeur et marquée par le sceau d'un érotisme morbide.


 


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1. 472481  le 09-09-2011 à 23:48:32

bonsoir Sorel ,
je trouve ce tableau froid et s'en vie érotisme morbide lui convient bien.
Moi je suis plutôt chat comme dans les poèmes et écrits de Baudelaire ou il sait parfaitement d'écrire la femmes même si parfois il vas trop loin, mais je ne le connais pa suffisament pour en débattre vraiment, je reste intérogative sur l'auteur que tu peut être, tu est pour moi un vrais mystère.
Je n'arrive pas toujours à m'imprégner de tes écrits !!
Je te souhaite une douce nuit
Amitié Nanou

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posté le 08-09-2011 à 15:23:16

Denise Miège à l'heure du souvenir.

C'était hier, un hier suspendu dans le temps flou de la mémoire.
Autour du Luxembourg les chats errants ne sont à personne, et les chaises si dures au contact de la rêverie au bord du grand bassin, ont des allures d'instruments de supplice.
On cultivait la poésie à l'enseigne du " Soleil dans la tête".
Soleil cruel contrairement à ce que croyaient les chantres des jours heureux, ils oubliaient Van Gogh qui le portait en bandoulière et le projetait, les jours de colère, sur ses toiles.
Les jours étaient souvent de pluie et de nostalgie. Je rencontrais le fantôme de Verlaine en haut de la rue de Vaugirard,  devant l'hôtel qu'il habitait entre deux séjours à l'hôpital. A l'étage, encore inconnu, Georges Moustaki  écrivait des poèmes qui passaient dans des petites revues mal fagotées, mais des poètes il s'en ramassait à la pelle, et pas seulement au temps des feuilles mortes.
A l'heure du souvenir, je vois, comme sur un vieux cliché jauni et un peu flou qui fait le bonheur des albums que l'on feuillette en famille, les jours de mélancolie, la silhouette mince, et si vive, de Denise Miège, venue de ces banlieues qui imposent de  longs séjours dans des trains maussades. D'où, sans doute, dans la poésie si ardente de cette poète hors pairs, des échos à la Cendrars, chahutant la phrase pour lui donner l'énergie d'une vie trépidante où l'usage de la poésie devient une arme incisive.
A la ressemblance de la ville qu'elle hante comme le piéton de Paris, qui est notre modèle à tous, elle peut dire  : " ville de mémoire douce et charnelle comme un fruit qui n'a rien à refuser. Douce et chaude où je marche seule et par coeur. Il est question d'un amour comme d'une blessure à vif qu'elle sait qu'elle tait".
Tout est dit là, en mots simples qui viennent à l'esprit comme une mélodie et qui portent, de poème en poème, l'ardeur et la souffrance dont elle se nourrie. 


 


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1. 472481  le 08-09-2011 à 15:50:40  (site)

Bonjour Sorel,
un te lisant je me voyais dans un fauteil trés confortable prés d'un feu de cheminée et une personne me faisant la lecture me laissant guider par les mots, que du rêve mais que ça fait du bien surtout vers la saison ou nous allons.
Je te remercie de ton mail tu sait c'est pas compliqué il faut juste que tu joue une peut avec la rose tu verras tu finiras par y arriver sinon continue comme aujourd'hui c'est trés bien aussi.
Je me suis permise de te tutoyer, tu peut aussi le faire.
Ton article ma beaucoup plu tu sais trés bien écrire...
Amitié Nanou
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